Une dépêche de l’Agence Fides de ce jour nous offre des perspectives intéressantes sur la prochaine rencontre à Rome le 11 mai prochain, du patriarche copte orthodoxe Tawadros II avec le pape François.
La prochaine visite du patriarche copte orthodoxe Tawadros II au pape François, fixée pour le samedi 11 mai, « pourrait avoir des résultats importants et positifs. J’espère que puisse également être repris le fil du dialogue théologique afin de recommencer véritablement à cheminer vers la pleine communion ». C’est le souhait exprimé à l’Agence Fides par l’évêque copte catholique, Mgr Botros Fahim Awad Hanna, récemment nommé à la tête de l’importante éparchie copte catholique de Minya, sise à 250 km au sud du Caire – celle-là même dont ont été précédemment évêques l’actuel patriarche copte catholique, S.B. Ibrahim Isaac Sidrak, et son prédécesseur, S.Em. le cardinal Antonios Naguib.
La visite du patriarche Tawadros II au pape François – qui constituera le premier voyage hors d’Égypte du patriarche copte orthodoxe depuis le jour de son élection, le 4 novembre dernier – intervient 40 ans après la rencontre à Rome entre le vénérable Paul VI et Shénouda III, le prédécesseur de Tawadros II. À cette occasion, avait débuté entre les deux Églises un dialogue théologique qui avait porté, en 1988, à un accord et à une déclaration commune sur la christologie, mettant fin à des siècles d’incompréhensions et de méfiances. Dans la Déclaration christologique commune, l’Église catholique et l’Église copte orthodoxe confessent partager la même foi en « Notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus Christ, le Verbe Incarné » qui « est parfait en Sa Divinité et parfait dans Son humanité ». Depuis lors, cependant remarque Mgr Fahim Hanna – « cette déclaration christologique commune n’a pas eu d’effets pratiques. J’espère qu’avec la visite du nouveau patriarche copte orthodoxe au nouvel évêque de Rome certains rapprochements récents au plan spirituel et pastoral puissent être approfondis, jusqu’à arriver au niveau théologique et doctrinal ». Le patriarche Tawadros II, indique à Fides l’évêque de l’éparchie copte catholique de Minya, « nous a répété souvent que les Pasteurs et les fidèles des Églises en Égypte doivent commencer en accomplissant des pas de rapprochement au niveau affectif, pastoral et dans le domaine de la coopération dans la charité, laissant aux théologiens la mission d’affronter les questions doctrinales. J’espère que la visite du nouveau patriarche copte orthodoxe au nouveau pape sera préparée en offrant une possibilité à la reprise d’un dialogue théologique approfondi et respectueux afin d’entreprendre un chemin qui, un jour, pourra nous ramener à la pleine union sacramentelle ».
Je le souhaite. Et le plus rapidement possible. Quoi de plus souhaitable que la pleine réconciliation des sièges respectifs de Pierre et de Marc, son disciple et même “son fils” selon 1 P 5, 13.
Un obstacle majeur, c’est la reconnaissance du concile de Chalcédoine, en 451, qui fut l’occasion du schisme.
L’Eglise romaine y tient absolument, ainsi qu’à tous les conciles oecuméniques dûment assemblés et promulgués. Ils sont au nombre de 21, y compris, bien sûr, Vatican II.
Mais l’Eglise copte ne reconnaît que les trois premiers : Nicée, Constantinople et Ephèse. Elle a même dans sa liturgie, une cérémonie qui prévoit l’anathème du concile de Chalcédoine qui fut refusé par le patriarche Dioscore, à l’origine du schisme, patriarche qui fut même déposé par le concile.
On comprend qu’il soit difficile à l’Eglise copte de revenir sur cet état de fait. Rome d’autre part ne peut renoncer à Chalcédoine qui fait partie intégrante de la foi catholique.
A vue humaine la situation peut paraître irréversible, insoluble.
Prions pour que le Saint Esprit fasse des miracles. La situation actuelle des Eglises l’exigerait presque.
L’Église copte orthodoxe égyptienne n’a pas été reconnue lors du Concile de Chalcédoine en 451 (à cause du du monophysisme), le problème doctrinale est donc 1000000 de fois plus ardu que celui de la FSSPX et 1000 fois plus que celui des anglicans rattachés; de plus Rome aurait alors à intervenir dans le bras de fer égyptien avec les frères musulmans, elle a déjà les coptes catholiques (qui ne s’entendent d’ailleurs pas à merveille avec les coptes monophysistes) il ne faut donc pas s’emballer… à moins que l’on ne soit face à un revirement théologique historique, et il y a gros à parier que pour les chrétiens du terrain cela ne fera pas de différence (par exemple, pour 80% des catholiques, la passage du credo de “consubstantiel au Père” à “de même nature que le père” est passé “comme une lettre à la poste”).