Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, a répondu aux questions de Boulevard Voltaire sur la polémique occasionnée par les propos de Mgr Pietro Parolin sur le célibat des prêtres. Extraits choisis :
“Le célibat a mauvaise presse : on objecte que, dans l’Évangile, Jésus n’a pas exigé le célibat pour ses apôtres ; on souligne aussi que le sacerdoce conféré à des hommes célibataires est source de désordres, car c’est une violence faite à l’homme et à son équilibre. Dans une société marquée par l’érotisation des relations, la continence relèverait d’une prouesse ou témoignerait de troubles affectifs. Dans un autre ordre d’idée, on compare le prêtre catholique au statut du rabbin ou du pasteur qui peuvent, eux, se marier. Mais surtout dans une société qui promeut la revendication des choix individuels et la libre disposition de soi, en particulier de son corps, le célibat semble être un verrou moral qu’il faut faire sauter.
Pensez-vous que ce soit la volonté du nouveau Pape d’ouvrir ce débat ?
Rien ne le suppose. Dans un livre récent (« Je crois en l’homme ») le Cardinal Bergoglio, futur Pape François déclarait : « À l’heure d’aujourd’hui, je souscris à la position de Benoît XVI : le célibat doit être maintenu […] J’en suis convaincu. » Cette prise de position n’est pas nouvelle. Elle s’inscrit dans la droite ligne de la tradition de l’Église. Les évêques du monde entier, lors du second concile du Vatican, ont confirmé le choix du célibat sacerdotal pour les prêtres et après eux, les Papes Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI ont rappelé cette position.
Le célibat explique-t-il le problème des vocations ?
La pénurie des pasteurs qui frappe les églises protestantes historiques dans les pays occidentaux, alors même que la plupart sont mariés, témoigne du contraire. Dans une société sécularisée et marquée par des transformations profondes de mode de vie des gens, la fragilisation de la cellule familiale et la réduction du nombre d’enfants dans chaque famille rendent plus incertaine l’éclosion des vocations sacerdotales et religieuses quel que soit le mode de vie de celle-ci. Je constate que ce qui attire les jeunes à suivre le Christ, c’est précisément le désir de l’imiter jusque dans son célibat. La vraie question c’est d’aider les jeunes à assumer cet état de vie par un équilibre de vie, par une ascèse spirituelle, par un vrai soutien communautaire et dans une attitude de foi. En effet, ce choix est à contre-courant des mœurs de nos contemporains et pour qu’il soit une source d’attestation prophétique, il faut qu’il puisse s’inscrire dans la durée. De mon point de vue, derrière la question du célibat, se pose la question de la foi. […]”
Merci Monseigneur de votre mise au point.
C’est très vrai mais il ne faut pas lier le célibat qu’à la volonté d’imiter le Christ. Il est nécessaire aussi et surtout parce qu’on ne peut pas être partout.
Une vie spirituelle un peu conséquente engage tout l’être et empêche par là même un véritable amour d’une femme et d’enfants.
Merci Monseigneur de nous rappeler aussi simplement toute la richesse et la force de notre foi; à nous laïcs d’aimer et soutenir nos prêtres dans leur engagement
Protestante, je n’ai pas de conseils à donner à mes amis catholiques, surtout pas à leurs évêques! Je veux seulement noter que la “pénurie de pasteurs dans les Eglises protestantes historiques” n’a rien de comparable à la pénurie de prêtres. je suis pasteure depuis 30 ans.
Fraternellement.
Il ne faut pas oublier qu’u prêtre a “épousé ” le Christ. Il ne peut donc pas être marié.
Ce papier est plein de bon sens. Sur ce sujet, et sur d’autres, connexes, et qui ont été dans l’actualité depuis un an, pourquoi ne feriez-vous pas une recension de mon bouquin “Qui instrumentalise l’Eglise” paru voila un an et demie chez Godefroy de Bouillon ?
