Le 11 mars, Mgr Molinas, vicaire général du diocèse de Fréjus-Toulon, a célébré une messe en la cathédrale de Toulon pour le Colonel J. Bastien Thiry, assassiné le 11 mars 1963. Il y a prononcé une homélie, dont voici quelque larges extraits :
“Il y a cinquante ans, un homme tombait sous les balles du peloton d’exécution. Nous savons, nous qui sommes réunis dans cette cathédrale, qui était cet homme et les raisons pour lesquelles il achevait prématurément sa vie dans les fossés du fort d’Ivry. Depuis cinquante ans des générations d’hommes et de femmes se sont succédées. Peu nombreux ont connaissance de ce drame qui a cependant marqué l’histoire de notre pays. Cette mort est intimement liée à l’agonie et à la mort d’une province française, l’Algérie, mais plus encore au refus d’accepter de voir la France renoncer à sa mission de nation civilisatrice dans le monde et particulièrement sur toutes ces terres lointaines où son génie avait permis un bond de mille ans en avant. Nombreux historiens, géopoliticiens, philosophes expliqueront que ce dégagement était inévitable et que le vent de l’histoire nous y obligeait fut‐ce au prix d’un abandon dramatique des populations qui avaient cru, elles, en la France. Mais des hommes se sont élevés contre ce qu’il faut bien appeler une forfaiture, une trahison, et donnèrent leur vie pour ne pas faillir à la parole donnée. Et, parmi eux, il y eut Jean Bastien‐Thiry. Jeune lieutenant‐colonel, marié et père de trois petites filles, il n’hésita pas à sacrifier un avenir humain et professionnel prometteur, pour que la France ne se perde en succombant à « l’acharnement d’un très vieil homme ».
[…] Oui, Jean Bastien-‐Thiry était un fervent chrétien, et cela depuis sa plus tendre enfance. L’amour du Christ l’avait tout naturellement ouvert à l’amour de sa patrie, la France. Ainsi, pétri par les pages de gloire de l’histoire de son pays et par le baptême qui marqua la France, il ne pouvait ignorer le drame qui se déroulait sous ses yeux, et dont il prévoyait clairement les conséquences désastreuses que non seulement la France mais aussi l’Europe auraient à endurer. N’oublions pas le contexte géopolitique existant alors : d’une part, l’idéologie marxiste diffusant ses mensonges et pénétrant toutes les couches de la société ; des centaines de pays dans le monde asservis à cette dictature habilement présentée comme l’avènement de la liberté et de la démocratie pour les plus pauvres ; la menace militaire des pays du pacte de Varsovie prêts à envahir le monde libre ; à l’intérieur la subversion, aux frontières les chars et les missiles. Et d’autre part, en Algérie et dans nombre de pays musulmans le réveil d’un Islam fait d’intolérance, de violences extrêmes et dont la volonté d’expansion dans le monde est clairement démontrée aujourd’hui. En 1963, l’indépendance de l’Algérie est déjà survenue. Le nouvel état algérien n’a tenu aucun compte des accords d’Evian qui devaient permettre aux différentes communautés de continuer de vivre sur cette terre. Jour après jour, les nouveaux maîtres du pays, hier encore terroristes sanguinaires mais qui, bien qu’au pouvoir, n’ont pas renoncé à leurs méthodes, bafouent ces accords. Des milliers d’européens sont enlevés, des centaines de milliers de harkis sont massacrés dans des conditions horribles, l’armée française encore 3 présente en Algérie, restant, sur ordre, l’arme aux pieds. Les églises sont profanées, les cimetières dévastés…Tout cela après la fusillade de la rue d’Isly à Alger, le 26 mars 1962, où l’armée française tira sur des hommes et des femmes qui revendiquaient seulement le droit de rester français sur une terre française, et le massacre horrible du 5 juillet à Oran.
La pureté de coeur et d’esprit de Jean Bastien-‐Thiry ne pouvait accepter que la France continua de sombrer dans l’ignominie, après que, comme le déclara le Président du Sénat Gaston Monnerville, « la Constitution eut été violée et le peuple abusé ». Nous ne tenterons pas ce soir de découvrir le cheminement qui amena Jean-‐Bastien Thiry jusqu’à l’attentat du Petit Clamart contre le président de la république, mais nous retiendrons comme certain que ce qui le conduisit jusqu’à cet acte, ce ne fut pas la haine de celui qui gouvernait alors la France, mais « la compassion pour les victimes » de cet homme, la volonté de « sauvegarder des vies humaines innocentes », et l’amour de la France dont il ne voulait pas que l’histoire fût irrémédiablement souillée.
