Dans le Directoire pour la vie des prêtres publié le 11 février 2013 par la Congrégation pour le Clergé, le jour même de l’annonce par Benoît XVI de sa renonciation au Souverain Pontificat, je lis ceci (le soulignement en gras est de Perepiscopus) :
“Respect des normes liturgiques
59. Parmi les divers aspects actuels du problème de l’obéissance, celui de l’amour et du respect convaincus des normes liturgiques mérite d’être mis en évidence.
La liturgie est l’exercice du sacerdoce de Jésus Christ, « le sommet vers lequel tend l’action de l’Église, et en même temps la source d’où découle toute sa vertu ». Elle est donc un domaine où le prêtre doit avoir particulièrement conscience d’être ministre, c’est-à-dire serviteur et de devoir obéir fidèlement à l’Église. « Le gouvernement de la liturgie dépend uniquement de l’autorité de l’Église : il appartient au Siège apostolique et, dans les règles du droit, à l’évêque ». C’est pourquoi le prêtre n’ajoutera, n’enlèvera ne changera rien de sa propre initiative en ce domaine.
Cette norme vaut spécialement pour la célébration des sacrements, qui sont par excellence des actes du Christ et de l’Église, et que le prêtre administre pour le bien des fidèles in persona Christi Capitis etin nomine Ecclesiae. Les fidèles ont un vrai droit à participer aux célébrations liturgiques comme le veut l’Église, et non pas suivant les goûts personnels de chaque ministre ou suivant des particularismes rituels non approuvés, expressions de groupes qui tendent à se fermer à l’universalité du Peuple de Dieu.”
Et aussi ce passage :
“Importance et obligation de l’habit ecclésiastique
61. Dans une société sécularisée et qui tend au matérialisme, où les signes extérieurs des réalités sacrées et surnaturelles s’estompent souvent, on ressent, particulièrement aujourd’hui, la nécessité pour le prêtre – homme de Dieu, dispensateur de ses mystères – d’être reconnaissable par la communauté, également grâce à l’habit qu’il porte, signe sans équivoque de son dévouement et de son identité de détenteur d’un ministère public. Le prêtre doit être reconnu avant tout par son comportement mais aussi par sa façon de se vêtir, pour rendre immédiatement perceptible à tout fidèle et même à tout homme son identité et son appartenance à Dieu et à l’Église.
L’habit ecclésiastique est le signe extérieur d’une réalité intérieure : « En effet, le prêtre n’appartient plus à lui-même, mais, par le sceau sacramentel reçu (cf. Catéchisme de l’Église catholique, 1563 ; 1582), il est “propriété” de Dieu. Ce fait “d’être à un Autre” doit devenir reconnaissable par tous, à travers un témoignage transparent. Dans la manière de penser, de parler, de juger les faits du monde, de servir et d’aimer, de se mettre en relation avec les personnes, même dans l’habit, le prêtre doit trouver la force prophétique de son appartenance sacramentelle ».
Pour cette raison, le prêtre comme le diacre ordonné en vue du sacerdoce, doit :
a) Porter soit la soutane ou « un habit ecclésiastique digne, selon les normes indiquées par la conférence épiscopale et selon les coutumes locales légitimes ». Lorsque l’habit n’est pas la soutane, il doit être différent de la manière de se vêtir des laïcs, et conforme à la dignité et à la sacralité du ministère. La coupe et la couleur doivent en être établies par la conférence épiscopale.
b) À cause de leur incohérence avec l’esprit de cette discipline, les pratiques contraires ne contiennent pas de fondements suffisants pour devenir des coutumes légitimes et doivent être supprimées par l’autorité compétente.
À l’exception de certaines situations, ne pas utiliser l’habit ecclésiastique peut manifester chez le clerc un faible sens de son identité de pasteur entièrement disponible au service de l’Église.
En outre, la soutane – dans sa forme, couleur et dignité – est particulièrement indiquée car elle distingue les prêtre des laïcs et fait mieux comprendre le caractère sacré de leur ministère en rappelant au prêtre lui-même qu’il est toujours et en tout moment prêtre, ordonné pour servir, pour enseigner, pour guider et pour sanctifier les âmes, principalement par la célébration des sacrements et la prédication de la Parole de Dieu. Porter un habit clérical est, en outre, une sauvegarde pour la pauvreté et la chasteté.”
Certes, on peut évoquer la fâcheuse concomitance avec la renonciation de Benoît XVI pour expliquer le silence autour de ce document. Mais croyez-vous que ce soit la seule raison qui explique que ce texte n’ait pas été évoqué dans l’Eglise qui est en France ?… J’invite chaque fidèle à s’appuyer sur ce texte dans ses discussions avec le clergé local.
