Le ministère public espagnol a fait appel, selon le quotidien La Razon, de l’acquittement du docteur Carlos Morin et de ses collaborateurs pour avoir pratiqué 89 avortements illégaux, rapporte Infocatolica. L’un des principaux arguments retenus contre le jugement de première instance est qu’il n’a pas tenu compte sur le plan pénal du fait que les femmes concernées n’aient pas eu un entretien préalable avec un psychiatre et que certaines d’entre elles avaient reconnu n’avoir pas rempli personnellement le « test de Goldberg » censé déceler l’état d’âme de l’individu.
Le tribunal provincial de Barcelone s’était contenté de mettre cela sur le compte d’« irrégularités administratives », ajoutant que « de soi toute grossesse non désirée suppose une situation de risque évident pour la santé de la mère ». Ce qui, selon le juge, donnait au psychiatre suffisamment de données pour émettre un « jugement de valeur ». L’appel de son jugement part du principe qu’une telle prise de position est contraire à la jurisprudence du Tribunal suprême espagnol.
Celui-ci avait condamné à de la prison un gynécologue et un psychiatre qui avaient réalisé un avortement sur une jeune femme de 18 ans sans avoir effectué au préalable une analyse complète et rigoureuse de son état psychiatrique et psychologique. En ne faisant état que de considérations générales, avait estimé le Tribunal suprême, ils s’étaient fondés sur des motifs « clairement insuffisants et inadéquats pour justifier l’interruption de la gestation ».
Dans cette affaire-là, le médecin qui n’avait pas trouvé de motif physique « justifiant » l’avortement, s’était fondé sur le rapport d’une psychiatre qui au terme d’un entretien de dix minutes avait conclu qu’il y avait un « grave risque pour la santé psychique » de la patiente parce qu’elle avait des symptômes d’anxiété : angoisse, insomnie, vomissements, nausées et douleurs abdominales. Choses pas tout à fait inconnues des femmes enceintes !
Il faut, précisait le Tribunal, une étude approfondie et personnalisée, permettant de révéler des faits précis dans le cadre d’un contexte d’antécédents personnels et familiaux, et établir clairement la relation entre le risque pour la santé psychique de la mère et la « nécessité » d’un avortement pour l’éviter.
Telle est la règle générale retenue par la haute juridiction espagnole : il faudrait préciser que son observance n’aboutirait pas à beaucoup d’interventions puisque des professionnels de santé du plus haut niveau en Irlande ont cherché en vain des situations où l’avortement guérirait une tendance suicidaire, par exemple.
Tout cela, le tribunal de Barcelone l’a ignoré.
Il l’a ignoré de façon agressive et militante en outre, en dénonçant « l’insistance quasi obsessionnelle » avec laquelle les parties civiles au procès avaient noté la manière indigne dont les fœtus avortés étaient passés dans des broyeurs industriels. Peut-être cet aspect des choses sera-t-il lui aussi revu lors du procès d’appel.
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l’Espagne redeviendrait-elle une nation chrétienne, aprés des années de socialisme ?