Si j’étais méchant, je dirais que le cardinal Roger Mahony, l’archevêque de Los Angeles, ne traîne pas qu’une casserole derrière lui, mais tout le Salon des Arts Ménagers… Comme je suis
gentil, je me contenterai de dire que tintinabule à ses basques une batterie de cuisine complète. On passera assez rapidement sur une assez sale affaire d’étouffement des agissements d’un prêtre
“pédophile” de son archidiocèse : elle est entre les mains de la justice et le cardinal est cité à comparaître et cela devrait arriver avant qu’il fasse valoir ses droits à la retraite
(canonique) le 27 février 2011 (c’est du peu au jus !). Je me contenterai d’une petite drôlerie survenue le 22 septembre dernier.
Ce jour-là, l’archevêque de Los Angeles participe à une de ces réunions qu’il affectionne, tant par le thème abordé – l’implication des communautés religieuses dans la réforme de la politique de
l’immigration – que par la nature de l’organisateur – le Center for Americain Progress, un laboratoire d’idées, très marqué à gauche…
Au cours d’une courte pause, le cardinal accepte de répondre brièvement aux questions d’un journaliste de CNSNews (vidéo ci-dessous pour ceux qui ne me croiraient pas).
Interrogé pour savoir s’il était d’accord avec le cardinal Justin Rigali, archevêque de Philadelphie et président de la commission épiscopale pour la défense de la vie, que le projet de
loi ObamaCare permettait le financement sur fonds publics de l’avortement et qu’il devrait être corrigé pour interdire explicitement ce type de financement, le cardinal Mahony
répond :
« Ça c’est une chose qui outrepasse mon domaine. Mon domaine, c’est l’immigration. Je n’ai pas vraiment suivi cette question parce que je passe tout mon temps sur la question de l’immigration. Il
faut que vous trouviez quelqu’un d’autre qui passe du temps là-dessus ». Incroyable ! Un successeur des Apôtres, évêque du plus populeux diocèse des États-Unis (11,6 millions d’habitants et 4,2 millions de baptisés catholiques), et qui plus est cardinal de la
Sainte Église romaine, n’a rien à dire sur les violations des questions non négociables que contient le projet de loi ObamaCare, parce qu’il ne serait même pas au courant des mises en
garde de son éminent – au propre comme au figuré – confrère de Philadelphie et de l’énorme débat qui secoue le monde catholique américain ? Qui pourrait croire cela ? Personne ! et d’autant plus
que Mahony qui se dit au courant de rien sur ce sujet est quand même au courant de quelque chose…
La seconde question du journaliste tente de le pousser dans son dernier retranchement : estime-t-il que l’avortement devrait être financé sur fonds publics comme l’implique le projet de loi
ObamaCare ?
« Non [ouf ! on respire…], mais n’est-ce pas aussi ce que le Président a dit, alors… ».
Fin de l’entretien. Ainsi, Mahony sait parfaitement ce qu’Obama a dit – un mensonge de plus – mais ignore ce que Rigali a dit – la vérité sur ObamaCare. À votre avis,
de quel côté se situe-t-il ? – encore une question de pure rhétorique. Pardon…