La presse a rapporté des propos du cardinal Philippe Barbarin tenus au Club de la Presse de Lyon le 12 février remettant en cause l’obligation du célibat pour les clercs : “Autoriser les prêtres à se marier? Ça a déjà existé. Et la situation actuelle peut changer“. Si la chose est avérée, selon le concile de Trente, le cardinal est alors maudit :
« Si quelqu’un dit que les clercs qui ont reçu les ordres sacrés ou les réguliers qui ont fait profession solennelle de chasteté peuvent contracter mariage, qu’un tel mariage est valide, malgré la Loi de l’Église ou leur vœu, et qu’affirmer le contraire n’est rien d’autre que condamner le mariage ; que peuvent contracter mariage tous ceux qui n’ont pas le sentiment d’avoir le don de chasteté (même s’ils en ont fait le vœu) : qu’il soit anathème. Puisque Dieu ne refuse pas ce don à ceux qui le demandent comme il faut, et qu’il ne permet pas que nous soyons tentés au-dessus de nos forces. » Can. 9 (Denzinger n°1809).
Ce n’est donc peut-être pas qu’à Rome qu’il va y avoir vacance du siège…
Les dénégations du Service de communication du diocèse de Lyon, selon le Figaro du 13 février, n’apportent malheureusement pas de réel démenti :
« C’est une mauvaise interprétation de ses déclarations ! Il ne s’est absolument pas prononcé à titre personnel, ni pour, ni contre le mariage des prêtres [Il aurait dû !]. Il a juste dit que cela avait déjà existé [C’est faux !]- certains apôtres étaient mariés [Ce n’est pas pour autant qu’ils n’étaient pas voués à la continence !]- et que cela existe toujours – les maronites, par exemple, ou certains prêtres anglicans qui ont rejoint l’Église catholique sont mariés [Ce ne sont pas ces dérogations, conséquences du laxisme des Autorités catholiques, comme je le montre ci-après, qui peuvent être présentées au titre d’exemple ou de Loi]. »
Apparemment le cardinal semble avoir quelque problème avec le célibat ecclésiastique puisque déjà le 8 novembre 1999 dans un entretien donné au Figaro, il disait : « Parlons vrai : oui, le célibat n’est pas naturel. Il arrive que notre être se révolte parce que le corps se sent oublié, méprisé »… Or, dire cela, qu’est-ce d’autre sinon faire du Seigneur un tortionnaire, de la Grâce une illusion, et de l’Église une institution à réformer selon le vœu de tant de sondés actuels ? Mais heureusement la discipline du célibat n’est pas un oubli ou un mépris du corps ou de quoi que ce soit, mais une grâce, et la Grâce ne s’oppose pas à la nature, seulement au péché. Serait-ce l’oubli de cette vérité qui aurait encore fait dire au cardinal dans ce même entretien : “Je suis prêt à baptiser un enfant de couple homosexuel, car je souhaite l’amour de Dieu.” ? Car enfin, où a-t-on jamais vu un couple homosexuel donner la vie à un enfant ? L’amour de Dieu peut-il jamais souhaiter qu’un couple homosexuel ait un enfant ? Peut-on plus gravement blasphémer l’amour de Dieu ?
