Austin Ruse, président du Catholic Family & Human Rights Institute (C-Fam), consacre son éditorial du « Friday Fax » du 22 mars, à une réflexion sur la grande March for Marriage qui va sans doute rassembler une foule considérable à Washington D.C. demain (mardi 26 mars). C-Fam avait signalé avec enthousiasme la Manif pour Tous du 13 janvier dernier (voir ici). Voici le texte du Friday Fax.
De nombreux pays s’inspirent regardent vers les États-Unis pour s’inspirer de leur politique sociale. L’avortement à la demande aux États-Unis est l’un de ces exemples que certains pays continuent à suivre.
La dernière bataille en date dans le domaine social est la question du mariage. Elle touche les États-Unis et bien d’autres pays du monde. Dès lors, tous les yeux se tournent vers les États Unis et en particulier vers sa Cour suprême, qui ouvre ses portes aux plaidoiries ce mardi 26 mars, à Washington.
Les partisans du mariage traditionnel se retrouveront à Washington ce mardi pour la première Marche pour le mariage, qui est organisée principalement par la National Organization for Marriage, mais qui rassemble plus d’une douzaine d’organisations venues de tous le pays (C-Fam, l’éditeur du Friday Fax, sponsorise la marche).
Les organisateurs attendent des foules. Des milliers de personnes se déplaceront pour écouter une douzaine d’intervenants comme le professeur Robert George de Princeton, Penny Nance, présidente de l’association Concerned Women for America, le pasteur protestant Bishop Harry Jackson, l’archevêque de San Francisco Mgr Salvatore Cordileone, le révérend Bill Owens, de la Coalition of African American Pastors (Coalition des pasteurs afro-américains), et bien d’autres.
Les organisateurs sont bien conscients de l’existence d’une campagne politique nationale mise en œuvre par les militants homosexuels. Cette campagne vise les neuf membres de la Cour Suprême, et en particulier le juge Anthony Kennedy, qui largement considéré comme un vote décisif à cheval entre les deux tendances conservatrices et libérales des autres juges. Les organisateurs de la Marche espèrent que leurs efforts résonneront suffisamment pour être entendus par la cour, même s’ils comprennent que leurs adversaires les ont bien devancé dans leurs efforts.
Les organisations homosexuelles ont mené la bataille tambours battant, et leur voix résonne de plus en plus fort. Il semblerait que chaque jour, un événement advient pour que la presse puisse le communiquer au public. Un jour, cent membres du parti Républicain signent une tierce intervention devant la Cour en faveur du Mariage homosexuel. Un autre jour, l’acteur fameux, plutôt conservateur, Clint Eastwood annonce qu’il est favorable à un changement dans le droit. Encore un autre jour et c’est le Sénateur Rob Portman qui annonce qu’il a changé d’avis sur la question, suivi – même si cela est moins surprenant – d’Hillary Clinton,
Certains experts affirment que cette campagne nationale médiatique visant à influencer la Cour Suprême n’a pas son précédent dans l’histoire américaine.
Ce printemps, la Cour aura à se pencher sur deux questions. La première consiste à décider si les citoyens de Californie avaient le droit de redéfinir le mariage entre un homme et une femme par voie de référendum. La deuxième, savoir si le Defense of Marriage Act, législation passée par le Congrès fédéral et signée par le président Clinton, qui limite la définition du mariage à l’homme et la femme dans tout ce qui concerne les programmes de politique fédérale, est ou non constitutionnelle.
La Cour pourrait prendre une décision limitée à chaque cas d’espèce et renvoyer la décision finale aux États fédérés. Elle peut aussi forcer tous les Etats membres, dont les 41 États qui ont déjà décidé que le mariage concerne exclusivement l’homme et la femme, à adopter le mariage homosexuel.
L’exemple américain est si influent que si la Cour oblige les États à reconnaître le mariage homosexuel, on peut s’attendre à ce que le même phénomène s’étende à tous les pays du monde.