La chaîne flamande « familiale » VTM – la plus importante chaîne commerciale belge néerlandophone – annonce le lancement, dès ce printemps, d’une nouvelle émission de téléréalité, « Uit de Kast », sortir du placard, qu’on pourrait traduire en « français » par « Coming Out ». Annoncée depuis un an et demi et enregistrée depuis l’été dernier, l’émission de Roos van Acker, que la presse qualifie d’« agréablement surprenante », aide des jeunes à annoncer leur homosexualité au sein de leur famille, de leur cercle d’amis ou au travail.
Concept innovant – bien sûr ! – le programme a les faveurs d’associations LGBT de Flandres.
La réalisatrice de « Uit de Kast » a suivi huit jeunes, sept garçons et une fille dans leurs années « teens » (techniquement : de 13 à 19 ans, il n’est pas précisé s’il y a des mineurs) ou de 20 à 30 ans qui, depuis des années, n’ont pas osé révéler leur « orientation sexuelle » à leur entourage. En les côtoyant pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, Roos van Acker propose de les faire parler, de les aider et si nécessaire de leur donner le dernier coup de pouce pour qu’ils passent aux aveux (filmés ?).
« Huit histoires uniques, tout à la fois tendres et pleines de suspense », note un critique.
« Maman, Papa, j’ai quelque chose à vous dire : je suis homo » : tel est l’aboutissement de ces parcours ; on applaudit très fort.
Déjà passablement ahurie par le projet, j’ai évidemment poussé un peu plus loin la recherche. Et c’est là que je m’aperçois qu’il ne s’agit pas du tout d’une nouveauté. Non, le « concept » a déjà été testé et mis sur le marché chez les voisins septentrionaux des Belges : les Néerlandais. Et mieux que cela, c’est la chaîne publique catholique, la KRO (Katholieke Radio Omroep) qui l’a inventé !
Il y a même un site dédié, uitdekast.kro.nl, où l’on peut laisser son témoignage : « As-tu fait ton coming out ? », « A côté du placard » (pour les proches d’un jeune qui a fait son coming out), « Des histoires de coming out »…
L’émission a été diffusée pour la première fois le 2 février 2011, avec les parcours de gamins, leur coming out sous le feu des projecteurs, les pressions de l’un ou de l’autre (je te quitte si tu ne parles pas) ; l’animateur pousse à la roue, filme les « clandestins » forcés au secret, raconte, goguenard, comment l’un des protagonistes était dégoûté par l’homosexualité, « avant »… Les émissions sont en ligne. C’est d’une complaisance incroyable, aussi bien visuelle que sur le plan des idées.
Et il y a des « happy ends » (selon les critères LGBT) : comme cette femme qui dit à son fils qui vient d’avouer avoir un ami : « Félicitations ! » Elle accueille ledit petit ami : « Bienvenu ! Tu es l’ami de mon fils, tu es donc mon gendre – je ne peux pas dire belle-fille ! » Et d’ajouter, « face caméra » : « S’il est heureux, qui suis-je pour lui dire que ce n’est pas bien ? Quelle sorte de mère serais-je ? »
Oui, oui, tout cela, c’est la télévision catholique, financée par les fonds publics selon le modèle communautariste et pluraliste des Pays-Bas (c’est pareil pour l’école) et qui hélas, ne donne que ça…
L’émission en est à sa troisième saison. Avec des retours sur les parcours de « stars » d’émissions précédentes.
Tiens, la KRO a aussi un portail du respect, avec des sous-sections : respect pour les condisciples, respect pour les homos, respect pour une autre culture, et j’en passe.
C’est ça, le combat contre le racisme et l’homophobie
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N’est-ce pas aussi grâce au soutien du parti Chrétien-Démocrate (CDA) néerlandais que les Pays-Bas furent le premier pays du monde à instaurer le mariage gay…
Ben oui, c’ est ça ! ON EST FOUS À LIER !!!!!!
“qu’on pourrait traduire en « français » par « Coming Out »”
Il faut quand même le faire…
Sur radio Courtoisie, du temps de Jean Ferré, elle aurait le droit à l’amande dans le petit cochonnet.
Le jour ou mon fils m’aurait dit : “Papa, Maman, j’ai quelque chose à vous dire, je suis homo”, je lui aurais répondu : “Plus la peine de m’appeler Papa, je ne te considère plus comme mon fils”.