Plagiats de Gilles Bernheim : dégât collatéral

L’ex-Grand rabbin de France Gilles Bernheim a reconnu s’être rendu coupable de plagiat. et avoir menti sur son diplôme d’agrégation qu’il n’a jamais obtenu. L’ouvrage concerné, “Quarante méditations juives“, paru en 2011, reprend intégralement certains passages extraits d’un livre d’entretiens sorti 15 ans plus tôt (“Questions au judaïsme”, 1996), et notamment des pans entiers d’un texte rédigé à l’époque par le philosophe Jean-François Lyotard. Lors de ses aveux sur l’antenne de Radio Shalom, Gilles Bernheim reconnaissait que d’autres accusations pourraient bientôt être portées. Il y a certes ce texte contre la loi Taubira, qui reprenait des argumentaires de personnalités catholiques que, sans le savoir, Benoît XVI a cité dans son dernier discours à la Curie, ne sachant pas qu’il citait en fait des penseurs catholiques.

Mais ce n’est pas tout. Le livre d’entretiens, co-écrit avec l’archevêque de Lyon, Mgr Barbarin. “Le cardinal et le rabbin”, qui retranscrit la “conversation chaleureuse” entre les deux hommes, comme souligné dans l’introduction par l’auteur Jean-François Mondot contient également du plagiat.

Un passage est tiré d’un ouvrage du philosophe français Vladimir Jankélévitch (“Quelque part dans l’inachevé”, paru en 1978).  Ce qui amène à se demander si les entretiens entre le cardinal et le rabbin ont vraiment eu lieu. Du côté du diocèse de Lyon, on semble gêné, même si Philippe Barbarin n’est pas responsable :

“Effectivement, une dizaine d’entretiens ont eu lieu en 2007, à Lyon et Paris, pour préparer le livre. Ces conversations ont eu lieu en présence de M. Mondot, chargé par l’éditeur d’animer le débat, puis de le retranscrire. Avant la parution, les ouvrages sont sujets à relecture : chacun alors a pu reprendre son texte, et le corriger”.

La version finale du livre a-t-elle été relue avant publication ? Il semblerait.