Plus de 500.000 courriels envoyés en quelques jours ont permis de bloquer le vote d’une résolution en séance plénière du Parlement européen.
Toute ressemblance avec l’affaire du « mariage » gay est évidemment fortuite. Un million de personnes dans les rues et 700.000 pétitions ne pèsent rien par rapport à ces 500.000 courriels-là.
Voyez plutôt. Il s’agit d’un article d’une résolution du Parlement européen sur les stéréotypes de genre par ailleurs adoptée à une large majorité lundi. Bien que cette résolution ne soit pas contraignante, l’une de ses dispositions a suscité un émoi plus qu’inquiet parmi une certaine catégorie d’internautes : celle libellée ainsi :
« 17. invite l’Union européenne et ses États membres à prendre des mesures concrètes à la suite de la résolution du Parlement européen du 16 septembre 1997 sur la discrimination de la femme dans la publicité, qui réclamait l’interdiction de toutes les formes de pornographie dans les médias, ainsi que de la promotion du tourisme sexuel. »
Rendez-vous compte : avec une telle résolution, l’UE et ses Etats-membres étaient invités à proscrire la pornographie sur internet ! Alors que la pornographie est un vrai moteur du web, une belle industrie qui marche, avec des milliards de pages vues chaque jour ! S’ajoutait à cela une régulation de la représentation de la nudité féminine à des fins commerciales : une catastrophe pour les marchands de voitures, de gels-douches et de yaourts, la pub pour cette dernière denrée étant inextricablement liée à la mise en scène de corps de rêve à la peau laiteuse…
Kartika Liotard |
Les boîtes aux lettres du Parlement européen ont été bombardées de messages d’Européens inquiets. Si bien que les parlementaires se sont méfiés, allant chercher dans les méandres du rapport de l’euro-députée néerlandaise d’extrême-gauche Kartika Tamara Liotard ces alinéas liberticides plutôt que de voter, les yeux fermés, un texte qui avait tout du politiquement correct.
C’est donc acquis : par 368 voix contre 159 et 98 abstentions, le Parlement européen a voté pour la pornographie sur internet. Pour l’exploitation des femmes (et des hommes) qui se vendent, ou qui sont vendus pour satisfaire les instincts du consommateur du « marché unique européen ». Pour l’avilissement des jeunes qui, filtres parentaux ou pas, sont si souvent confrontés aux images les plus dégradantes. C’est cela, la liberté économique absolue ! C’est ça, leur Europe !
Et c’est d’ailleurs aussi celle de Kartika Tamara Liotard : quelques heures après le vote du texte et le rejet de cette insupportable tentative de museler la pornographie sur internet, elle a tenu une conférence de presse pour dire qu’elle avait commis une erreur de rédaction : « C’était en fait les publicitaires qui étaient visés, et non pas la liberté sur internet. »
Tout le reste de la résolution a été adopté avec le même nombre de voix pour et contre. J’en reparlerai…
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