Une femme de 32 ans à qui un « avortement thérapeutique » fut refusé à la fin de l’année dernière vient de présenter un recours contre son pays, le Costa Rica, devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme. Elle veut faire reconnaître son « droit » à l’avortement, celui-ci étant dépénalisé dans la loi costaricaine en cas de danger pour la vie ou pour la santé de la mère, en faisant condamner l’Etat pour le refus qui lui a été opposé.
Enceinte pour la première fois, « Aurora » – c’est son pseudonyme – avait appris au cours de sa 12e semaine de grossesse, « désirée », les graves malformations affectant son enfant. Celui-ci avait la paroi abdominale ouverte, son cœur, son foie et ses intestins étaient exposés et il avait une espérance de vie « nulle » à la naissance. Il risquait même de mourir in utero, ou alors dans les minutes suivant la naissance.
Aurora avait bénéficié à l’époque du soutien militant d’associations féministes, très actives en Amérique
latine pour venir à bout de toutes les législations qui restreignent ou interdisent l’avortement. Elle avait aussitôt introduit une demande auprès de la justice costaricaine pour obtenir un « avortement thérapeutique », demande rejetée au motif que ni sa santé, ni sa vie n’étaient menacées par sa grossesse.
A l’époque des manifestations féministes avaient dénoncé le refus en affirmant que la « santé émotionnelle » d’Aurora était menacée. Ainsi le « Collectif pour le droit de choisir » mettaient-elle en avant qu’en obligeant cette femme à mener son enfant à terme, on la condamnait à l’aimer chaque jour un peu plus et à souffrir toujours davantage de la mort inéluctable de l’enfant. Une « torture »… A vrai dire je n’avais jamais vu un tel cynisme de la part des promoteurs de l’avortement : au moment des manifestations, Aurore était déjà enceinte de six mois. Elle allait donc moins souffrir à l’idée de faire mettre elle-même fin à la vie de son propre enfant ? Ce n’est donc pas une atrocité, l’avortement d’un enfant à naître de six mois ?
Que la vie et la santé d’Aurora n’aient pas été sérieusement menacées par sa grossesse a été confirmé par le fait qu’elle a donné le jour à son petit garçon à la fin de décembre dans un hôpital de Cartago. Hélas il vécut moins d’une heure. Un appel introduit par sa mère peu auparavant devant le tribunal constitutionnel ne devait recevoir une réponse qu’en février 2013, date à laquelle le refus judiciaire fut confirmé, toujours pour le même motif : il n’y avait pas de danger sérieux pour la santé et encore moins pour la vie de la mère.
Aurora poursuit sa route militante avec l’appui de diverses organisations féministes (« Centro de Derechos », « Colectiva por el Derecho a Decidir ») qui ont soutenu, et peut-être même financé son recours devant l’instance supranationale comparable à notre Cour européenne des droits de l’homme. La CIDH s’est déjà signalée à de multiples reprises par son soutien au lobby de l’avortement, ainsi l’affaire d’Aurora n’apparaît-elle pas comme un tragique fait divers mais comme un cas d’espèce attendu avec gourmandise par les sectateurs de la culture de mort pour en tirer le maximum de dividendes médiatiques, judiciaires et politiques. Ainsi exploite-t-on des souffrances réelles et profondes sans y venir en aide de manière véridique.
L’idée est bien sûr de faire progresser la fausse idée selon laquelle il existe en droit international un droit à l’avortement ou à tout le moins un droit à l’avortement dit thérapeutique, un droit qui se situe au-dessus du droit à l’objection de conscience et de toute loi contraire. C’est ce qui fait de ce dossier une affaire emblématique.
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Personne ne peut se mettre à la place d’une femme à laquelle on dit que l’enfant qu’elle va mettre au monde dans quelques mois, est un enfant sans paroi abdominale qui n’a aucune chance de survivre.