Dans un entretien à Famille chrétienne, l’archevêque émérite de Malines-Bruxelles fait part de ses préoccupations concernant le dernier synode romain sur la famille. Tout de go, il affirme:
Je n’ai pas eu le sentiment d’un réel progrès d’un synode à l’autre, mais plutôt d’une répétition de ce qui avait déjà été dit. Je suis un peu resté sur ma faim. S’il y a de bonnes choses dans le texte final, j’ai été un peu déçu par le fait que l’on ait cultivé l’ambiguïté dans les points les plus délicats. Des évêques m’ont dit que des textes avaient été volontairement rédigés de manière ambiguë, afin de pouvoir être interprétés dans différentes directions. Une telle ambiguïté sur des questions essentielles est très risquée, car elle pourrait donner lieu à des pratiques qui, une fois installées et développées, seraient très difficiles à rattraper.
Mais c’est surtout du pape François que Mgr Léonard attend de la clarté:
J’espère donc que nous aurons une parole nuancée et bienveillante, mais claire sur les enjeux de la doctrine et de la discipline de l’Église catholique concernant le mariage et la famille. La balle est maintenant du côté du pape. C’est l’heure pour lui d’exercer son rôle pétrinien d’unité et de continuité de la Tradition, comme il l’avait déclaré dans son discours de clôture du premier Synode sur la famille. L’enjeu le plus fondamental du Synode, c’est d’allier, dans toutes les joies et souffrances de la famille et des couples, amour et vérité. Comme le dit le Psaume 84 : « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent. » L’Église doit être à la fois miséricordieuse en adoptant une attitude de cœur bienveillant vis-à-vis de toutes les personnes, et fidèle à son enseignement sur le mariage et la famille.
Il est vrai qu’il appartient au pape de trancher et de rappeler la doctrine immuable: en soi, ce n’est pas seulement un souhait, mais bien un devoir inhérent à la fonction. Il est vrai que la réaffirmation tarde un peu… Mais ne tarde-t-on pas pour mieux affirmer ? L’histoire de l’Église est riche de ces controverses où les autorités ont quelquefois tardé (c’est, par exemple, le cas de la crise montaniste, où certains évêques furent hésitants à l’égard d’un mouvement hérétique). Nous rejoignons Mgr Léonard qui appelle le pape à “exercer son rôle pétrinien d’unité et de continuité dans la Tradition”.
Enfin, quant au souhait de confier aux conférences épiscopales davantage de pouvoir disciplinaire, la perspective n’enchante guère Mgr Léonard:
Ce n’est pas une bonne idée. Je vois mal comment la discipline pourrait être modulable d’un pays à l’autre ou d’un continent à l’autre. Je trouverais extrêmement risqué que les pays occidentaux puissent disposer d’une discipline plus souple. Quelle image cela donnerait-il de l’Église ? Les chrétiens des pays les plus riches, en plus du confort dont majoritairement ils jouissent, pourraient aussi avoir une discipline plus confortable ? Ce serait un grand scandale ! En revanche, là où doit se jouer la diversité des lieux, c’est dans la mise en œuvre de la pastorale pour faire face à des problèmes différents selon les continents, et proposer ainsi des solutions adaptées.
Bref, des paroles fortes dont pourraient s’inspirer certains évêques. Nous apprécions le fait que Mgr Léonard ne fasse pas dans la langue de bois.
Espérons que le pape puisse souligner les vertus de la tradition chrétienne
Espérons que le pape puisse enfin jouer son rôle de pape? Ayant remplacé son siège pétrinien par une chaise en bois, ce pape de plus en plus populaire parmi les médias mondialistes majoritairement anti-catholiques, se trouve en chute de popularité parmi les catholiques d’après les statistiques du Vatican. Le moment est venu pour lui de parler clair!
prions pour cela et invoquons l’Esprit Saint
Mgr Léonard ne fait qu’énoncer une évidence: le pape a toujours le dernier mot.
parler pour ne rien dire, c’est facile quand on “est à la retraite”.
De toute façon, on sait déjà que “c’est déjà plié”. Le pape “heureusement régnant” qui se nomme François est en train de tout détruire.
On attend une révolution de palais, vite !
Je suis un peu surpris par le ton si déplaisant, et de surcroît si sûr, du dernier couriel. J’ai du mal à imaginer qu’un catholique puisse parler ainsi du père des catholiques.
Quant à la plaisanterie sur le siège pétrinien et la chaise en bois elle n’est pas du meilleur goût. Je trouve ces commentaires trop faciles et peu dignes de fils de l’Eglise.
