Le blogue de l’Association Pro Liturgia de Denis Crouan publie aujourd’hui la traduction d’un article de Kathnet reprenant un entretien accordé le 26 juin dernier par Mgr Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, à plusieurs magazines diocésains allemands, sur certaines questions doctrinales actuelles. Voici le passage qui traite de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX).
Dans la bataille doctrinale qui oppose le Vatican à la Fraternité Saint-Pie X, Mgr Müller estime que la balle est à présent dans le camp des traditionalistes. Il y a plus d’un an déjà que Rome a proposé aux responsables de la Fraternité Saint-Pie X un document devant permettre de clarifier un certain nombre de points doctrinaux : on attend toujours une réponse officielle de la part de la Fraternité. Mgr Müller a souligné que ce document s’adresse à la Fraternité dans son ensemble et qu’il lui appartient en tant que telle d’accepter ce document dont le contenu reprend des notions essentielles de la foi catholique. Il reste que, indépendamment de cette affaire, chaque prêtre est totalement libre, à titre personnel, de retourner à la pleine communion avec l’Église catholique, avec le Pape et les évêques. De plus, ajoute Mgr Müller, le Pape Benoît XVI (2005-2013) qui, depuis 25 ans a toujours voulu faire avancer les discussions avec les traditionalistes, a clairement affirmé qu’il reste des points essentiels à éclaircir, et que d’ici là les membres de la Fraternité resteront en attente de pleine communion avec l’Église, et que les prêtres et les évêques ne pourront pas exercer leur mission de façon légitime. Ces longues années de discussions auront permis d’aboutir à un document synthétique connu sous le nom de « Préambule dogmatique ».
Mgr Müller n’aurait-il pas en tête de mettre de l’huile sur le feu en revenant aux questions doctrinales alors que le Pape François ne semble pas enclin à aborder sous l’angle doctrinal les relations avec les groupes catholiques qui “posent problème” à Rome ?
(Pour le Pape c’est clair que Vatican II n’est plus le sujet).
Autrement dit, Mgr Müller, et ceux qui sont acharnés contre un retour de FSSPX dans la pleine communion avec Rome, ne craignent-ils pas que les choses pourraient aller en s’arrangeant avec le temps si le Pape sent que d’un point de vue pastoral la Fraternité fait du bien? Et que leur projet d’empêcher définitivement un tel retour, pour lequel l’angle doctrinal leur semblait être la meilleure arme, pourrait échouer ?
Espérons que la FSSPX comprenne qu’elle a une carte à jouer en montrant le bien qu’elle fait et en cherchant humblement et obstinément à faire davantage pour le salut des âmes … plutôt que de s’entêter à vouloir convertir Rome et le Pape!
Convertir Rome et le Pape ?
Il me semble, mais j’ai suivi cela d’assez loin, que c’est la Fraternité Saint Pie X qui, en matière de doctrine, liturgie ecclésiologie, est fidèle à l’enseignement de l’Eglise de nos pères, et des Pères.
Et que Rome, en version post Vatican II, a laissé pratiquer toutes les dérives.
Peut-être faudrait-il que ce Pape, après examen des calamiteux résultats de l’Eglise de l’enfouissement, pour faire bref, comparés aux résultats de la Fraternité et de certaines Communautés intermédiaires, convoque un nouveau Concile, avec la Fraternité, pour remettre l’Eglise sur les rails ?
A noter que nous avons le même problème à régler au sein de l’Eglise de France. Et que les fidèles vont assez rapidement être lassés de devoir tirer des évêques qui freinent des quatre fers.
Pourquoi le Pape,peut-être pas le Pape François,ne proposerait-il pas la création d’une prélature personnelle ou un statut semblable ,à l’instar de ce qui a été accordé aux anglicans revenant à la pleine communion?
Il y a de la place pour toutes les bonnes volontés et les coeurs purs au sein de l’Eglise si de chaque côté les conditions sont respectées,le respect de l’autorité du Souverain-Pontife d’une part et le respect de la liberté de célébrer la messe selon le Missel de 1962,les sacrements,le catéchisme selon la forme traditionnelle d’autre part?
Cela suppose que les évêques jouent le jeu,dans certains diocèses c’est heureusement le cas,mais en d’autres endroits les fidèles et les prêtres (surtout ceux de certains Instituts reconnus depuis 1988) sont les dindons de la farce.Il faut avoué que certains évêques soutenus par la “vieille garde” ne se montrent guère pressés de suivre Rome dans ce domaine,peu soucieux non plus d’une partie de leurs fidèles et cela est TRES grave,perte de confiance,perte du sens de la communion ,perte de respect!
