Monseigneur Laurent Percerou, nouvel évêque de Moulins, voit son portrait dressé par La Semaine de l’Allier. En voici des extraits :
“C’est un homme jeune et déterminé qui vient prendre la tête de l’église de l’Allier. Âgé de 52 ans, Laurent Percerou est donc bien plus jeune que la grande majorité des prêtres du diocèse, dont plus de la moitié est âgée de plus de 75 ans. Mais ce jeune évêque est déjà un homme d’église d’expérience. […]
L’évêque a grandi à Dreux, dans une famille de six enfants. Son père était le directeur d’une imprimerie. Sa mère, qui ne travaillait pas, était, elle, issue d’une famille ouvrière. Très impliquée dans la paroisse et notamment dans les mouvements des Jeunesses ouvrières chrétiennes, c’est elle qui ramènera le père de l’évêque vers la foi. Car dans la famille, personne ne se posait question de la messe le dimanche. «Je suis comme Obélix, je suis tombé dans la religion quand j’étais petit». Ça allait de soi. Pourtant, la famille Percerou n’est pas non plus une grande dynastie d’hommes d’église. Pas de vieille tante devenue religieuse ni de vieil oncle curé. Laurent sera le premier à “répondre à l’appel”.
Là encore, ce n’était pas écrit. Après un bac littéraire, Laurent Percerou choisit d’étudier l’histoire contemporaine à l’Université de Tours. Et accomplit un vieux rêve : devenir professeur d’histoire et de géographie. «Je n’ai jamais aimé l’école, mais j’adorai l’histoire». Il enseignera pendant deux ans à Dreux, dans un lycée professionnel public. Une expérience qui le marquera à vie. «C’était le milieu des années quatre-vingt, dans un contexte social et politique très difficile, c’était les années Front national à Dreux. Dans ma classe, j’avais 19 nationalités différentes. À travers mon métier, j’ai été frappé par l’immense précarité sociale de ces jeunes. Beaucoup étaient complètement à la dérive. Je crois que c’est là que j’ai découvert que le service des autres n’était pas l’apanage des chrétiens», confie le nouvel évêque avec humilité.
Il se veut d’ailleurs un homme de rassemblement, d’unité. «Au sein de l’Église, on est confrontés à une grande diversité des sensibilités. Cela induit forcément un risque de repli entre les différentes chapelles : progressistes, charismatiques, tenants de la tradition, etc. Je crois que la mission d’un évêque, c’est aussi de faire communier toutes ces familles. Il y a là un vrai défi», estime-t-il.
Encore une fois, son engagement auprès de l’Église ne s’est pas fait auprès des convaincus. Quand on lui demande les moments qui ont marqué sa vie de chrétien, il retient ce court instant qui peut paraître anecdotique mais qui sera décisif dans la manière dont il poursuivra son cheminement. « J’ai fait beaucoup de scoutisme. Un été, j’animai un camp de Pionniers, des scouts de 12 à 16 ans, et nous avions aussi avec nous un groupe de jeunes en grandes difficultés sociales. Un soir, à la fin d’une veillée scoute, un de ces jeunes ne voulait pas aller se coucher. Nous avons parlé un moment ensemble et ce jeune m’a dit. “Laurent, il faut que tu deviennes prêtre car tu parles comme un prêtre”. Cela paraît un peu anodin, mais ce moment a probablement été déterminant pour moi. Là, je me suis dit : l’Esprit Saint travaille les cœurs. Le seigneur se sert de chacun pour lancer son appel».
Quelque temps plus tard, Laurent Percerou décide d’entrer au séminaire des Carmes à l’Institut catholique de Paris. C’est ici, rue d’Assas, qu’il passera sa licence canonique de théologie. Il sera ensuite ordonné prêtre à 31 ans et sera le curé de diverses paroisses pendant une dizaine d’années. En 2003, Laurent Percerou est nommé vicaire général du diocèse de Chartres auprès de Monseigneur Aubertin, puis de Monseigneur Pansard. Une fonction qu’il exercera pendant dix ans. «Quand j’ai été nommé vicaire général, j’ai accepté cette charge, tout en demandant à l’évêque de me confier d’autres missions». Laurent Percerou ne voulait pas devenir un ecclésiastique de salon, mais garder un contact avec le terrain. Il s’occupera des scouts, des mouvements ouvriers, du service des vocations, de la formation, etc… «Il faut se confronter à la réalité, au terrain, aux autres», exhorte le nouvel évêque de Moulins. «L’église ne doit pas être dans une bulle. Je me méfie toujours de ceux qui au nom de leur foi veulent rester à l’écart du monde».