Contrairement à ce que le cardinal ou son Service de communication ont affirmé, l’Église n’a jamais autorisé les prêtres à se marier, et si, à la suite des Apôtres, dont certains d’entre eux étaient mariés, elle a bien admis aux ordres sacrés des hommes mariés, c’est parce que ceux-ci s’engageaient à vivre désormais leur vie conjugale dans la continence. Certes, pour le Service communication du cardinal Barbarin : « Rien n’est figé dans le marbre », mais il en va autrement pour la Tradition de l’Église qui a figé une fois pour toutes en ses canons la vérité de la Foi catholique (2 Tm 1.14 ; Jude 3), ainsi du Concile d’Elvire qui, en l’an 300, déclare :
« Un évêque, ainsi que tout autre clerc, n’aura avec lui que sa sœur ou sa fille si elle est consacrée à Dieu ; il a été décidé qu’en aucune manière il n’aura avec lui une étrangère. » (Can. 27, Denzinger 118) ;
« Il a été décidé d’imposer l’interdiction absolue suivante aux évêques, aux presbytres et aux diacres, ainsi qu’aux clercs qui assurent le ministère : ils s’abstiendront de leurs épouses et n’engendreront pas d’enfants ; quiconque le fera, sera chassé du rang des clercs. » (Can. 33, Denzinger 119) ;
« …Nous avons appris en effet que beaucoup de prêtres du Christ et de lévites, longtemps après leur consécration, ont procréé une descendance aussi bien de leur propre mariage que d’un commerce honteux, et qu’ils défendent leur méfait en prétextant qu’on lit dans l’Ancien Testament que la permission d’engendrer est accordée aux prêtres et aux ministres. » Lettre « Directa ad decessorem » du Pape Sirice en 385, Can 185 (Denzinger 185) ;
« Nous interdisons absolument aux prêtres, aux diacres et aux sous-diacres d’avoir sous leur toit des concubines ou des épouses et de cohabiter avec d’autres femmes, à l’exception de celles dont le concile de Nicée a permis qu’elles habitent avec eux en raison seulement des nécessités, à savoir la mère, la sœur, la tante paternelle ou maternelle ou d’autres femmes semblables, ne pouvant donner lieu à aucun soupçon justifié. » 1er concile du Latran, Can.3, (Denzinger 711) ; etc.
Arguing on the Internet… Mais bon, allons y :
1) Vous ne savez pas ce que veut dire anathème (indice : ça veut pas dire “être maudit”. Ouvrez un dictionnaire catholique)
2) L’Eglise depuis la Pentecôte 33 jusqu’à la fin des temps enseigne que le “mariage des prêtres” est impossible. Les prêtres ne peuvent pas se marier. Par contre, l’ordination des hommes mariés est possible dans l’Eglise catholique (par exemple la plupart des Eglises catholiques orientales, en pleine communion avec Rome et qui sont composées de bien meilleurs catholiques que vous et moi, vivant dans des pays où ils sont constamment sous la menace du martyr. Donc insulter comme hérétiques des catholiques orientaux qui vivent leur foi de manière héroïque = pas malin), même si elle aujourd’hui interdite, comme une loi spéciale susceptible de changer, dans l’Eglise latine. Je pense que les arguments en faveur de cette loi spéciale sont convainquants (un prêtre célibataire peut plus facilement vivre pour ses fidèles et non pour sa femme et ses enfants, la plénitude du sacerdoce (l’épiscopat) est liée au célibat, etc) mais si l’Eglise latine changeait un jour cette loi spéciale, cela ne signifierait pas qu’elle est subitement devenue hérétique (par contre si l’Eglise catholique décidait un jour “d’ordonner prêtresse” des femmes, ce serait évidemment le signe qu’elle aurait sombré dans l’hérésie et que l’Abomination de la Désolation siégerait à Rome, annonçant la proche venue du Christ puisque l’Eglise n’a pas le pouvoir “d’ordonner prêtresse” des femmes, comme l’a rappelé Jean-Paul II) et des catholiques parfaitement orthodoxes (comme Yves Daoudal) peuvent être favorable à l’ordination des hommes mariés sans être traités d’hérétiques.
De toute façon Barbarin ne serait pas élu – ni aucun autre prélat français.
Nous ne nous rendons pas compte à quel point la France s’est dévalorisée, y compris d’un point de vue religieux.
Non seulement il peut aller au conclave, mais il le doit, en vertu du droit canonique. Tout cardinal même hérétique doit être admis au conclave. Seulement il mériterait un sérieux savon de la part du prochain pape qu’il aura contribué à élire. J’espère qu’il en sera ainsi.
Non, l’Eglise d’Orient, parfaitement catholique (en union avec Rome, veux-je dire, autorise des hommes mariés à devenir prêtres et à rester mariés pour autant.
Il ne sont pas obligés à la continence (si ce n’est épisodique, la veille d’une célébration par exemple).
Cette charge contre le cardinal Barbarin me semble particulièrement injuste.