Il est un fait que la responsabilité d’une paroisse, entraîne des obligations fort contraignantes, qui rendent sensiblement difficile le soutien matériel et moral d’une famille complète.
En vérité assumer pleinement la vie d’une famille suppose des revenus conséquents et donc la conduite d’une vie professionnelle à part entière, ne laissant que peu de place à la gestion d’une paroisse, et le service actif des fidèles qui la compose. Il me parait pratiquement impossible , de travailler dans une entreprise chaque jour tout en s’occupant également de la vie religieuse d’une paroisse! d’autant plus que le prêtre marié et investi dans le monde du travail sera soumis à l’ensemble de ses aléas et incertitudes, que sont les mutations géographiques éventuelle, les réductions de rémunération éventuelle, voire de pénibles périodes de chômage.
Mgr Rey, a justement souligné le coté spirituel du célibat, mais je tiens ici à mettre en lumière , la réalité des difficultés très contraignantes appelées à peser douloureusement sur les épaules d’un prêtre marié, dans le domaine du soutien matériel d’une famille, avec tout ce que cela comporte de situations forcément pénibles, surtout dans le contexte économique et social dégradé que nous connaissons.
Je suis convaincu que les personnes souhaitant assumer un service de Dieu tout en étant investi dans la voie professionnel et familiale, peuvent et doivent choisir le statut de diaconat. Etre diacre permet effectivement de célébrer la messe, tout en étant pas investi de la prérogative de donner le sacrement de réconciliation ou de mariage.
En somme le célibat doit être perçu comme une nécessaire protection du prêtre contre les très pénibles vicissitudes de la vie sociale, obligatoirement entraînées par la situation d’homme marié et père de famille.
Le Pretre est le pasteur de la Communauté dont il a la responsabilité. Il doit soigner ses brebis (nos familles malades de divorce, avortement, concubinage, etc…) et aller chercher les brebis égarées (catéchisme pour adulte en recherche, prédication, visites des malades, des prisonniers, etc…). Il doit avoir une vie spirituelle personnelle qui lui donne les graces nécessaires pour vivre sa foi et assurer son ministère. Comment pourrait il s’occuper d’une famille? C’est la raison pour laquelle un pretre doit etre célibataire, pour se donner entièrement à sa Communauté.
Etre pour le célibat des prêtres, c’est AUSSI renforcer le mariage. Car, ce sacrement du mariage a un sens spirituel souvent passé sous silence au profit du consumérisme, matériel ou spirituel. Se marier, c’est s’engager avec un seul conjoint pour la vie. Là aussi, ce principe a du plomb dans l’aile de nos jours. Parce que ce qui est promu, c’est la jouissance, sexuelle, matérielle, morale, psychologique etc… Mais la Jouissance. Or, le mariage est beau et grand, parce qu’il n’est pas d’abord jouissance.
le sacerdoce est beau et grand, parce qu’il n’est ps d’abord jouissance.
Ce qui est premier, c’est Dieu et de vivre sa Volonté. Et sa volonté, c’est de quitter le péché. Et le péché, c’est tout ce qui met comme fin en soi la vie sur la terre.
C’est une mise au point claire, je crois.
@ Hélène
Le célibat sacerdotal s’inscrit tout de même dans la configuration au Christ chaste et continent. Il est certes utile aux besoins de la mission, mais cet aspect n’est que secondaire.
Comme nous, les fidèles, avons des obligations, les prêtres ont les leurs.
De plus, c’est très souvent ceux qui ne sont pas concerné qui demande à ce que les prêtres puisse se marier. Non concerné car non catholique ou ne pratiquant pas.
Sans aller jusqu’aux pasteurs protestants (hommes et femmes, mariés ou célibataires soit un “réservoir” potentiel 10 fois plus vaste que celui des prêtres parmi les célibataires catholiques) on peut évoquer le recrutement des diacres catholiques.
le pretre est ” alter Christus” , et l’ epouse de Christ est l’ Eglise, qui est donc l’ epouse du pretre. On ne peut pas avoir deux femmes, non?
rosa