C’est l’idée émise par Stéphane Bern, chargé par le président de la République Emmanuel Macron d’une mission de six mois, pour établir une liste des monuments et des bâtiments en péril et identifier les trésors méconnus du patrimoine français. Depuis la loi de spoliation de 1905, l’Etat est propriétaire des églises et c’est à lui d’entretenir les cathédrales (les églises sont à la charge des communes).
La Conférence des évêques de France s’oppose à rendre payant l’entrée des édifices :
Alors que la question de rendre payante l’entrée des cathédrales a été posée, l’occasion est donnée de rappeler certains points importants pour l’Eglise catholique.
Les cathédrales érigées avant 1905 sont propriété de l’Etat tandis que l’Eglise catholique en est affectataire. La Loi de 1905 rappelle que, si l’État est propriétaire des lieux de culte, ceux-ci restent affectés au culte de façon permanente, totale et gratuite. La loi précise encore que « la visite des édifices et l’exposition des objets mobiliers classés seront publiques : elles ne pourront donner lieu à aucune taxe ni redevance » (art.17).
En outre, les cathédrales, alors même qu’elles font partie du patrimoine culturel de la France, sont avant tout des lieux de prière et de culte dont l’accès doit être libre. En notre époque de bruit et de tribulations, les cathédrales constituent des lieux de paix et d’intériorité, proposés à tous.
Rendre leur accès payant entamerait la dimension de gratuité que comporte la proposition de la foi, la rencontre avec Dieu, dont les édifices religieux peuvent constituer un cadre. Parce que les cathédrales sont des lieux d’expression de la spiritualité catholique – notamment dans sa dimension artistique -, leur accès libre est aussi un accès libre à la foi chrétienne.
Les cathédrales sont des lieux d’expression d’une foi vivante, pas des musées.
Pour autant, l’entretien des cathédrales est une préoccupation croissante pour l’État comme pour l’Église. Et il est bien souvent urgent de trouver des ressources nouvelles pour accompagner l’Etat dans sa responsabilité d’entretien de ces édifices. Avec les catholiques, ce sont les français et tous les visiteurs qui peuvent être sollicités pour participer librement, par leur générosité, à la sauvegarde de ce patrimoine tant historique, artistique que spirituel. Déjà, des organismes existent pour la sauvegarde de ce patrimoine.