Voici une histoire poignante. Mamatarani Behera, une jeune femme d’une vingtaine d’années, est entre la vie et la mort après avoir été victime d’une stérilisation ratée dans sa ville d’Odisha dans la province indienne de Maharasthra. Le médecin retraité qui l’a opérée a sectionné son petit intestin au lieu de couper sa trompe de Fallope.
L’erreur est humaine ? Sans doute. Mais cette affaire porte toutes les marques de la culture de mort qui est, précisément, anti-humaine.
Mamatarani faisait partie d’un groupe de plus de 90 femmes rassemblées le 24 juillet dernier au camp-hôpital gouvernemental d’Odisha pour y subir des tubectomies à la chaîne. De l’abattage. Le soir même elle était de retour à la maison pour y retrouver son mari et ses deux petits garçons.
Se plaignant dès le lendemain de fortes douleurs à la poitrine et à l’abdomen, prise de vomissements, elle a enfin été admise dans son hôpital local quatre jours après l’intervention. Avant d’être emmenée d’urgence vers un hôpital mieux équipé à Balasore, où l’erreur fut constatée. Malgré une tentative de chirurgie réparatrice, le 28 juillet, l’état de la jeune femme s’est aggravé et on l’a transférée vers un hôpital universitaire à Cuttack.
Mamatarani et sa famille ont dû se battre pour qu’elle soit prise en charge. Et ils vont sans doute devoir se battre pour obtenir une juste compensation. Certes les autorités médicales de la province ont promis une somme à la famille en réparation de l’« erreur ». Mais pas question d’affirmer que le médecin s’est rendu coupable d’une « négligence » médicale. Il n’y a aura ni enquête ni procès, a précisé le directeur du bien-être familial (sic), B.K. Mohanty.
Et si Mamatarani devait mourir de cette « erreur » qui n’est pas une « négligence », eh bien tant pis. C’est juste une opération de planning familial qui a mal tourné et comment reprocher cela à un médecin et à des autorités publiques qui conjuguent si bien leurs efforts pour lutter contre la surpopulation mondiale ?
Aussi les médias du monde n’en ont guère parlé.
Mais cette histoire fait irrésistiblement penser à une autre affaire concernant une jeune femme indienne : Savita Halappanavar, morte à la suite d’un défaut de diagnostic de septicémie au cours d’une fausse couche, a fait la une de médias du monde entier au motif qu’elle serait morte d’un refus d’avortement. Elle était à la fois d’un milieu plus aisé et utile à la cause…
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honteux gare à la justice Divine