C’est un formidable coup de tonnerre qui ébranle l’Église catholique de Los Angeles et l’Église aux États-Unis. L’archevêque de Los Angeles, Mgr José Gomez vient de relever son prédécesseur, le cardinal Roger Mahony, archevêque émérite, de toutes fonctions publiques dans l’archidiocèse. Il a également accepté la démission de ses fonctions de l’ancien vicaire pour le clergé de l’archidiocèse et actuellement évêque auxiliaire de Santa Barbara (Californie). Rome ne tardera pas à confirmer cette dernière décision. Il s’agit là d’un événement sans précédent qui est à porter au crédit du nouvel archevêque. On le sait bien, si l’on est un lecteur attentif d’Americatho depuis le lancement de ce blogue, en 2007, que je n’avais guère de sympathie pour le cardinal Mahony dont le laisser aller – pour ne pas parler de “connivence” – dans le scandale des prêtres dits “pédophiles” de son archidiocèse était patent et honteux pour l’Église. Voici la lettre que l’archevêque de Los Angeles a adressée hier à tous les catholiques de l’archidiocèse. Elle ne mâche pas ses mots.
Chers frères et sœurs en Christ,
nous diffusons cette semaine les dossiers des prêtres qui ont abusé sexuellement d’enfants alors qu’ils étaient en fonction pour l’archidiocèse de Los Angeles.
Ces dossiers traitent d’abus qui se sont passés voici des décennies. Mais cela ne les rend pas pour autant moins graves.
La lecture de ces dossiers m’a été pénible et douloureuse. Les comportements décrits dans ces dossiers sont terriblement tristes et mauvais. Il n’y a aucune excuse, aucune justification pour ce qui est arrivé à ces enfants. Ces prêtres avaient le devoir d’être leurs pères spirituels, et ils ont failli.
Nous devons reconnaître aujourd’hui cette défaillance. Nous devons prier pour chacun de ceux qui ont été blessés par des membres de l’Église. Et nous devons continuer à soutenir le long et douloureux processus de guérison de leurs blessures et à reconstruire une confiance qui a été détruite.
Je ne peux pas effacer les défaillances du passé que l’on découvre dans ces pages. Lire ces dossiers et réfléchir aux blessures qui ont été causées, ont constitué la plus triste expérience que j’aie vécue depuis que je suis devenu votre archevêque en 2011.
Mon prédécesseur, le cardinal Roger Mahony, aujourd’hui retraité, m’a exprimé sa peine d’avoir failli à protéger totalement les jeunes qui avaient été confiés à ses soins. Avec effet immédiat, j’ai informé le cardinal Mahony qu’il n’aurait désormais plus aucune fonction administrative ou publique. L’évêque auxiliaire Thomas Curry [diocèse de Santa Barbara, Californie] a également présenté publiquement ses excuses pour les décisions qu’il avait prises alors qu’il été vicaire pour le clergé [de l’archidiocèse de Los Angeles]. J’ai accepté sa demande d’être relevé de ses responsabilités d’évêque régional pour Santa Barbara.
À toute victime d’un abus sexuel contre un enfant par un membre de notre Église, je veux dire que je suis désireux de l’aider sur son chemin de guérison et que je suis profondément désolé des péchés qui ont été commis à son endroit.
Que chaque catholique de l’archidiocèse de Los Angeles sache bien que je continuerai, comme nous l’avons fait depuis plusieurs années, de signaler incessamment toute allégation crédible d’abus sexuel à la police et de suspendre de tout ministère les incriminés. Nous continuerons à œuvrer jour après jour pour garantir à nos enfants la sécurité, l’amour et les soins dans nos écoles paroissiales et dans tous les ministères de l’archidiocèse.
Dans les semaines qui viennent, je traiterai de ces affaires dans tous leurs détails. Mais aujourd’hui, c’est un temps de prière, de réflexion et de profonde compassion auquel je vous invite pour les victimes d’abus sexuels sur des enfants.
