Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, est interrogé dans Le Parisien de dimanche avant son départ au Brésil pour accompagner les 5 500 Français qui participent aux Journées mondiales de la jeunesse.
Vous vous êtes opposé à la loi autorisant la recherche sur l’embryon adoptée cette semaine. Que redoutez-vous ?
Beaucoup de choses. Jusqu’à présent les autorisations étaient dérogatoires. Elles devaient correspondre à un protocole de recherche fournissant des objectifs thérapeutiques clairs, montrant qu’il n’y avait pas d’autres moyens d’y parvenir. Les laboratoires et les chercheurs devaient justifier leur demande. Aujourd’hui, on inverse la charge de la preuve, en rendant l’utilisation légale et l’interdiction dérogatoire.
La recherche sera pourtant encadrée…
Oui, mais ce sont des motifs de recours a posteriori.Une fois que ce sera fait, ce sera fait… On pourra dire que ce n’était pas bien de le faire, mais ça ne changera rien. Mon autre crainte, plus importante, c’est qu’on banalise l’instrumentalisation de l’humain dans la recherche scientifique. On m’oppose que ce sont des embryons qui n’ont plus de « projet parental », donc qui n’auraient pas de valeur humaine. Mais si on pousse cette logique jusqu’au bout, qu’adviendra-t-il demain des grabataires que plus personne ne soutient et qui n’ont plus de projet de vie ? Seront-ils eux aussi disponibles pour la recherche ?
Quel est le statut de l’embryon pour vous ?
C’est une question philosophique. On est devant un stade élémentaire de l’existence humaine, qui n’a pas toutes les facultés accomplies d’une personne,mais qui mérite d’être traité comme une personne humaine, avec le même respect.
Que faudrait-il faire alors des 50 000 embryons surnuméraires, ceux qui ne sont pas retenus pour les fécondations in vitro ?
Il ne fallait pas les faire ! Il y a bien des pays qui pratiquent l’aide médicale à la procréation sans embryons surnuméraires.
Elle répond toutefois à une souffrance…
Il y a beaucoup de souffrances auxquelles on ne peut pas remédier. Si on dit que toute souffrance doit être supprimée à quelque prix que ce soit, alors où se situera la frontière ? Les OGM peuvent être une ressource importante pour combattre la malnutrition à travers le monde, c’est un objectif tout à fait digne. Mais on nous dit que c’est moralement mauvais. On inscrit le principe de précaution dans la Constitution, on l’applique pour les OGM, mais pas pour l’être humain. Pourquoi ? L’écologie doit d’abord être au service de l’homme.
Vous n’avez pas été entendu sur le mariage pour tous, ni sur l’embryon. Y voyez-vous une fracture entre l’Eglise et le monde politique?
Ce sont des conceptions de l’existence humaine qui se confrontent. L’Eglise participe à ce débat. Je ne crois pas que ce soit inutile. Ce n’est pas parce qu’on ne gagne pas politiquement que ce qu’on fait ne sert à rien ou que ce qu’on a dit est tombé dans le vide. Des gens nous ont entendus, se sont mobilisés, en particulier parmi les jeunes. Beaucoup n’avaient pas pressenti que l’enjeu dépassait leur petite histoire personnelle et touchait le bien commun. Si on a permis à des gens de progresser dans leur manière de comprendre la vie, de se poser des questions, alors c’est un résultat important, un bénéfice.
Vous avez reproché au gouvernement une approche dogmatique. L’Eglise elle-même a-t-elle mené des débats sur ces questions en son sein?
Il y a eu beaucoup de débats dans les communautés chrétiennes, oui. L’Eglise n’est pas une organisation stalinienne ! Il y a des gens qui peuvent avoir une position différente et ils peuvent l’assumer.
Faut-il désormais que les opposants au mariage pour tous s’engagent en politique?
Je ne suis pas dans une problématique de prise de pouvoir. Mais c’est très bien que les gens qui se sont mobilisés prennent conscience que le débat politique ne puisse se résumer à un cri. Il y a des moments où il faut entrer dans un débat institutionnel. Il faut être élu.
Christine Boutin qui s’allie à Béatrice Bourges et à un ancien du Front national pour les élections européennes, c’est dans l’esprit de la mobilisation?
C’est leur problème. Ils incarnent leurs idées et leur tactique politiques. Je n’ai rien à voir là-dedans. Je ne suis pas le tenant de l’idéologie politique de quelque groupe que ce soit.
Une Femen sur un timbre de la République, ça vous inspire quoi ?
Rien du tout. C’est un phénomène qui existe par les médias.
Vous avez dressé un diagnostic assez sombre de la société française…
On est dans une société de violence où les réflexes de sociabilité ne sont plus intégrés. Nous n’avons plus d’objectif commun qui mobilise au-delà des intérêts particuliers ou corporatistes.
La société française est-elle décadente?
Pas encore tout à fait.
On s’en approche?
On s’en approche si on laisse filer les choses en disant que finalement l’égalité, c’est que tous les particularismes puissent s’exprimer, qu’ils sont tous aussi légitimes, qu’il n’y a plus de règle commune pour faire le tri. […]”
Une suggestion :
au lieu de faire de l’expérimentation médicale sur l’être humain embryon, faisons de l’expérimentation médicale sur l’être humain érigé en élite de la nation, à savoir ses dirigeants !
http://www.7sur7.be/7s7/fr/2765/Environnement/article/detail/1669184/2013/07/15/Des-arbres-centenaires-d-Amazonie-rases-pour-la-visite-du-pape.dhtml
Des arbres centenaires d’Amazonie rasés pour la visite du pape
Les autorités du Brésil ont qualifié l’attitude des dirigeants de l’Eglise comme criminelle après avoir abattu plus de 300 arbres centenaires dans un parc national de manière à ce que les pèlerins puissent célébrer la messe lors de la visite du Pape à Rio de Janeiro, prévue à la fin du mois.
Les organisateurs de l’événement, qui aura lieu dans le diocèse de Sao Sebastiao de Itaipu, dans la ville de Niteroi, ont affirmé qu’il avait été nécessaire de raser une partie de la forêt tropicale afin de pouvoir accueillir environ 800 pèlerins. Au total, ce sont 334 arbres centenaires, situés à l’orée du parc national Serra da Tiririca et sur des terres appartenant à l’Eglise, qui ont été abattus.
“La zone détruite servait de zone tampon au parc Tiririca. Il s’agit d’un fragment de la forêt tropicale de l’Atlantique qui est en voie de disparition.
frederic, vous devriez regarder une carte du Brésil
(http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Brazil_veg_1977.jpg par exemple)
La forêt amazonienne entoure le fleuve amazone (Rio en est très éloigné).
Il y a bien une paroisse “Sao Sebastiao de Itaipu”, et une église du même nom, mais à part dans les délires de quelques écolos pas de “diocèse de Sao Sebastiao de Itaipu”. L’église date du 17ème siècle et peut semble-t-il contenir sans peine 200 personnes; elle donne sur une grande pelouse (d’où certains suivent les offices). Elle est distante d’environ un kilomètre de la forêt (qui a été mise à mal par la construction de quartiers neufs entre Itaipu et Marica).
Les sites écolos de langue anglaise comme de langue française y vont allègrement de leur copié-collé sans rien vérifier de leurs affirmations. Ce n’est pas sérieux.
Mais restez alerte sur les dégâts qui seront provoqués l’année prochaine par le mondial de football.