Un lecteur nous envoie cette intéressante tribune, que nous sommes heureux de publier:
Un récent échange sur le Forum catholique met en cause le rôle de la réforme liturgique dans un processus qui a conduit au gender. Une telle analyse – qui ne prétend pas être la seule explication dans l’effondrement de la liturgie depuis 40 ans – est intéressante en ce sens qu’elle rappelle les conséquences de cette déconstruction rituelle auxquels les fidèles ont été habitués à l’église.
Ces déconstructions sont multiples : effacement significatif de la distinction prêtre-laïc ; intrusion des laïcs dans le sanctuaire, près de l’autel ; emploi massif d’un langage familier au détriment des formules de révérence (suppression du latin, mais pas seulement) ; ambiance festive et mondaine à l’encontre d’un sacré qui pousse au recueillement ; disparition du silence au profit de bavardages incessants, etc.
Outre la désertion patente des églises, on note, plus généralement, dans la population une indifférence totale à tout ce qui peut évoquer l’idée même de distinction. On comprendra aisément que certaines notions, différenciatrices par essence, aient été affaiblies : autorité, famille, etc. Aujourd’hui, on s’interroge même sur sa propre identité physique et psychique en décrétant, abusivement, que tout serait affaire de contexte social. Certes, on tend à se réveiller dans la société profane. Et, paradoxalement, ce sont les catholiques pourtant habitués à ces effacements qui se battent le mieux contre le gender, contre le « mariage pour tous »… Preuve aussi que des atténuations, une revalorisation de l’identité sacerdotale ainsi qu’une meilleure prédication ont certainement eu leur rôle dans le redressement de la conscience catholique.
Si la raison de ces affaiblissements est large, comment nier que l’Église a eu sa part dans cette déconstruction généralisée? Dans un sens, on transmet toujours ce que l’on respire. Sans gommer la complexité de la crise, ne doit-on pas reconnaître que les fidèles ont été largement conditionnés par une ambiance ecclésiale délétère ? Poser la question, c’est, peut-être, déjà y répondre…
Autrement dit, si l’on veut que le principe de distinction retrouve tout son sens, ne faut-il pas, tout simplement, redonner à la liturgie catholique cette révérence qu’elle n’aurait jamais dû perdre ? Une telle perspective n’est nullement contradictoire avec des adaptations bien entendues.
L’association entre le gender et la réforme liturgique reste à argumenter plus sérieusement, toutefois, le propos ne laisse pas indifférent pour ce qui concerne le lissage de la liturgie, la perte de beauté de ce qui constitue la paramentique et l’art sacré, ainsi que l’art religieux.
Très jeune j’étais enfant de choeur et j’ai connu l’arrivée de la nouvelle liturgie. Certains prêtres en costume gris, en pull, et les nouveaux vêtements liturgiques bariolés comme des ponchos.
Bien sûr la sainte messe ne dépend pas de la tenue, mais la liturgie ne peut exister que par la beauté que nous offrons à Dieu, et le respect qu’elle inspire “aux fidèles”.
espérons que notre Saint père jésuite endorme les média et la gauche avec son esprit franciscain et qu’il revienne à la solennité liturgique en bon serviteur de NSJC.
Il n’y a cas comparer les offices de la semaine Sainte avant 1956 et à partir ou après 1962 !
Cela est flagrant comme une cerise sur le “pif”.
Il n’y aurait du n’avoir aucune réforme liturgique sauf à compléter le sanctoral!
N’en déplaise au “molassons liturgique”!
bravo et mille fois merci, je suis entièrement d’accord avec vous. Excellente analyse
En conséquence de quoi Monseigneur Lefevbre avait raison … ! ! !
Cela ne me semble pas bien convaincant, sauf peut-être à être déjà acquis à l’argumentation à priori. J’ai l’impression que votre argument repose sur le syllogisme suivant :
– majeur : la séparation sacré/profane permet de penser l’identité humaine tant dans ses rapports Dieu/homme, Eglise/monde, clercs/laics, que dans l’anthropologie fondamentale : homme/femme.
– mineur : la réforme liturgique a fait disparaitre l’altérité sacré/profane
– conclusion : les errances actuelles de l’anthropologie, notamment les théories du gender, sont des “fruits” de la réforme liturgique.
Il me semble que plusieurs erreurs se glissent dans le raisonnement :
Tout d’abord la distinction sacré/profane appartient davantage à la religion en générale qu’à la Révélation chrétienne en particulier. Je ne dis pas que cette distinction n’est pas assumée dans la Révélation chrétienne mais qu’elle est convertie radicalement et qu’on ne peut plus la penser seulement sous le mode de la séparation mais qu’on doit l’envisager aussi sous le mode de l’interpénétration. Autrement dit, n’oublions pas que le rideau du temple est déchiré et ne nous empressons pas de le recoudre trop vite.
Ensuite il ne faut pas confondre la réforme liturgique et ses égarements. Lisez Sacrosanctum concilium, lisez le missel de Paul VI et observez les meilleurs pratiques liturgiques aujourd’hui dans ce rite (elles ne sont pas si rares) et vous verrez que la révérence pour la présence de Dieu y est clairement signifiée. De manière générale il est important d’analyser un phénomène dans ses lignes de forces lorsqu’on veut entrer en débat avec lui.
Enfin, les théories du gender sont multiples et complexes dans leurs origines et passent largement par les philosophies nihilistes et le libéralisme anglo-saxon. Il n’est pas évident que l’influence de la réforme liturgique catholique (qui n’a pas posé les mêmes problèmes partout, notamment aux Etats-Unis) soit si déterminante sur ce processus culturel.
Foutaises ! La théorie du gender ne s’imposera pas vraiment tant qu’on aura un sexe – masculin ou féminin. C’est pas demain la veille.
Et la liturgie catholique, que je sache, est toujours réservée aux hommes..
Je viens de voir la messe à Saint-Pierre en cette clôture de l’année de la foi. Je n’ai vu que des hommes en soutane, mais pas de femmes !
je ne croirai à la théorie du gender que quand je verrai des hommes et des femmes mélangées dans l’équipe de France de foot..