Dans son numéro de septembre-octobre, la revue Histoire du christianisme magazine dresse un portrait du célèbre journaliste Louis Veuillot, dont nous célébrons le bicentenaire de la naissance (11 octobre 1813), sous le titre “Au service du pape et du Syllabus, le rédacteur en chef de l’Univers“. Ce polémiste qui fut très populaire avait pourtant été célébré lors du centenaire de sa naissance. En revanche, le centenaire de sa mort en 1983 passa inaperçu. Et aujourd’hui, il est totalement méconnu. Plus personne ou presque ne parle de Louis Veuillot, alors que bon nombre de journalistes ne lui arrivent pas à la cheville. Après sa conversion en 1838, lors d’un voyage à Rome, il devient catholique, exigeant et intégral :
“En mars 1843, il devient rédacteur en chef de l’Univers, modeste feuille catholique de laquelle il est fait l’organe d’expression de l’ultramontanisme et le journal le plus lu du bas clergé. Le ton polémique et incisif de l’Univers vaut à Veuillot d’être condamné à un mois d’emprisonnement en juin 1844. Refusant tout compromis avec la société et le cadre institutionnel qu’elle propose, il s’oppose aux catholiques libéraux, à Montalembert et Ozanam, qu’il accuse de brader la liberté de l’enseignement. Veuillot se heurte aussi à la partie gallicane et libérale de l’épiscopat, qui dénonce son manque de modération et lui reproche de diviser le clergé français. Mais le polémiste obtient le soutien de Rome par la bulle Inter Multiplices d’avril 1853 qui prône la liberté du journalisme catholique. […]
Persuadé que le vrai catholique ne souffre aucun alliage ni aucun amoindrissement, Louis Veuillot prône une obéissance sans faille au magistère pontifical et au Syllabus, seuls remparts contre l’indifférence. Pendant le Concile du Vatican , il soutient vigoureusement la cause infaillibiliste et déploie toute l’ardeur de sa plume à combattre les évêques de la Minorité, Dupanloup en tête.”
Oui, enfin bon, la pédagogie du Syllabus a tout de même prouvé ses limites : pour pouvoir interdire quelque chose à quelqu’un, il faut que ledit quelqu’un soit prêt à obéir.
De plus, intellectuellement, cette approche des choses est très stérile, car elle jette la suspicion sur ceux qui tentent de faire avancer le schmilblick. Après, il ne faut pas s’étonner qu’à cette époque la philosophie catholique soit dans un état lamentable, dont le Bienheureux Cardinal Newman se plaignait, et que plus Ratzinger condamnera sans appel, en expliquant que rien de grand ne sort d’une approche exclusivement négative.
Bref, le Syllabus était juste et vrai, mais clairement contre-productif intellectuellement parlant.
Un livre raconte Louis Veuillot :
…Des entrepôts de Bercy aux antichambres des Tuileries, où il est reçu par Napoléon III (peu avant d’être filé par la police impériale), des salles de rédaction de l’époque romantique aux audiences privées de Pie IX dont il devient le ” légat laïc “, quels contrastes et quels rebondissements ! Il n’y manque même pas le séjour en prison (sous Louis-Philippe) ni le roman d’amour esquissé un moment avec une comtesse belge rencontrée aux alentours de la cinquantaine …
En effet, aujourd’hui où le cinéma et la télévision retracent volontiers la vie des écrivains célèbres, on peut s’étonner qu’aucun réalisateur n’ait songé à celle de Louis Veuillot.
Y a-t-il en effet destin plus extraordinaire ?
A découvrir :
http://www.livresenfamille.fr/p6350-benoit_le_roux_louis_veuillot_un_homme_un_combat.html
Merci de nous donner en exemple ce journaliste catholique comme nous aimerions en voir aujourd’hui s’exprimer aussi radicalement, sans compromission.
En écrivant cela, je pense que ‘Riposte Catholique’ se veutr dans cette gamme.