« L’avortement est la sélection naturelle d’aujourd’hui » : c’est ce qu’aurait dit le président de l’Académie pontificale des sciences, le prix Nobel de médecine Werner Arber, dans des propos rapportés par le quotidien de gauche espagnol, El Pais.
L’article d’Alba Tobella, mis en ligne vendredi soir, présente le premier président non-catholique de l’Académie et porte cette citation comme titre.
Arber, né en Suisse en 1929 et protestant, est à ce poste depuis 2011. Il est évolutionnistes : « darwinien », précise la journaliste. Il est également agnostique : si la science ne peut pas prouver l’existence de Dieu, explique-t-il, elle ne peut pas non plus prouver qu’Il n’existe pas, mais il est fasciné par l’harmonie du monde et son fonctionnement parfait : « Dieu ne peut se personnifier, mais je vois que la science a ses limites et il y a un pouvoir divin dans la nature que je ne parviens pas à expliquer. »
Il pense aussi, raconte Alba Tobella, que la confrontation entre l’Eglise et la science est préjudiciable à tous, et la journaliste précise que depuis son poste à l’APS il a pu « conseiller le pape sur les questions d’évolutionnisme ». « Pour lui, “l’avortement est la sélection naturelle d’aujourd’hui” et les fœtus avec des malformations (sont) les créatures faibles qui ne parviendront pas à se reproduire ».
L’idée porte un éclairage intéressant sur la politique de l’avortement telle qu’elle est promue aujourd’hui, notamment dans des pays africains et sud-américains.
Les propos sont présentés comme recueillis dans le cadre d’une série « Un apéritif avec… ». Je n’ai trouvé aucune déclaration similaire d’Arber ailleurs, ni en espagnol, ni en anglais, ni en français, ni en allemand. L’histoire ne dit pas non plus s’il a ensuite porté un jugement moral en la matière. El Pais, très clairement, a voulu mettre en exergue une déclaration choquante en faisant croire à une incohérence au sein de l’Eglise.