Angel Gabilondo était l’invité, le 16 septembre, du Déjeuner d’information d’EuropaPress à Madrid. Interpellé par des catholiques et des défenseurs de la famille sur la question de « l’éducation sexuelle et affective » rendue obligatoire par le gouvernement socialiste espagnol et qui risque de prendre des proportions encore plus inquiétantes avec la nouvelle loi d’avortement et de santé sexuelle en vigueur depuis début juillet, le ministre de l’Education espagnol a déclaré qu’il « n’y a pas de matières éducatives qui soient de la compétence exclusive des familles » : « L’éducation affective, celle des sentiments, sexuelle… nous devons la faire conjointement entre les familles et la communauté éducative ». « La communauté éducative, qui comprend les parents et les professeurs, doivent enseigner ensemble, et je ne partage pas l’opinion selon laquelle il y a des affaires où seule la famille doit éduquer ».
Il ajoutait alors qu’il s’agit d’un « choix idéologique ».
Que les parents et les enseignants doivent pouvoir collaborer en matière d’éducation, nul ne le conteste. Mais on est ici dans un contexte d’affrontement et d’opposition, puisque précisément de très nombreux parents en Espagne sont catastrophés par la soi-disant éducation civique, sexuelle, affective que l’école prétend dispenser à leur progéniture en contradiction totale avec leurs convictions.
La déclaration du ministre, bien comprise (et bien mise en évidence par sa propre référence au « choix idéologique ») signifie donc que les parents n’ont pas un droit prioritaire sur les choix éducatifs ; pire, que les enseignants sont fondés à apprendre aux jeunes le contraire de ce que souhaitent les parents, parce qu’ils auraient un « droit » partagé sur l’éducation.
Angeles Eyries, porte-parole des Professionels pour l’Ethique (PpE) était à ce déjeuner ; HazteOir rapporte que Gabilondo avait fait « tout une déclaration de principes en reconnaissant que sa politique éducative est dictée par l’idéologie. Et en effet, tout comme cela se passe avec les matières d’éducation à la citoyenneté et d’éducation sexuelle obligatoire, le gouvernement impose son éducation morale par dessus les convictions des parents ».
Luis Carbonel, président de la Confédération des parents catholiques, ajoutait dans La Razon que l’on ne peut mettre sur le même plan le droit d’éduquer des professeurs et celui des parents : « Les professionnels et les familles doivent toujours éduquer ensemble – dans la mesure seulement les professeurs respectent le droit constitutionnel des parents d’éduquer selon leurs principes et leurs convictions, un droit qui actuellement se trouve violé », d’autant qu’à l’école, le gouvernement et les agents éducatifs n’ont qu’un droit subsidiaire.
Je ne désespère pas d’entendre un jour un responsable d’association familiale ou même un évêque français rappeler que les programmes d’éducation sexuelle en France sont intolérables, et que leur mise en œuvre jusque dans les écoles catholiques sous contrat est un énorme scandale.