Et qu’il parle de la difficulté du célibat ne me semble pas choquant non plus, puisque le célibat consiste précisément à renoncer à un grand bien (le mariage) pour un bien plus grand encore (l’union plus intime avec le Christ qui est la marque de la prêtrise dans l’Eglise latine) mais qui implique un sacrifice.
je suis en accord avec votre point de vue il est important de ne pas tout melanger le celibat des pretres n’est pas un dogme mais une question de discipline maintenant en creux se pose la question des vocations en europe le mariage eventuel des seminaristes ne changerait rien sur ce point nos cousins Chretiens d’autres eglises connaissent les memes difficultes bien que les clercs puissent se marier .Je regrette que l’on puisse parler d’un eveque qui est d’abord un pretre avec aussi peu de respect n’oublions pas que c’est d’abord un homme qui a tout donne pour suivre le Christ de la part de quelqu’un qui se dit Catholique il devrait au minimum beneficier du doute en l’espece le cardinal Barbarin ne s’est pas trompe.
Je ne peux qu’approuver votre article. C’est bien triste (et vraiment surprenant ?) de sentir ce genre de défaillances chez “nosévêques”.
Ci-joint un lien du Père Pagès qui entre autre nous rappelle le merveilleux sens du mot “célibat” : Cœli et habitare = celui qui habite le Ciel !
http://fr.gloria.tv/?media=44516
Tout à fait d’accord avec Jeanne Smits.
Un prêtre ne peut pas se marier mais un homme marié peut être ordonné et ce sans demande de continence. L’Eglise latine préfère ordonner des hommes non mariés et c’est surement Sagesse mais ceci n’est pas un dogme à ce que je sache ?
D’ailleurs de nos jours des hommes mariés sont ordonnés diacre et la plupart ne vive surement pas la continence.
Vous êtes un peu dur avec le Cardinal Barbarin !
Le célibat des prêtres n’est pas un dogme que je sache! c’est une règle disciplinaire de l’Église catholique de rite romain. On a le droit d’en discuter sans tomber sous le coup d’une excommunication immédiate!
D’autant que le cardinal montrait par là que la nature de la question est tout autre pour l’ordination des femmes, qui elle, est réglée une fois pour toute…
Madame Smits, avec tout le repect que je vous dois, je ne vais pas vous apprendre que, lorsqu’on a la “prétention” d’enseigner, il faut en tout temps être clair et précis, sans quoi on instille le doute chez ses auditeurs.
De la part du Primat des Gaules, il s’agit selon moi d’une grosse maladresse, sinon d’un dérapage.
je suis étonné que Jeanne Smits trouve à redire sur l’article très bien documenté de Maximilien Bernard. D’autan que le cardinal Barbarin ne fait aucune allusion à l’Eglise d’Orient qui, pour moi, catholique romain n’est certes pas un exemple en la matière. Et puis si nos évêques et cardinaux s’occupaient un peu moins des nouveautés oiseuses et un peu plus de transmettre les vrais trésors de l’Eglise Catholique à leurs fidèles, pour le salut de leurs âmes, il leur resterait un peu moins de temps pour prêter attention aux gémissements de “frère l’âne”
La position de Barbarin est totalement politique. Nommé avec le consentement du gouvernement français, il se range aux positions de celui-ci sur les droits des femmes à l’égalité..
“En France, même en dehors de l’Alsace-Moselle, en vertu d’un accord diplomatique avec le Saint-Siège, le gouvernement peut intervenir dans la nomination des évêques, en ce qui touche leur profil politique et non spirituel.
Un évêque peut être démis de ses fonctions par le Pape : c’est très exceptionnel. Cela a été le cas pour Jacques Gaillot en 1995, Jean-Claude Makaya Loemba, évêque Pointe-Noire (Congo Brazzaville) le 31 mars 2011 7, de William Morris, évêque de Toowoomba (Australie) le 2 mai 20118, ce dernier ayant pris des positions “opposées à la doctrine de l’Église” sur des sujets tranchés de façon définitive, comme l’ordination des femmes (canon 750 § 2 ; cf Ad Tuendam Fidem et sa Note doctrinale)9. Cela s’était produit aussi en France sous la pression de Napoléon”.
Ce qui parait totalement incroyable’ c’est le fait qu’un évêque ose prendre des positions en contradiction avec les règles de l’institution qu’il alibrement accepté de servir, se révèlant comme un insoumis
Mais l’épiscopat français se singularise hélas par un double-jeu qui ne lui fait pas honneur.
Un correctfi sur le sens du mot ANATHEME.
En aucun cas ce mot veut dire “maudit” ! C’est faux archi faux et fondamentalement contraire au sens bibilique.
