Tandis que se poursuit l’enquête canonique diligentée par Rome sur les congrégations de religieuses apostoliques aux États-Unis si contaminées par l’esprit du monde, comme il est doux et
réconfortant d’évoquer aujourd’hui Mère Mary Angeline Teresa (dans le siècle Bridget Teresa McCrory) dont le procès en béatification va pouvoir commencer à la Congrégation pour
la cause des saints. Le diocèse de Metuchen (New Jersey) vient en effet de mettre un point final à son rapport d’enquête, commencée le 17 mai dernier, sur un miracle allégué qui serait du à
l’intercession de cette religieuse, et l’a transmis à la congrégation romaine pour la cause des saints. On croit savoir que le “miracle” qui va désormais être analysé à Rome, serait survenu dans
une famille du diocèse qui aurait demandé l’intercession de la
religieuse décédée pour un enfant à naître affecté d’une très grave anomalie génétique. Quand la petite fille est née l’anomalie aurait été constatée beaucoup mois grave que prévue, voire
aurait été totalement absentes selon les sources. Ce “miracle” – je mets évidemment des guillemets tant qu’il n’a pas été confirmé par l’Autorité – a été jugé digne d’analyse par le postulateur
désigné par Rome
Mère Angeline Teresa naquit à Mountjoy (Irlande) en 1893 et entra chez les Petites Sœurs des Pauvres à 19 ans. Elle fit son noviciat en France puis, après sa profession, fut envoyée
aux États-Unis. Nommée en 1926 supérieure de la maison des Petites Sœurs des Pauvres dans le Bronx à New York, c’est au cours d’une retraite, l’année suivante, que naquit chez elle l’idée
d’un nouveau type d’apostolat plus proche des habitudes américaines et centré sur les personnes âgées et pauvres. Avec la bénédiction du cardinal-archevêque de New York, Mère Angeline Teresa et
six autres religieuses quittèrent les Petites Sœurs des Pauvres pour créer leur propre congrégation ce qui se réalisa en 1931 avec la fondation des Carmelite Sisters for the Aged and
Infirm (ici), affiliée à la grande famille carmélitaine. Mère Angeline Teresa en fut la supérieure jusqu’en 1978 puis démissionna et se
retira dans la maison de la congrégation à Germantown (New York) où elle décéda en 1984.
C’est en accomplissant son charitable apostolat dans les années 1920, que Mère Angeline Teresa prit conscience du caractère trop contraignant des maisons de retraites pour personnes âgées,
laissant peu de liberté aux résidents et portant atteinte à leur dignité. C’est cette démarche pionnière de la religieuse qui est aujourd’hui reconnue aux États-Unis. Les 24 résidences gérées par
les quelque 200 religieuses que compte la congrégation, prennent soin de 5 200 personnes âgées dans une ambiance s’apparentant davantage à celle des résidences pour personnes de la classe moyenne
américaine que des maisons de retraite habituelles : les couples âgés, par exemple, peuvent continuer à vivre ensemble, ce qui est rarement le cas – ou alors à des prix très prohibitifs – dans le
système des maisons de retraite.
Mère Angeline Teresa est aujourd’hui « servante de Dieu », Rome ayant accordé la « validation juridique » à l’enquête sur sa vie menée par son diocèse de naissance (Albany, Irlande)