Chapeau, Monseigneur !
Il fallait qu’il passe à l’action. Chaque fois que je voyais l’évêque Mahony, je ne pouvais m’empêcher de penser à un évêque qu’il avait recommandé à l’épiscopat alors qu’il savait que c’était un actif sur le plan sexuel. Ce fut un choix scandaleux dont il ne s’est jamais repenti. Je vais ici me taire, l’Église saigne suffisamment pour ne pas ajouter aux lacérations qu’ ont infligés des prêtres en s’en prenant à des jeunes gens. On peut louer Mgr Gomez pour sa fermeté dans ses décisions. J’espère qu’on ne verra pas le cardinal Mahony au prochain conclave.
Bravo Monseigneur ,cette action va enfin mettre un terme à cette “publicité” faites au gens d’eglises en ce qui concerne lles actes sexuels sur des enfants
Il est bien tard, en effet. Mais mieux vaut tard que jamais. Je salue vraiment le courage de cet archevêque.
Ce que je ne comprends pas, c’est que le cardinal Mahony ait encore des fonctions administratives dans son ancien archidiocèse. Il ne devrait plus être là, il ne devrait plus y résider. c’est la moindre des choses. Si Daniel Hamiche pouvait nous l’expliquer ce serait bien.
On comprend mieux maintenant que ce cardinal Mahony pouvait avoir un comportement à la limite de l’indécence dans ses fonctions liturgiques; il ne devait pas avoir la conscience très claire.
Ce qu’on attend maintenant ce sont les sanctions et les confirmations du Saint-Siège contre celui qui est encore un cardinal, peut-être même encore électeur du pape : je n’ai pas vérifié.
Personnellement j’attends une démission du cardinal Mahony en tant que cardinal.
Prions avec l’archidiocèse et son pasteur actuel.
@Jean Ferrand
Le cardinal Roger Mahony a 77 ans : il est donc toujours électeur (potentiel) du Pape. Les évêques émérites ne gouvernent évidemment plus leurs diocèses, mais on a souvent recours à eux pour différentes cérémonies (Confirmations, par exemple) et ils peuvent conserver des fonctions ecclésiales (présidence ou membres de conseils d’administrations de services catholiques : universités, collèges, hôpitaux, etc.). Je ne m’attends ni à une “sanction” romaine envers le cardinal (le relever de son cardinalat) ni à sa renonciation comme cardinal…
je ne peux qu’exprimer ici mon soulagement et mon réconfort , et je suis reconnaissant envers l’archevêque Gomez, pour cette décision efficace et courageuse, contribuant à éradiquer le fléau de la pédophilie dans l’église.
il est grand temps de rappeler la règle essentielle que le principe de base de la chrétienté, est la chasteté en dehors de tout mariage canoniquement consacré, ce qui exclut toute relation charnelle, et évidemment avec des enfants, cela se passe de tout commentaire inutile!
Il fut un temps où prêtres et laïcs redoutaient suffisamment les peines ecclésiastiques (qui pouvaient être extrêmement sévères, allant jusqu’à l’emprisonnement à vie, au pain et à l’eau) pour qu’il soit inutile de faire appel à une justice laïque quand un « clerc » commettait un délit ou un crime. Mais actuellement, la justice ecclésiastique n’a plus les moyens de faire respecter ses décisions et peu de personnes, même catholiques, même prêtres, les redoutent.
Il aurait été souhaitable qu’à partir du moment où cette situation s’est établie, les supérieurs ecclésiastiques aient remis à la justice laïque les prêtres et religieux coupables d’actes que cette justice punit à juste titre. Le maintien d’une position devenue archaïque (on juge au sein de l’Église, et seulement au sein de l’Église, des crimes commis par ses ministres) et inefficace a été beaucoup trop long et il est heureux que le pape actuel et son prédécesseur y aient fermement mis fin.
