Les douze coups de minuit ont sonné, pour reprendre le titre de l’article de grand poids de Jean-Marie Guénois, publié dans son blogue du Figaro, appelant Mgr Fellay à sa responsabilité devant l’histoire.
par Christophe Saint-Placide
Rome, d’ailleurs avait déjà pris acte de l’échec réciproque. Après une dernière tentative pour que le pape « sortant » puisse concéder à Mgr Fellay une Prélature personnelle universelle (lettre du 8 janvier lui laissant un délai de 6 semaines, soit jusqu’au 22 février, restée en vigueur après la démission de Benoît XVI), la Commission Ecclesia Dei a fini par jeter l’éponge : « Nous n’attendons pas de réponse ; le futur pape verra ce qu’il veut faire ». Quant il en aura le loisir. Et s’il en a l’envie.
Au lieu donc que le pontificat de Benoît XVI, le pontificat du Motu Proprio Summorum Pontificum, s’achève par un acte qui l’aurait qualifié pour toujours : l’érection de la Prélature Saint-Pie-X, on a donc une énième remise aux calendes. Au lieu donc que les cardinaux, qui commencent dès à présent à arriver à Rome, soient frappés en ce 22 février, fête de la Chaire de Saint-Pierre, par la foudre de cet événement, puis qu’ils entrent au conclave avec ce signal testamentaire fortissime du vieux pontife, de la « Tradition » on ne parle pas à Rome, de la « Tradition » on ne parlera pas au moment de choisir le nouveau pape. Immense soulagement…
Sauf que. Sauf que la tradition fera en sorte d’être toujours plus présente par toute la force morale que lui donne désormais le droit de cité rendu à la liturgie tridentine. Dieu, qui tire toujours du mal (ou du non-bien) un plus grand bien oblige ainsi l’ensemble des prêtres des paroisses ou des communautés, des fidèles du rang, des séminaristes, des religieux attachés à divers degrés à ce critère loi de la prière/loi de la foi de l’usus antiquior, et à tout ce qu’il entraîne avec lui, catéchisme, vocations, mission, éducation chrétienne, à participer de toutes leurs forces à la préparation de l’avenir de l’Église cum Petro.
Christophe Saint-Placide