Jeudi Saint 28 mars 2013.
J’ai sous les yeux les pages 259 et 260 du soixante-troisième volume (année 1830) du journal ecclésiastique intitulé « L’Ami de la Religion et du Roi » où l’on trouve, à la rubrique « nouvelles ecclésiastiques », le compte-rendu de la dernière Semaine Sainte de la Monarchie Très Chrétienne : moins de quatre mois plus tard en effet, le trône de Charles X – dernier de nos Rois à avoir reçu la sainte onction du Sacre – serait, hélas! renversé.
Je ne résiste pas à la tentation de vous en livrer ci-dessous les extraits, qui montrent de quelle manière les Rois Très Chrétiens accomplissaient leurs devoirs religieux, et en particulier comment ils accomplissaient eux-mêmes le Jeudi Saint le rite para-liturgique du lavement des pieds ; en effet, le Roi de France était, du fait de son Sacre, établi dans une catégorie à part où il était équiparé à un évêque pour certaines fonctions : « l’évêque du dehors », selon l’expression consacrée.
On notera aussi que le souci des pauvres et l’attention à leurs besoins, d’une part ne sont pas une préoccupation récente de la Sainte Eglise et de ses fidèles, et d’autre part que leur pratique ne requiert pas non plus cette espèce de dépouillement ostentatoire qui constitue finalement pour les pauvres davantage une insulte qu’un honneur.
Saint Louis lavant les pieds des pauvres (manuscrit du XVe siècle)