Parfois dans un souci de ne pas voir s’éloigner des groupuscules (les fondateurs du Bon-Pasteur par exemple)on accepte n’importe quoi,des prêtres ordonnés un peu trop rapidement,sans le discernement nécèssaire,ce fut également le cas des premières ordinations au Bon-Pasteur ,avant que des prêtres ayant effectué tout leur cursus au séminaire de Courtalain ne soient ordonnés.
La situation “à gauche” des anglicans ne fait pas craindre de critiques, alors que la situation “à droite” de la Frat. donnera de l’écho aux erreurs doctrinales de Vat.II. (la liberté de parole est un des points majeurs de blocage des discussions).
C’est vrai que cette intervention de Muller ressemble à un verre d’huile sur le feu histoire de ranimer la haine qui sommeil dans le coeur de certains catholiques.
Hélas les efforts et la bonté de Benoit XVI semblent oubliés : le dernier bulletin Fideliter fait état d’un refus net de poursuivre le dialogue , question de doctrine justement .
Mais il est vrai que Mgr Müller aurait dû garder le silence et
le temps faire son oeuvre .
pensez-vous que Monseigneur Muller s’exprime, sans en avoir traite auparavant avec notre Pape Francois ? (c’est juste une question)
AUDIENCES
Cité du Vatican, 21 juin 2013 (VIS). & Cité du Vatican, 7 juin 2013 (VIS). ‘ Le Saint-Père devrait recevoir en fin d’après-midi Mgr.Gerhard Ludwig Müller, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.’
la CRC (abbe Georges de Nantes) qui ne fut certes pas tendre avec Rome de Vatican II :
‘C’est aussi son secret à lui, Souverain Pontife.
LA MISERICORDE ! Georges-Mario Bergoglio l’a pour ainsi dire rencontrée à l’âge de dix-sept ans lors d’une confession, le 21 septembre 1953, jour de la fête de saint Matthieu.’,,,
….Aujourd’hui, le voilà en position d’autorité sur toute l’Église pour y restaurer la vie religieuse et relancer la mission sur les cinq continents
http://www.crc-resurrection.org/2425-confesseur-et-pontife.html
Rien ne semble indiquer, jusqu’à présent, que le pape François donne à la réintégration des lefebvristes la même importance que son prédécesseur. Le phénomène traditionaliste a ses racines en Europe. Vu d’Amérique latine, il apparaît beaucoup plus marginal même si un évêque brésilien isolé a participé à l’époque aux ordinations d’évêques aux côtés de Mgr Lefebvre.
Il semble que Mgr Müller, qui a une solide dent contre la FSSPX, cherche un motif pour pouvoir leur tomber sur le râble. S’il obtenait de Mgr Fellay un rejet formel de la dernière version du texte proposé par le Saint Siège, il pourrait tenir le “motif de condamnation” et tenter de les réexcommunier. Ca sent le coup fourré.
Bruno, il faudrait un peu vous renseigner avant de dire des contre-vérités. Allez donc dans les archives des journaux chiliens, colombiens, mexicains et… argentins. Quand Mgr Lefebvre est allé en visite dans ces pays, à la fin des années 70, des milliers de personnes se pressaient pour le voir. Au Mexique, des villages entiers venaient à sa rencontre avec des banderoles “Bienvenido al hombre justo Marcel Lefebvre”. Au Chili, El Mercurio (le Figaro chilien) a ouvert plusieurs jours de suite sa une sur Mgr Lefebvre et sa polémique avec le cardinal Silva Henriquez. Et en Argentine… le mouvement autour de la visite de Mgr Lefebvre était tellement fort que les autorités ont eu peur d’être débordées par un mouvement de foule et ont interdit à Mgr Lefebvre de célébrer la messe en public. Tout cela, le P. Bergoglio en a forcément entendu parler. Renseignez-vous un peu, svp!
Luc, vous avez bien raison de rappeler ces faits et j’ajouterais ceci: il est navrant que Bruno ramène la question de la FSSPX au seul “phénomène traditionaliste”. C’est ne pas voir que, en dépit de ses attitudes “tête-à-claques”, les questions soulevées par la FSSPX au sujet de Vatican II intéressent le bien commun de toute l’Eglise.