Sur les grands débats sociétaux qui agitent le pays, le nouvel évêque se conforme à la position de ses pairs. Pour Monseigneur Percerou, ce n’est pas à l’Eglise de suivre l’air du temps. Pour lui, son rôle est au contraire son rôle de rappeler ses valeurs. «Être témoin de l’Évangile, c’est être capable de présenter la vision de l’homme que nous portons», souligne l’évêque, rappelant que l’Église sait faire entendre sa voix quand cela lui paraît nécessaire, que ce soit pour dénoncer la situation des Roms en France ou plus récemment alerter sur les conséquences du projet de loi sur le “mariage pour tous”.”
magnifique synthèse du cheminement d’une âme zélée pour la transmission de la foi auprès de tous sans exclusive.
Rien n’a changé, voici ce que pensait Philippe Muray lors de l’élection du Pape Benoit XVI .
Le pape
” La plupart de ceux qui font l’opinion ne sont pas contents de l’élection du nouveau pape. Pas contents du tout. Une telle « figure emblématique du conservatisme doctrinal », un tel « prince de l’Église, intransigeant et réactionnaire », on s’en serait bien passé. Il a tout pour déplaire. On aurait souhaité un pape moins « rétrograde ». Plus « proche des gens ». plus « en phase avec la société ». Avec les mille et une merveilles de la société. Avec les sortilèges du monde contemporain et les incontestables prestiges des mœurs du siècle. Comme l’écrit ces jours-ci, sous le coup d’une forte indignation, une élue apparentée PCF de la mairie de Paris, ce nouveau pape « ne passe pas ». Ce nouveau pape est un scandale, un affront, une effronterie. Quelques-uns, également sous le choc et à peine moins hostiles, voudraient tout de même croire que la fonction créera l’organe et que l’Esprit Saint frappera de son aile gauche ce pontife de droite. J’ai même entendu un catholique de progrès assurer que Dieu, à ce Ratzinger si suspect devenu Benoît XVI, saura montrer la juste voie et le convertira à la vraie religion révélée : celle du Moderne en majesté [1].
C’est la sagesse même. Il nous faut un pape en phase. Un pape à la botte, au pied, aux ordres, aux mots d’ordre, un pape qui file doux et qui respecte les nouveaux règlements. Les nôtres. Un pape qui lâche ses bondieuseries pour notre eau bénite et ses patenôtres transcendantes pour nos homélies multiculturelles. Un pape qui, cessant de bêtement parler des « errances de la modernité », nous soigne dans nos divagations divines. Un pape à roulettes et en culottes courtes. Un pape citoyen. Un pape qui sorte du Saint-Siège, une bonne fois, en poussant le cri primal, pour n’y plus jamais revenir. Un pape qui dégraisse la doctrine, dépoussière le Vatican, se batte pour la légalisation de l’euthanasie, prenne fermement position en faveur de la procréation assistée comme pour le mariage des prêtres et l’ordination des femmes. Un nouveau pape comme il y a les nouveaux pères, un pape qui porte le petit Jésus sur son ventre, dans un sac comme les mamans kangourous (« Habemus mamam ! »).
Un pape vigilant sur le respect de la laïcité. Un pape qui proteste avec nous contre la mise en berne des drapeaux de la République en hommage au pape défunt. Un pape qui participe aux fanfares de soutien à Florence Aubenas et s’occupe de lâcher des ballons plutôt que de promulguer des bulles. Un pape, qui milite pour les couloirs de bus, la candidature de Paris ville olympique en 2012 et l’opération « ici c’est 100% sans tabac » (s’il pouvait, par la même occasion, nous donner un petit coup de pouce pour faire un peu remonter le oui à la Constitution européenne, ce ne serait pas plus mal). Un pape soucieux, de l’amélioration de la qualité de l’air. Un pape résolument décidé à laisser tomber ses lamentables discours normatifs sur le sexe pour rejoindre les nôtres. Un pape conciliant et pas conciliaire. Un pape bon apôtre, en somme, et conscient de tous les chantiers prioritaires qui l’attendent. Un pape d’époque. Un pape comme l’époque. Un pape-époque. Un pape-société.