La mort courageuse de Jean Bastien-‐Thiry et de tant d’autres de ses compagnons qui ne se sont pas résignés à accepter le fatalisme d’une nation anesthésiée, nous amènent, cinquante ans après, à nous poser cette question : leur sacrifice a-‐t-‐il été vain ? On pourrait le craindre en constatant combien notre pays et l’occident chrétien en général semblent s’être détourné de leur destinée. […]
Et pourtant, la foi et l’espérance ne doivent pas déserter notre vie. Il n’est pas possible que les sacrifices de tels hommes ne finissent par porter du fruit. Autant de souffrances, (je pense à l’indicible souffrance que connurent les proches de celui dont nous faisons mémoire, son épouse, ses trois filles alors encore enfants, de tous ceux dont un des leurs tomba sous les balles du pouvoir) autant d’abnégation engendreront un jour de nouvelles générations qui se lèveront, et se reconnaitront en ce frère ainé qu’est Jean Bastien-Thiry. Animées par la foi, ils édifieront ce Royaume de lumière, de paix, de fraternité et de vérité que le Christ est venu instaurer sur notre terre. Et pour nous les Pieds-Noirs, c’est un devoir de nous souvenir de la compassion de Jean Bastien-Thiry pour notre calvaire. […]
Avant de rendre sa belle vie à Dieu, Jean Bastien-Thiry, heureux d’apprendre que ses camarades avaient été graciés, servit à sa dernière messe célébrée par l’aumônier. S’adressant au prêtre, il lui dit : « Mon Père, offrons cette messe pour qu’un jour redevienne possible l’unité des Français. » « Oui, mon Père, il faut qu’un jour les Français puissent être unis ! » Devant le peloton d’exécution « l’Homme a souri, et son visage a reflété un immense apaisement, une sérénité définitive. » Que Dieu sauve la France ! Amen”
Bonjour,
Bastien-Thiry n’a pas été assassiné mais condamné à mort pour avoir tenté d’assassiner le chef de l’Etat.
Avait-il toute sa raison? Il est beaucoup plus grave de dénaturer le mariage que de décoloniser l’Algérie, ce n’est pourtant pas une raison suffisante pour assassiner François Hollande.
ce “chef de l’Etat” avait plus de sang sur les mains qu’aucun de ses prédécesseurs depuis Napoléon Ier, en plus, il avait trahi tous ceux qui l’avaient porté au pouvoir pour sauver l’Algérie Française. Etre condamné à mort par un traitre et un assassin est un honneur.
Bastien-Thiry a été assassiné dans des formes légales, si vous y tenez.
Hollande n’a encore assassiné personne, autant que je sache, à part les enfants victimes d’avortement depuis sa prise de fonction, mais on peut en dire autant de tous ses prédécesseurs depuis le vote de la loi Veil
il voulait nous “débarasser “d’un assassin,car,je le maintiens,degaulle était un assassin—qui ne s”est jamais sali les mains mais a fait faire son sale travail par d’autres!!!!!!
La France avait institutionnellement renoncé à sa mission civilisatrice dès 1865 par un sénatus-consulte de ce franc-mac relativiste de Napoléon III. Ce n’avait pas été le cas des rois qui l’avaient précédés.
Nos péchés ont de longues ombres.
L’histoire de la France en Algérie reste à écrire, surtout du point de vue institutionnel. J’en ai écrit un petit peu sur mon blog.
Jusqu’à maintenant, hélas, ce sont surtout les ennemis de la France qui en ont écrit l’histoire et leur histoire est diffamatoire.
Depuis 1865 donc, puis 1962-1968, environ, l’histoire institutionnelle de la France s’écrit à l’envers par un renversement progressif de l’ordre public traditionnel de la France qui au lieu de se perfectionner, se dégrade. Et le phénomène s’accélère au XXIè siècle.
L’unite de la France se fera autour de l’ordre public universel, catholique et français toujours à restaurer ou instaurer.
Merci Monseigneur MOLINAS ! Je reste sans voix après la lecture de ce merveilleux texte . Je vous félicite de tout coeur
et je souhaite qu’il soit lu par beaucoup.
Que le Seigneur et sa Très Sainte Mère vous garde et vous bénisse.
