Un spécialiste en bioéthique australien, Robert Sparrow de Monash University, estime qu’il est temps de lancer le débat sur « l’éugénique in vitro », puisque l’on peut créer des cellules reproductrices à partir de cellules souches. Dans un article publié par le Journal of Medical Ethics cité par l’excellent site BioEdge, du réseau australien MercatorNet, le bioéthicien fait le point sur les techniques déjà accessibles ou prévisibles dans un proche avenir et il pense qu’au final, on pourrait assurer la création de « générations » de gens dans des boîtes de Petri en éliminant les gènes non satisfaisants.
« Les scientifiques vont pouvoir élever des êtres humains avec le même degré – voire davantage – de sophistication que celle dont nous disposons aujourd’hui pour sélectionner des plantes et des animaux. »
On pourrait ainsi, selon Robert Sparrow, produire deux à trois générations d’êtres humains en une seule année, au lieu des 60 ans environ exigés par le rythme de la procréation naturelle.
« Un programme d’élevage in vitro de ce type donnerait aux futurs eugénistes un pouvoir dont les gouvernements et autres partisans de la réforme eugénique n’ont jamais même rêvé. Au cours d’un programme de recherche de 10 ans, les scientifiques pourraient produire de 20 à 30 générations d’être humains in vitro : assez pour obtenir des changements significatifs du génotype. Des avancées dans la technologie de la culture des cellules et dans la science de la gamétogenèse pourraient faire progresser ce nombre encore davantage. Evidemment, plus de générations on peut fabriquer au cours d’une seule année, plus cette technologie devient puissante. »
Comme le Dr Sparrow est bioéthicien, il se pose des questions éthiques, mais y répond selon le véritable point de vue de cette douteuse science inventée pour justifier tout ce qui fait progresser « la vie » au sens matériel, au détriment du respect des êtres humains en tant qu’individus, personnes et membres d’une famille, d’une lignée.
Robert Sparrow |
Il note donc que les personnes qui pourraient un jour résulter de ces techniques seraient « orphelins dès « S’ils obtiennent de leurs parents sociaux un amour et des soins adéquats cela suffit pour permettre aux enfants de prospérer à la fois socialement et psychologiquement » (tiens, c’est un langage qui nous rappelle quelque chose à l’heure des discours en faveur de l’« homoparentalité » !).
la conception », et de plus en plus éloignés de leurs ancêtres à chaque nouvelle génération créée dans la boîte de Petri. Mais ce n’est pas grave, selon Robert Sparrow :
Sur le plan de la sécurité de la procédure, Robert Sparrow n’est pas non plus exagérément inquiet. Certes il s’agirait de naviguer en eaux inconnues en ce qui concerne l’embryologie – mais, rappelle-t-il, cela était tout aussi vrai pour la fécondation in vitro et l’ICSI (injection d’un seul spermatozoïde dans un ovule. « L’eugénique in vitro ne soulèverait aucun problème auquel nous n’ayons déjà été confrontés », conclut-il.
On sait que la création de gamètes : ovules et spermatozoïdes, est déjà possible à partir de cellules souches et notamment à partir des cellules souches induites obtenues grâce à la technique développée par le Japonais Yamanaka. Cela a été fait avec de la peau de souris notamment et a déjà donnée lieu à des nichées : voir ici et ici.
Les applications de cette technique s’annoncent multiple : permettre l’étude des maladies génétiques, tester des médicaments mais aussi permettre à des hommes ou des femmes infertiles de « produire » leurs propres cellules reproductrices. Voire à des hommes homosexuels de « produire » des ovules ou à des femmes homosexuelles de « produire » des spermatozoïdes : cela donne une tout autre dimension à la légalisation des unions homosexuelles, « mariage » ou « alliance », peu importe !
Irait-on jusqu’à dupliquer des êtres humains en utilisant spermatozoïde et gamète issus d’une seule personne ?
Ce que l’on sait donc, pour l’instant, c’est que la technique fonctionne pour les souris.
Et l’on sait aussi que les cellules souches induites permettent de rêver ce monde fou où l’homme pourrait fabriquer l’homme.
Cela relativise ce que l’on croyait être le caractère parfaitement éthique de ces IPPs où l’on espérait voir la panacée permettant d’éliminer le recours aux cellules souches embryonnaires.
Il serait urgent de donner un statut spécial aux cellules reproductrices humaines, et pas seulement dans ce cadre.
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