Les Nations unies discutent en ce moment de la meilleure manière d’atteindre les « Objectifs du Millénaire », où il sera notamment question de baisse de la mortalité maternelle et infantile. Elu pro-vie américain, Chris Smith a mis en garde contre la nouvelle position de l’administration Obama qui pourrait bien infléchir une situation précaire au niveau de l’ONU. La secrétaire d’Etat Hillary Clinton a en effet publiquement déclaré que l’accès à l’avortement « sans danger » fait partie de la « santé reproductive » qui est au centre des discussions onusiennes sur la santé des femmes et des mères.
On touche ici du doigt la réalité et l’importance d’une bataille sémantique qui fait rage depuis des années dans les instances supranationales : en inscrivant le droit à la santé reproductive dans les instruments internationaux, oblige-t-on pour autant les Etats à assurer l’accès à « l’avortement sans danger » (c’est-à-dire légal) ? La mobilisation tenace de l’Eglise catholique a permis d’éviter que ce ne soit le cas : appelés à l’action et à la résistance commune sur ce chapitre, plus de 125 pays qui interdisent ou restreignent sévèrement la possibilité d’avorter ont réussi à maintenir l’exclusion de l’avortement.
Ce sont les « ONG » féministes, officiellement reconnues, qui se chargent de la promotion de l’avortement à travers le monde ; elles ont d’ailleurs recours, faute de succès sur le plan des textes conventionnels et des traités, à des pressions directes sur les pays en établissant la fiction d’une obligation de respecter le « droit » à l’avortement.
Je lis sur un blog consacré au Sommet en cours à New York (le blog est publié par The Guardian et parrainé par la Bill and Melinda Gates Foundation) que Make Women Matter a diffusé un petit film sur une infirmière, Glenda Bateman, qui raconte sobrement la mort par septicémie, en Afrique du Sud, d’une jeune femme de 19 ans qui s’était fait avorter illégalement (avant la légalisation) . Le fait est tragique. La conclusion, elle, extrapolée, par cette infirmière qui revendique son travail dans le champ de l’avortement : « Il est grand temps que les femmes aient accès à la santé sexuelle partout dans le monde. » On comprend mieux de quoi il s’agit en notant que Make Women Matter est une initiative de Marie Stopes International, fournisseur mondial d’avortements qui a produit une série de vidéos en ligne pour appuyer les campagnes de légalisation.
A la fin de la vidéo comme en bas du site Internet, on aperçoit… le drapeau de l’Union européenne. Partenaire officiel…