Le mot l’ANATHEME bien compris par celui qui le dit et celui qui le recoit, indique à ce dernier de retourner a sa formation initiale, revenir en arrière réapprendre la claire connaissance de la Vérité et de la Loi. Donc pendant ce temps il n’y pas apte à diriger, conseiller, enseigner, voter …etc ! C’est la première partie du sens, qui implique la seconde, la miséricorde. Car prendre conscience se remettre en question attire la grâce de Dieu, sa miséricorde, donc remet la PAIX ici et maintenant
Autoriser les prêtres à se marier? Ça a déjà existé. Et la situation actuelle peut changer. dit le Cardinal Barbarin
La situation a changé, c’est vrai..
Imaginons ce qu’il adviendrait de l’Episcopat Français avec la Loi Taubira autorisant les mariages homosexuels? Faut-il rire ou pleurer dvant la terrible légèreté de cette éminence?
Les Eglises orthodoxes interdisent le mariage aux évêques. Elle interdit aussi le mariage aux prêtres arrivés célibataires à l’ordination.
Le célibat n’est pas une invention du Vatican car il est écrit ” Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à …, sa femme, ses enfants, et même sa propre vie, .. qui ne porte pas sa croix … ne peut pas être mon disciple. “(Luc 14;25…) c’est ce que firent les apôtres (qui d’ailleurs moururent tous violemment laissant des veuves – et Pierre était marié puisque le Christ guéri sa belle-mère – sauf St Jean qui resta célibataire)
Les veuves grecques et juives évoquées dans les Actes des apôtres ne sont pas autre chose que les femmes des disciples partis évangélisés car veuve voulait dire autant “sans mari” que “privée de mari”.
Tous les séminaristes devraient savoir cela et ne s’engager que s’ils ont la vocation (cf “j’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as tirés du monde pour me les donner …” Jean 17;6…).
Et puis il faudrait recentrer les prêtres (et les évêques) sur leur vraie mission de disciples, peut-être que leur nombre serait suffisant, eu égard à ce qu’ont fait les rares disciples harcelés par l’Empire romain et qui ont réussi la conversion de ce dernier.
Les prêtres sont peut-être les victimes de l’Eglise elle-même, qui ne dissuade peut-être pas que les laïcs… et se laisse rouler dans la farine du sécularisme, de l’indifférence religieuse produite par le modernisme, le relativisme, le matérialisme et un oecuménisme mal compris.
il ne s’agit plus de l’Eglise primitive ni d’Orient mais de la France du 21e siècle; supposons que les prêtres se marient: ils doivent d’abord être mariés par un maire; ensuite avec les lois républicaines modernes, il leur faudra garder leurs femmes à domicile, si l’une d’elles se laisse tenter par une absence de 2 ans son malheureux époux sera divorcé sans même lui demander son avis, on lui accordera un droit de visite pour ses enfants, sinon, il ira se percher au sommet d’une grue ou fera grève de la faim accroché au coq de son clocher. Jésus avait dit: il y en a qui sont eunuques pour le royaume de Dieu”
Thibaud : “Anathématisme : Malédiction, excommunication lancée contre quelqu’un.” (Dominique Le Tourneau, Les mots du christianisme, Fayard, 2005.
ce Monsieur prouve au moins qu’il ne suit pas l’actualité de la vie de l’Eglise, qui ordonne en ce moment des ministres anglicans ralliés sans les contraindre au célibat, il ne va pas pourtant jusqu’à l’ignominie de l’intervenant qui étale son mépris pour les églises orientales qui actuellement souffrent pour le Christ; plutôt que de rêver d’excommunier le cardinal Primat des Gaules et de décider (de par quel mandat ?) de la composition du prochain conclave, il ferait mieux de parler des difficultés pratiques qu’entrainerait l’ordination d’hommes mariés dans les conditions actuelles : quelle jeune fille sensée accepterait d’être la fiancée d’un séminariste, quand on sait ce que les prêtres ont pour vivre, et si ce miracle arrivait, comment ce prêtre, devenu père de famille, assurerait-il l’entretien matériel de celle-ci ?
Excellente réflexion Monsieur TEOFREDE
Voici un article sur ce sujet qui prouve bien que la continence fait partie de la discipline originelle des clercs, y compris des diacres mariés :
http://www.islam-et-verite.com/blog/billets-d-humeur/au-sujet-de-l-obligation-du-celibat-des-pretres.html