« Socio subito ! » Tel est le hurlement poussé, de toute la force de leurs poumons, par ceux qui ont souffert pendant quinze jours de voir leurs programmes de télévision bousculés, comme ils disent, par la mort de Jean-Paul II puis l’élection de son successeur, et qui ne se remettent pas d’avoir entendu, le jour de l’enterrement du Saint-Père, tandis qu’un vent de Tintoret faisait tournoyer les robes cardinalices, cet appel immense jailli de la foule : « Santo subito ! » lls en sont encore malades. Ce traumatisme, ajouté à celui de l’élection de Ratzinger, n’en finit pas de les poursuivre. Non, décidément, ce Benoît XVI ne passe pas, il est inadmissible. Par chance il est vieux, il ne durera pas, c’est un pape de transition : espérons qu’il transira vite et attendons le suivant. Nous voulons un pape comme nous, pas un pape papiste ou papophile, un pape papophobe, non papolâtre ou papocrate. Un pape modeme. Un pape comme la société moderne. Un pape identique à celle-ci, tellement semblable à elle et aux éloges qu’elle tient sur ses innombrables métamorphoses qu’on ne l’en distinguera plus le moins du monde.”
Pourquoi ne pas l’élire nous-mêmes ?
Philippe Muray, extrait de – Exorcismes spirituels –
Nos évêques sont des intellectuels de haut niveau. Il en faut certainement.
De même ils passent beaucoup de temps, trop à mon avis, en réunions et colloques divers.
Par contre nous manquons d’évêques qui soient des hommes de terrain. Ce ne sont pas des tacticiens, leur comportement envers les “tradis” en est la preuve.
C’est pourquoi je suis heureux de lire cet article : Mgr Percerou parle en chef et non en administrateur.
Vu la pénurie de prêtres il faudra bien accepter ceux qui viennent des diverse communautés.
Bonne chance à Monsieur de Moulins.
Bien dit, Mais en se souvenant que toutes les constructions ont leurs fondations et que les vieilles idées de 68 ont surtout servi à détruire un monde ancien sans doute dépassés mais pas à jeter aux orties. Aujourd’hui le manque terrible et constant du manque de références pèse très lourd dans nos vies …Esprons que cet évêque soit le commencement d’une nouvelle époque……
jacq44
Quelle lucidité….,????
Encore un de ce langages destructeur de la pensée rationnelle :
Pour faire l’union il n’y a que deux issues :
1/ mélanger l’eau chaude et l’eau froide, si tant est que cette utopie soit possible, pour obtenir cette tiédeur que le Christ exècre.
2/ faire cohabiter les extrêmes avec le milieu dans un “vivre ensemble” type laïcité. Dans ce cas il faut accepter le communautarisme car l’huile ne se mélange pas à l’eau: Comment assister à la même messe, la même liturgie eucharistique, si on ne l’interprète pas de la même façon et si on ne sait pas comment le prêtre lui-même l’interprète ? Comment écouter ensemble la liturgie de la parole si les paroles du Christ sont tordues dans un sens ou dans un autre ? Comment réciter des prières qui ne sont pas traduites de la même façon au risque d’interprétations théologiques déviantes? Comment accepter tel “profil” de prêtre ou tel autre selon l’idée qu’on se fait du sacerdoce du prêtre ? Comment envoyer ses enfants dans telles ou telles formations catholiques qui donnent plus ou moins certainement et fermement la foi, avec des formateurs(-trices) qui vont eux-même du plus au pas orthodoxes et assurés dans la foi?
Alors oui, une solution c’est la séparation des chapelles. Mais alors, comment un évêque, héritier des apôtres et de la révélation, peut-il dire ceci est bien et cela est bien, si les choses sont différentes sur le fond ? Et, ce, jusqu’au plus haut niveau des évêques? Ma main droite peut-elle ignorer ce que fait de mal ma main gauche si c’est la même tête qui les commande ? Y a t’il deux Vérités ?
Encore une utopie dans cette seconde solution.
La seule chose qu’on puisse faire coexister c’est, sur le même fond, des signes rituels différents. Dans la mesure ou le rituel n’est pas porter d’un sens ….
Il faudrait que Monseigneur nous en apprenne plus sur sa solution.
“Être témoin de l’Évangile, c’est être capable de présenter la vision de l’homme que nous portons”
“L’église ne doit pas être dans une bulle. Je me méfie toujours de ceux qui au nom de leur foi veulent rester à l’écart du monde”
Faut-il encore des preuves que l’on est encore en plein dans la crise? Un catholique instruit bondit à la lecture de ces monstruosités. Un commentaire dans un autre sujet parlait de tout recentrer dans le Christ. Ici on voit exactement l’inverse, c’est à dire un programme moderniste à tirroir où tout est centré sur le monde et sur l’homme.
Comme le dit Daniel dans son commentaire, il n’y a pas deux vérités. Monseigneur Percerou, nous n’avons pas la même religion.