Comme je suis d’accord avec vous ! Immense gratitude à Monseigneur Molinas ! Enfin un peu de baume au coeur des éternels perdants de cette époque infernale ! Je vais divulguer autant que possible ce texte maginifique.
@ Monsieur Raoux,
Bastien-Thiry était influencé par la théorie du “tyrannicide” soutenue par saint Thomas d’Aquin, mais dont Bastien-Thiry ne savait sans doute pas qu’elle avait été condamnée ultérieurement par l’Eglise (selon ce que je crois savoir).
Il n’en reste pas moins que l’homélie est fort intéressante. A la rue d’Isly, ce n’est pas l’armée française qui a massacré, ou plus précisément ce sont les harkis enrôlés dans l’armée française, sous les ordres du lieutenant Ouchène.
Ce sont des harkis qui ont tiré sur les manifestants sous le commandement du lieutenant Daoud Ouchène. Les officiers [non musulmans] qui les encadraient ont tout fait pour arrêter le feu
« Halte au feu, mon lieutenant, halte au feu ! Je vous en supplie, halte au feu ! » Hurlaient-ils… en vain.
; Une femme blessée, couchée par terre boulevard Laferrière, se relève. Un soldat musulman la tue d’une rafale de PM malgré l’intervention d’un officier.
; Un vieillard rue d’Isly … le soldat musulman lui crie « couches toi, tu ne te relèveras plus.. » et l’abat.
; Deux femmes blessées gisant à terre sont achevées à coup de fusil-mitrailleur.
; Une femme blessée, place de la Poste, gisait sur le dos. Un soldat musulman l’achève d’une rafale. L’officier présent abat le soldat.
http://notrejournal.info/destins/26-MARS-1962-Le-MASSACRE-de-la-RUE
D’autre part, l’ordre public et les droits universels de l’homme ont été bafoués à cette époque par le pouvoir, et pas seulement à la rue d’Isly. La situation n’a fait dès lors que s’aggraver : diffamations, discriminations, viols arme de guerre, dénonciations calomnieuses etc. Il est impossible de tout énumérer, mais la guerre continue.
Une seule solution le règne du Christ, donc de l’ordre public d’abord universel, puis catholique enfin français. Que les Français réunis dans la société politique confessent le Christ, c’est leur droit !
Merci de ces précisions qui, nous renvoyant à de sombres et douloureux souvenirs, n’en sont pas moins indispensables à notre époque superficielle et volontairement amnésique, d’une amnésie très sélective d’ailleurs ! Omnia instaurare in Christo.
L’éxécution du Colonel Bastien-Thiérry est la marque indélébile de l’accession au pouvoir d’un régime qui, outre la fracture dont il a frappé la Nationen 1962 après celle de la Libération en 1944, a légalisé une façon de penser dont sont issues toutes les dérives morales concernant la vie et la famille.
Neuwirth, Simon, Weil, Taubira, etc…ont institué la culture de mort contre laquelle, s’il était encore vivant, Bastien-Thierry se battrait aujourd’hui avec la dernière des énergies
Ne fragmentons pas le sujet. Il s’agit d’un tout parfaitement cohèrent qui tend à détruire tout ce que défend la civilisation chrétienne avec des Bastien-Thiérry.
Par ailleurs il semble nécéssaire de préciserà Monsieur Martin que ce ne sont pas des supplétifs harkis mais des tirailleurs algériens de l’Armée Régulière qui, avec des gardes français, ont tiré sur la foule à la rue d’Isly…
Tout a fait d’accord avec Yves RAOUX, Il est beaucoup plus grave de dénaturer le mariage que de décoloniser l’Algérie, ce n’est pourtant pas une raison suffisante pour assassiner François Hollande.
Ceci dit, je regrette que le Général de Gaule n’ait pas gracié Bastien- Thiry, (il n’avait pas non plus gracié Robert Brasillach). Mais peut être est ce un hommage qu’il leur rendait
Quant a dire que de Gaule était un tyran il ni a que Mr Gaston Monnerville , un franc maçon, pour le soutenir
Non mr Merlin, les HARKIS n’ont jamais tiré sur des Français, vous confondez, il s’agissait d’une compagnie de tirailleurs, constituée de jeunes recrues algériennes devenues après membres de la “Force Locale”……………Le Harkis ont suffisamment souffert dans cette guerre pour ne pas leur en “remettre sur le dos”…………..J’ai été leur frère d’armes et je connais pour en être un témoin, leur agonie dans un silence “assourdissant”.Cela dit, Le Lieutenant -colonel .reste pour moi un HEROS mort pour la Vraie France, Elle est malheureusement en train de disparaître elle aussi, comme mes frères Harkis, dans un silence assourdissant…………….