“Porter soit la soutane ou un habit ecclésiastique digne, selon les normes indiquées par la conférence épiscopale”
Je crois que la CEF n’a jamais fait le texte demandé sur le sujet d’où la situation actuelle en France en l’absence de normes depuis des dizaines d’années. Est-ce que je trompe ? Cela rend la phrase : “J’invite chaque fidèle à s’appuyer sur ce texte dans ses discussions avec le clergé local.” assez inopérante dans la pratique, je pense. Je serai interessé si quelqu’un connaissait un texte normatif de la CEF sur ce sujet et pouvait en transmettre la référence. Merci.
Je pense que l’absence de réaction de la CEF sur ce sujet (et sur d’autres du même genre) vient de l’amplitude des abus qui se sont instaurés et de leur durée, sans oublier le manque de sens de l’obéissance de trop de clercs, dont on peut craindre une réaction plus passionnelle qu’édifiante. N’oublions pas non plus le facteur âge : connaissez-vous beaucoup de personnes âgées capables de se remettre en question et de fonctionner différemment de leurs habitudes ? Or il n’est plus à prouver que les prêtres de France ne sont plus, à 95 %, dans leur première jeunesse… Bref, on attend qu’ils meurent pour ne pas faire de vagues…
Mais l’Eglise continue à souffrir de ce désordre.
Je pourrais dire la même chose avec certains articles du Concile que l’on a soigneusement camouflés. Ainsi on peut lire, dans le Concile, que “l’habit religieux est le signe de l’appartenance à Dieu…”Il n’a jamais été question de le supprimer. Ou encore: “La langue liturgique est le latin…” Quand j’ai lu cela la première fois, j’ai cru tomber par terre. Il est aussi écrit qu’il faut multiplier les patronages, les œuvres de jeunesse… or, en France, on a fermé presque tous les patronages! On a vraiment pris les chrétiens pour des imbéciles. Oh! Oui, il faut relire les VRAIS textes du Concile! comme nous le demandait Benoît XVI.
Je porte toujours au minimum le costume de clergiman et de temps en temps la soutane. Cela me vaut beaucoup de gestes de sympathie.
Merci , monsieur l’Abbé de votre témoignage.
Dans ma paroisse, à Rocamadour, le jeune recteur est désormais en soutane, son jeune vicaire au moins le dimanche,avec la bénédiction de Monseigneur
l’évèque de Cahors.
Il y a quelques années, je me suis procuré un document reprenant les instructions du Concile sur la vêture des prêtres, document que j’ai égaré, et qui énonçait excatement ce qui est indiqué ci-dessus
J’avais également observé que les habitudes françaises depuis le début des années soixante-dix et présentées comme instructions du Concile n’étaient suivies dans aucun des pays étrangers que je visitais (Portugal, Espagne, Italie, Belgique, Allemagne, Autriche, Grande-Bretagne, Etats-Unis), où l’habit ecclésiastique traditionnel (soutane) est général, celui dit “de clergyman” minoritaire, et l’habit civil inexistant
Il semble donc y avoir là négligence grave de la Conférence des Evêques de France, et d’un laxisme étonnant de Rome
Et pourquoi CHAQUE catholique n’enverrait pas par la poste les textes cités à son Évêque ?
Je ne veux pas croire que nos pasteurs soient véritablement animés d’intentions de nuire; juste mal (in) formés.
Alors il va nous incomber de les (in) former.
Encore de belles paroles qui resteront sans effet. Le précédent directoire il y a 20 ans disait pareil. On connait la suite. Dimanche dernier, à la messe télévisée, que j’ai vue exceptionnellement, vitrine de l’Eglise de France et que le nonce peut faire observer, oraisons inventées, filles enfants de chœur, On n ‘en sortira jamais. Las de ces textes romains lus seulement de ceux qui les écrivent, las de l’ambiguïté romaine…
Les prêtres seraient-ils inconfortables de porter les signes ,
le collet romain, ou autres, à cause des scandales
qui sont encore récents. Moi je suis d’avis que s’ils
s’identifiaient, beaucoup de gens s’intéresseraient à eux,
Nous remercions infiniment ce prêtre (Pillot) .Il a tout dit en deux lignes.
Que tous les prêtres suivent son modèle !
Nous nous sommes rendus en pèlerinage à FATMA, un prêtre
en SOUTANE nous accompagnait, et sans cesse il était accosté par des pèlerins qui voulaient se confesser….
Magnifique non ?
Allons Messieurs les Evèques , prêtres, n’ayez pas peur !!!
Il faut que l’on reconnaisse que vous êtes des hommes de DIEU… Nous entendons encore les propos du Père Michel-
Marie Zorkine Curé à l’Eglise des réformés à Marseille. Il faut que tous les prêtres prennent la soutane !!!!! Lorsqu’il descend la Canebière (en soutane!…) il est toujours accosté p