C’est l’euphorie dans les lobbies de « l’égalité de genre » : Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU, a nommé mardi soir à la tête de la nouvelle entité ONU Femmes l’ex-présidente du Chili, Michelle Bachelet. Le lobby « GEAR campaign » (Gender-Equality-Architecture-Reform) a été l’un des premiers à réagir par un long communiqué enthousiaste : c’estGEAR qui aura été l’un des principaux promoteurs de la création, le 2 juillet dernier, de la nouvelle super-agence onusienne (Présent de mercredi), et Michelle Bachelet était son « candidat de rêve » depuis l’origine. Il semble que Mme Bachelet ait hésité longuement avant d’accepter le poste qui lui était offert par le Secrétaire général de l’ONU. Mais les « défis » posés par UN Women ont fini par la convaincre.
Sa nomination est révélatrice de l’assise de l’idéologie du genre à l’ONU ; les pouvoirs qu’elle reçoit, et qui ne la rendent comptable devant personne d’autre que le Secrétaire général, en disent long sur les objectifs et les capacités concrètes d’ONU Femmes.
ONU Femmes est l’« Entité des Nations unies pour l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes » : en clair, l’agence qui sera chargée de veiller à ce que la politique de l’ONUet les politiques des Etats-membres dans tous les domaines aient toujours pour objectif de renforcer l’égalité entre hommes et femmes en promouvant les pouvoirs, la formation, les droits et l’accès aux postes de responsabilité à ces dernières afin de les rendre indépendantes et autonomes, l’accent étant mis bien sûr sur la « santé reproductive » qui permet d’éviter les maternités et sur les droits individuels, par opposition à l’institution familiale. Le choix du mot « genre » est en lui-même un programme, puisque c’est une invention du féminisme le plus extrémiste : on ne parle plus des sexes, homme et femme, mais du genre subjectivement choisi quelle que soit la réalité biologique : lesbienne, bi, gay, trans, avec la possibilité d’évoluer d’un choix vers un autre, pour ne pas tomber dans un nouveau fixisme patriarcal, sans doute.
Mais revenons à Michelle Bachelet : pourquoi le monde de la culture de mort la salue-t-il si bas ? Elle est socialiste et athée. Fille d’un général de l’Armée de l’air chilienne très proche du communiste Salvador Allende, « torturé à mort » par la police politique de Pinochet, elle a été elle-même détenue avec sa mère dans un « centre de torture » avant d’avoir l’autorisation d’émigrer vers l’Australie. Mais pour parfaire ses études médicales, c’est l’Allemagne de l’Est qu’elle choisit (les sympathies pour les tyrannies communistes, cela ne vous lâche pas comme ça). De retour au Chili, elle se mariera provisoirement avant de se séparer de son mari (le divorce n’y est légalisé qu’en 2004), aura trois enfants de deux hommes différents (la plus jeune termine actuellement ses études secondaires), et revendique son statut de mère seule : « Je me débrouille parfaitement sans partenaire », a-t-elle déclaré.
Dire que la famille n’est pas sa priorité apparaît comme une litote, même si elle s’est beaucoup investie pour les enfants au cours de sa carrière médicale : Michelle Bachelet aura imposé la légalisation de la pilule du lendemain comme acte symbolique de sa présidence du Chili.
L’un des premiers grands de ce monde à se réjouir de son arrivée à la tête d’ONU Femmes est Ted Turner, fondateur de CNN et créateur et bailleur de fonds de la Fondation des Nations unies. Il est ouvertement l’avocat de la dépopulation mondiale au nom de la lutte contre le réchauffement climatique : « Tous les habitants de la planète doivent s’engager : un ou deux enfants, et c’est tout », disait-il au printemps 2008. En mai 2009 il participait à une réunion du « Good Club » où des magnats de l’industrie et de l’informatique s’engageaient à financer le « ralentissement de la croissance démographique mondiale » par le biais des services de santé reproductive.
ONU Femmes, et qui plus est ONU Femmes dirigée par Michelle Bachelet, leur apparaît donc comme un outil de rêve.