Hier, dimanche 6 janvier en la fête de l’Épiphanie, a été célébrée la dernière Messe en l’église francophone St. Vincent de Paul de New York. La décision de l’archidiocèse de New York de réduire le nombre de ses églises, de les désaffecter au culte et de les vendre, a été prise en 2007, et St. Vincent de Paul était du nombre. L’église, la dernière de New York, où le culte était célébré en français, est un élégant bâtiment néoclasique édifié en 1869 à Manhattan. Le temps passant, l’église s’est dégradée et l’assistance a considérablement diminué alors que la ville de New York compte 80 000 Français qui y résident et pas loin d’un million de francophones (on estime, par exemple, à 400 000 le nombre des Haïtiens qui habitent la grande métropole…). L’entretien coûtant trop cher à l’archevêché qui estime trop modeste communauté de ses fidèles, la décision de fermeture était inévitable encore que bien triste évidemment. Des paroissiens tentent encore d’empêcher l’abandon de l’église et se sont constitués en association de défense Save St. Vincent de Paul. Ils ont fait appel à un avocat canoniste spécialisé qui a porté l’affaire à Rome, ce qui a pour effet de bloquer le processus de vente du bâtiment mais pas d’y maintenir le culte. Je crois qu’il y a peu d’espoir que Rome casse la décision de l’archidiocèse. Y a-t-il une chance pour que le bâtiment soit classé au patrimoine architectural de New York ? Elle est fort mince – cette parcelle située en plein Manhattan aiguise les appétits de nombreux agents immobiliers – et quand bien même serait-elle obtenue, l’archevêché pourrait-il pourvoir aux frais de sa restauration – elle est en mauvais état, le toit fuit… – et du culte ?