De Mgr Lacrampe, archevêque de Besançon :
“Au lendemain de l’élection de notre Pape François, j’écris ces quelques lignes. Lorsque vous les lirez, l’Evêque de Rome aura déjà fait ses premiers pas, nous aurons accueilli ses premières méditations et partagé bien des commentaires.
Le monde entier aura salué le premier souverain pontife latino-américain. Politiques et religieux lui auront adressé leurs félicitations et espéré la meilleure collaboration possible avec lui.
Ce mercredi soir, les cloches de la plupart de nos églises se sont mises à sonner à toute volée. Nous avons découvert son visage. Nous avons senti, lorsqu’il s’est présenté à la foule, une vraie simplicité et une grande fraternité. Nous gardons précieusement ses premiers mots adressés, plus largement qu’à la foule, au monde entier :
« Chers frères, chères sœurs, bonsoir.
Vous savez que le devoir de ce conclave était celui de donner un nouvel évêque à Rome. Il semble que les cardinaux soient allés me chercher au bout du monde. Mais nous y voilà. Je vous remercie de votre accueil ainsi que toute la communauté de Rome.
En premier lieu, j’aimerais dire une prière pour notre évêque émérite Benoit XVI. Prions tous ensemble pour lui et pour que le Seigneur le bénisse et pour que la Vierge Marie le protège…
Maintenant, entamons ce voyage. C’est le chemin de l’évêque et du peuple de l’Eglise de Rome, un voyage de fraternité, d’amour et d’évangélisation. C’est un chemin de confiance entre nous. Prions pour nous, les uns pour les autres. Prions pour le monde entier afin qu’une grande fraternité puisse émerger…
Maintenant, j’aimerais vous bénir mais je veux d’abord vous demander un service. Je vous demande de prier le Seigneur pour qu’il me bénisse. En silence, disons cette prière pour moi…
Demain, je veux aller prier la Vierge pour qu’elle protège tout Rome.
Bonne nuit et bon repos. »
Le Pape François a certainement des projets qu’il aura pu exposer à ses pairs durant les jours qui ont précédé le conclave.
Il se trouve dépositaire d’un héritage : la foi au Christ mort et ressuscité vieille de 2000 ans. Dans la tradition catholique, celle-ci passe avant sa personne. Lui revient donc la mission de la conserver, d’approfondir, de faire fructifier ce trésor spirituel et historique en le mettant à portée des hommes d’aujourd’hui.
L’Eglise a de nombreux chantiers ouverts, de nombreux défis à relever, à l’intérieur comme à l’extérieur. Je ne veux pas ici les énumérer ici, mais je pense à l’évangélisation, un thème cher aux jésuites, ordre de la Compagnie de Jésus dont le pape est issu, à la pensée sociale de l’Eglise, au dialogue interreligieux. L’Eglise est toujours appelée à être aux avants postes de la paix, de la justice, de la pauvreté, de la santé, de l’éducation…
Le nom de François renvoie à François d’Assise. Un saint du 13e siècle, symbole de simplicité et d’humilité impliqué auprès des plus démunis. Ce choix peut également faire penser à un autre François qui a marqué l’histoire religieuse : Saint François Xavier, ce jésuite missionnaire du 16e siècle qui avait porté l’évangile jusqu’en Asie.
Permettez-moi une anecdote. Aux Journées Mondiales de la Jeunesse qui se tenaient avec Jean Paul II, à Buenos Aires, en 1987, auxquelles je participais, les jeunes exultaient : « Viva el Papa », et le Pape d’alors de répondre : « Viva el Cristo ».
Nous prions avec toutes nos communautés pour notre Pape François. Que Dieu lui accorde, de porter, avec simplicité et courage, la charge qu’il reçoit pour guider, en ce temps, la barque de l’Eglise au cœur du monde.”
Merci de rappeler l’admirable allocution de notre nouveau Pape où tant de choses sont dites : ce monde limité si grand et si petit, placé par la prière sous le regard de Dieu pour qu’il le bénisse avec toutes les fraternités humaines.
Je trouve ses premiers mots tout simplement sublissimement de simplicité.