Près de deux cents élus de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur sont à Rome pour un “voyage d’étude sur l’Église catholique”, organisé par les évêques de la province de Marseille. Depuis dimanche soir et jusqu’à mercredi 14 mars, une vingtaine de sénateurs et députés, une centaine de maires et une cinquantaine d’élus locaux de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur sont à Rome pour avoir un éclairage sur l’engagement politique. Ils ont rencontré lundi matin en audience le Pape François avant de se rendre dans les différents bureaux de la Curie et du Vatican.
Ils ont rencontré le cardinal Mamberti, le préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, le cardinal Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Tauran, le président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, et Jean-Baptiste de Franssu, le président de l’IOR. Ils découvent ce qu’est l’Administration du patrimoine du siège apostolique, la communauté Sant’Egidio, sans oublier des entretiens avec Mgr Gallagher, le secrétaire pour les Relations avec les États ou le cardinal Turkson, préfet du dicastère pour le service du développement humain intégral.
Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France, les a accompagnés. Le Souverain pontife a recommandé aux élus d’avoir à cœur le “développement humain intégral“ dans leurs responsabilités politiques. Il est important d’avoir “à cœur de rechercher le développement intégral de tous“. Cela doit se faire sur
“les bases des principes de subsidiarité et de solidarité, dans un grand effort de dialogue politique et de création de consensus“.
Dans cette perspective, a estimé le pontife, un “véritable débat“ sur les valeurs communes à tous est “nécessaire“. L’Eglise catholique a de l’estime pour l’engagement politique, “quand il est porté par la volonté de créer les conditions favorables d’un vivre ensemble“. Ce sont là des défis révélateurs de “la grandeur politique“. Les élus sont appelés à se rendre proches des autres, spécialement des personnes en situation précaire, et à “promouvoir une conversion écologique intégrale au service de la sauvegarde de notre maison commune“. Avec une pensée toute particulière pour les migrants et les réfugiés, le pape a salué “ce qui a déjà été fait pour leur venir en aide“. Il a invité à “persévérer dans la recherche de moyens compatibles avec le bien de tous“, pour ce qui concerne l’intégration et l’accueil. C’est ainsi, selon l’évêque de Rome, que l’on peut “contribuer à l’édification d’une société plus juste, plus humaine et plus fraternelle“. Le Souverain pontife a également encouragé tous les élus à être “des créateurs de liens entre les espaces urbains et ruraux, entre le monde étudiant et le monde professionnel“ et entre les générations. Cette attitude favorise une “culture de la rencontre“.
Mgr Pontier a déclaré à l’issue de cette rencontre :
On peut se réjouir de cette rencontre et du nombre d’élus qui ont répondu positivement, qui ont trouvé dans cette proposition quelque chose qui parait les intéresser bien sûr mais qui correspondait aussi à leur responsabilité. Il me semble que c’est cela qui a fait leur joie d’être ici et de vivre ce moment.Tout d’abord, ils se sont se retrouvés entre élus de la même Province, mais élus de bords différents – il y a eu une espèce de rupture, entre guillemets, des oppositions habituelles sur le terrain. On est venus ensemble pour créer des liens et pour réfléchir et travailler. Deuxième point important : la figure du pape François rejoint beaucoup de nos contemporains, dans la diversité bien sûr, parce que sa manière d’aborder les grandes questions part toujours des plus petits, des plus faibles et de la défense des droits de l’homme. […]
Le premier résultat concret qu’on attend de cette tournée c’est de fortifier les liens : se connaissant, on arrive à faire davantage de choses ensemble, à la fois pour aider dans ce métier qu’est la politique et en même temps pour encourager les chrétiens à s’engager en politique et à inscrire à travers cette responsabilité, législative en particulier, des valeurs qui sont pour le bien commun et pour les plus pauvres. […]
Les personnes que nous avons rencontrées ont été surprises du nombre d’élus qui ont répondu positivement et donc ils voient que la France n’est pas quand même un pays totalement hostile au catholicisme et à la place des religions dans la société. Et donc il y a cette situation qui est la nôtre qui peut-être aujourd’hui retrouve intérêt à regarder positivement ce qu’apportent les religions.
[…] La laïcité n’est pas, à l’origine, une exclusion du religieux, bien au contraire. La laïcité a été faite pour que, de fait, le pouvoir civil et la religion soient indépendants. Il y a non pas une séparation mais une indépendance. Elle a été faite surtout pour permettre à tous les citoyens de vivre selon leur conscience à l’intérieur d’un même pays avec leurs valeurs et en particulier, comme l’affirme l’article premier, permettre la liberté de conscience, la liberté de religion et la liberté de culte. La laïcité porte cet objectif-là. Mais le débat s’est un peu durci ces temps-ci. On voudrait faire de la laïcité comme une religion, mais finalement une religion fermée, pas une religion ouverte, une religion qui exclurait de l’espace public tant de choses et entre autres les idées et la manifestation de la foi religieuse. Et ça ce n’est pas la laïcité à la française. La laïcité à la française est une laïcité d’accueil et d’autorisation, de possibilité donnée de rendre compte de ce à quoi on croit. […]
A la Secrétairerie d’État, ce qui m’a frappé, outre le discours bien sûr du cardinal Parolin, dont je connaissais le contenu, ce sont surtout les questions posées par les élus, des questions très fortes, très riches : les relations du Vatican avec la Chine, les migrants, le dialogue interreligieux, la situation de Jérusalem, la place de la femme dans l’Église et dans la société… des sujets qui préoccupent les élus dans leur responsabilité. Et, ils n’ont pas hésité à les poser. On a eu des réponses très équilibrées de la part de nos deux interlocuteurs. […]
Qui a payé ce déplacement ? L’Église ? Les élus ? Les contribuables ?
Bonne question sans réponse!
un voyage d’étude sur l’Eglise catholique? c’est l’Eglise de Jésus Christ, mais on ne peut pas en parler, on est laïque, il reste le vivre ensemble
Je suis surprise de la retaille des propos de Mgr Parolin au sujet des migrants. Dans ses discours relayés par Zenit, l’accueil des migrants nest pas une option il est meme etendu aux conjoints, enfants , parents freres et soeurs!
Le Vatican fait preuve à ce sujet d’insensibilité à l’egard de l’Europe touchee par les cruels attentats islamistes. Les prelats ne sont pas conscients des souffrances et le chaos qu’engendre déjà aujourd’hui l’islamisation de nos pays de nos ecoles et de nos jeunes filles. Combien de temps a t il fallu pour révéler les souffranes dues à la pedophilie des clercs catholiques? Il ya un probleme de lEglise face à l’Islam. Elle se voile les yeux. Discours de fuite en avant.
Bonjour , j’ai participé à ce voyage très intéressant et j’ai payé ma participation intégralement sans prise en charge de quiconque.
MP elu du var