Cher Monsieur kef-Ahmem
Je suis née en Algérie en 1953.
Je vous crois quand vous parlez de l’honneur et de la fidélité de votre peuple.
Que Dieu le bénisse.
Bastien-Thiry sera un jour , réhabilité et son geste,
dramatique , reconnu comme le symbole de la légitime
défense !
A cette époque et aussi , hélas , par la suite et encore
aujourd’hui , la France a été trahie par ceux qui étaient
en charge de son destin !
Dieu sauve la France et reçoive la grande âme du
Colonel Bastien-Thiry !
Personnellement, une vieille femme, aujourd’hui décédée, maghrébine m’a rendu un signalé service contre des communistes qui ne me voulaient pas du bien (ils m’escroquaient, elle me l’a signalé par pur amour de l’honnêteté). Je ne crois pas non plus aux accusations contre Mohamed Merah. Je connais les Maghrébins, je sais que ce n’est pas dans leur style de commettre des crimes aussi affreux contre des enfants que ceux qui sont imputés à M. Merah (je vois à peu près le style de Merah, ce qu’on lui impute est invraisemblable, vu le personnage). Je sais aussi que le chef des moines de Thibéhirine avait eu la vie sauve par un Maghrébin qui avait été tué à sa place, c’est d’ailleurs pourquoi, ce moine avait décidé de donner sa vie pour les Maghrébins. Je n’ai pris que le récit de ce que j’ai lu, je suis un Métropolitain.
L’Algérie n’était pas une colonie, elle ne pouvait donc être décolonisée.
oui,je lis …
merci à mgr MOLINAS
merci au colonel bastien Thiry
merci à kef Ahmem
“pas de plus grand A M O U R que de donner sa vie pour ses amis”
BENOIT XVI NOUS DISAIT :
“dans ce monde ou le mensonge est puissant ,la VERITE
se paye par la souffrance”
Il y a un proverbe qui dit que DIEU reconnaitra les siens.
Chacun a surement une part de vérité qui lui appartient, mais au moment de paraitre devant notre Créateur il est dit que ce sont nos actes qui nous jugeront et pas DIEU.
Messieurs BASTIEN-THIRY et DE GAULLE sont passés de ce monde à celui du PERE la grande miséricorde de notre SEIGNEUR les réconcilier car me semble t’il l’un et l’autre avait la même foi.
Clavier Raoux
1/Ce “chef de l’Etat” dont vous parlez était un quasi putchiste et avait de fait parmi l’accession au pouvoir du parti communiste complètement aux ordres de Moscou.
2/ Je ne vois pas pourquoi vous mettez en concurrence la dénaturation du mariage avec ce que vous nommez à tort la décolonisation de l’Algérie car il s’agissait de bien plus que cela comme il est bien dit dans l’homélie de Mgr Molinas . Il s’agissait d’abandon , de trahison , d’assassinats de pied-noirs et de harkis EN MASSE et de l’abandon d’un pays et d’une région entière de l’autre coté de la méditerranée à des terroristes qui sont bien incapables de faire le bonheur d’un peuple , qui attisent la haine d’une France qui leur sert de bouc émissaire et à qui ils envoient tout à fait délibérément des vagues de migrants pendant qu’ils sont eux même corrompus…….
C’est le fameux de Gaulle , je crois , qui parlait de Colombey les 2 mosquées ! Il était visionnaire mais ne croyait pas si bien dire .
3/ La doctrine du tyrannicide a aussi inspiré Von Stauffenberg contre Hitler mais là personne ne dit trop rien . Par contre cet homme , ce héros , comme Bastien-Thiry ,est mis aux oubliettes ( malgré le beau film récent Walkyrie ) de l’histoire officielle et d’une église officielle très pusillanime depuis le 20° siècle .
Enfin c’est à sa mission évangélisatrice , certes abandonnée depuis un bon moment , que la France a failli en laissant l’Algérie et une bonne partie de l’Afrique du Nord ainsi à l’abandon . Le père de Foucauld avait montré la voie et avait bien vu et dit qu’il fallait évangéliser ces régions