En revanche, l’entretien de Mgr Léonard est plein de respect, tout en étant clair. Cela est constructif et peut aider la réflexion. Pour ma part, je fais confiance au pape, par principe et par pratique, et ne pourrais porter un jugement qu’après avoir examiné le texte qu’il fournira. Cela me semble être le minimum d’honnêteté intellectuelle.
Droit de réponse (conformément à la loi en vigueur sur cette “procédure”, en France) :
Mon père :
Lisez les bonnes revues, avant de me juger sur ces remarques caustiques.Je peux vous retourner la citation célèbre et ô combien funeste dans ses effets : “qui êtes-vous pour me juger”.?
Vous pouvez lire par exemple les derniers numéros de “Catholica” ou du bloc notes de Sandro Magister pour parler de cette dégradation intellectuelle, morale et sur la manière désinvolte de François 1er d’exercer la dignité gouvernementale à la tête de l’Eglise universelle. Cela explique bien des choses d’un pape qui se moque du protocole, de la langue écrite (rappelez-vous quand même de quelle manière il s’est adressé aux fidèles le jour de son “avènement” et sa manière ultérieure de mélanger l’officieux et l’officiel suivant des modalités fort désagréables : des démentis, des mises au point écrits par des services de presse qui “ne suivent plus”).
Et puis des corrompus, des démagogues, ou des incompétents, il y en a eu sur “le siège de Pierre”. Lisons utilement les chroniques officielles des 266 papes “heureusement régnants”, sans parler des antipapes et on ne manquera pas de trouver quelques exemples malheureux de ces papes “déviants”. Si cela continue comme cela au Vatican, aujourd’hui, on risque d’arriver à cette situation extrême de ce genre que l’on déplorera sans réagir et une révolution de palais n’est pas à exclure pour éviter le pire.
Cela fait aussi partie de l’honnêteté intellectuelle, voyez-vous. Ce pape n’en a visiblement pas. En outre, cette honnêteté ne va de pair qu’avec le sens des responsabilités en certaines circonstances, surtout s’il y a urgence. Nous sommes dans cette situation d’urgence; Ne le voyez-vous pas ?
Je suis “que” fidèle laïc et ne fait pas partie des “gens d’Eglise”, mais vous connaissez la définition de l’Eglise, donnée par le catéchisme de saint-Pie-X, non désavouée par la suite, notamment par les actes du concile de Vatican II. Je me place dans cette perspective.
Vous remarquerez d’ailleurs que je n’ai pas écrit de propos hérétiques sur le rôle du pape, des évêques et du mystère de l’Eglise. L’avez-vous remarqué ?
Je pense que la situation est assez grave aujourd’hui : vous êtes tout de même au courant de ce “coup fourré” réalisé par le pape François 1er à propos des annulations de mariage. On sait déjà qu’il l’a réalisé sans concertation avec son “gouvernement”, à savoir, la Curie. Cela n’est-il pas annonciateur de destructions ultérieures ?
Enfin, il ne faut pas confondre respect pour la dignité papale – à condition que le titulaire en soit conscient de l’exercer, je précise – , avec papolâtrie.
Recevez, mon père, l’expression de mes sentiments respectueux,
Henri Courivaud
Mon Père SAMIR , si le Pape , en tant que docteur privé , tombait dans l’hérésie !?
Dans cette hypothèse , est-ce qu’il ( Pape en question ) conserverait sa charge et Juridiction Universelle ?
il serait bon que le responsable de la rubrique ait la politesse et un minimum de déontologie journalistique nécessaire et publie mon “droit de réponse”, que j’ai pris la peine de rédiger à l’attention du père Samir.
Je l’en remercie à l’avance.
Je viens de prendre connaissance de votre message. Comme vous l’aviez demandé, votre réponse (droit de réponse) a bien été publiée.
Bien à vous.
Merci, cher Monsieur.
Il est bon d’avoir des débats contradictoires (si l’on fait de vrais débats, et s’il s’agit d’un contradictoire, avec égalité des armes et respect mutuel) pour des sujets de cette nature.
La situation dans l’Eglise catholique est trop grave pour s’en dispenser.
Avec mes sentiments les meilleurs,
Henri Courivaud
Petite correction, Mgr Léonard n’était pas l’archevêque de Bruxelles mais bien celui du diocèse de Malines-Bruxelles, qui reprend Bruxelles et les 2 Brabants.
Monsieur,
Votre remarque a été prise en compte et intégrée dans l’article.
Bien cordialement.