Le souci de préserver des règles canoniques obsolètes, comme celui de permettre aux coupables de se réhabiliter en secret n’auraient jamais dû permettre une attitude comme celle de Mgr Mahony (comme d’ailleurs, en France, celle de Mgr Gaillot, alors évêque d’Évreux, recevant l’abbé V…, envoyé du Canada pour l’éloigner du lieu de ses crimes avec un exposé précis de ceux-ci, et confiant à ce prêtre pédophile un ministère pouvant le mettre en contact avec des enfants).
Cela dit, l’Église catholique n’est pas seule en cause. En France et dans divers pays le milieu enseignant a également le culte du secret et l’habitude de « laver son linge sale en famille. »
Et tout récemment, le rabbin Ephraim Padwa, un des chefs des Juifs ultra-orthodoxes britanniques, a expliqué à un jeune homme qui se disait victime d’abus sexuels de la part d’un de ses coreligionnaires, qu’il était « mesira » (interdit) de signaler à une autorité non juive un Juif soupçonné de pédophilie.
Nos adversaires trouvent discriminatoire que l’Eglise n’accepte pas les séminaristes ayant ces tendances !
C’était regrettable que des personnes que je qualifierais d’ennemis de l’Église aient pu glisser jusqu’à des rangs de cardinaux.
Prions pour que notre Seigneur soutient ceux qui œuvrent fidèlement pour son Église et je salue le nettoyage en court.
Que le Seigneur accompagne notre Pape.
M.Hamiche,
Avant que vous ne placiez mon texte en attente de modération, pour ensuite le rayer parce qu’il ne vous plait pas,sachez que la question honteuse pour l’Église a été mise en noir et blanc dans plusieurs rapports rédigés sur le sujet,tant en Europe qu’au États-Unis. Deux ,que ces enquêtes avaient été acceptées d’être faites par nul autre que Jean-Paul II. Trois,que quand les rédacteurs,après deux ans et demie de travail sont venus rencontrer le pape
pour discuter des rapports qu’ils lui avaient préalablement envoyés,ils ont obtenus deux rencontre avec lui,dont une qui a duré près d’une demie journée…Quatre,résultat: le boss,étant bien au fait des dégats à cette date (1984)les a renvoyés plein d’espoir pour finalement NE RIEN FAIRE.
Les enquêteurs avaient utilisé bien des informations,y compris celles d’interpol et du F.B.I.,ils avaient fiourni des noms de dignitaires haut placés impliqués personnellement comme le card. Bernardin (grand fournisseur de dollars à l’Église) qui trempait dans des organisations homosexuelles secrètes. Ils avaient des centaines de noms,des listes,des rapports de police,etc.
L’auteur d’un livre qui a travaillé six ans très près de Jean XVIII,de Paul VI raconte des horreurs sur ce sujet et jamaqis les autorités n’ont relevé ses écrits. Quel intérêt aurait eu cet ancien ecclésistique qui a quitté les Jésuites en 1966 de raconter ces faits sous forme de romans pour ne pas encourir les foudres du Vatican ? Devant de tels faits,qui étaient véritablement responsables du plus grand scandale qui ait jamais frappé notre sainte mère l’Église deepuis ses origines,sinon les têtes du Vatican ?
Alors l’affaire de Mahoney,n’est qu’un épisode de ce scandale et pas le pire… Et nous,pauvres ouailles,quand nos bergers se comportent de cette façon,avons-nous un droit légitime à douter de leur direction ou devons-nous simplement fermer les yeux et souffrir.Moi,je crois qu’il faut parler et les dénoncer. Cécilien 02-02-2013
II
@Cecilien
Pourquoi voudriez vous que je ne passe pas votre commentaire ? Vous êtes libre de vos commentaires, même si je les trouve, en partie…, excessifs. C’est un dossier auquel j’ai consacré bien des articles sur Americatho depuis 2007, figurez-vous… Je connais pas trop mal les travaux de Malachi B. Martin…