Il n’y a donc pas qu’en France où la presse catholique, digne de ce nom, se bat pour se maintenir et, souvent, fait appel à la générosité de
ses lecteurs pour survivre. Les présentes difficultés économiques que connaît tout un chacun, en France, mais aussi aux Etats-Unis, ont sérieusement réduit nos budgets d’abonnement ce qui a
affecté la trésorerie de la presse catholique qu’elle soit de tirage modeste ou important.
Dans son bulletin d’information du 15 août, Pieter Vree, le directeur de l’excellent mensuel New Oxford Review (NOR) – auquel j’ai été abonné, mais je ne le suis plus pour les raisons précitées –
signale les difficultés de son titre et celles d’autres publications catholiques d’intérêt aux Etats-Unis.
La NOR avait « mendié » – c’est l’expression qu’emploie Pieter Vree – l’aide de ses lecteurs en
novembre dernier. Elle avait besoin de 165 000 $ pour assainir sa trésorerie et provisionner les pertes escomptées pour l’exercice 2010. Son appel a été en grande partie entendu par ses lecteurs
qui lui ont accordé 156 515 $ de dons. Temporairement, la publication est sauvée.
Il n’en a pas été de même pour le très bon Catholic Men’s Quarterly,
lancé en 2004 dans l’enthousiasme et qui promettait beaucoup. La publication a du cesser de paraître en janvier de cette année pour des raisons financières. Elle espère reparaître si elle trouve
un racheteur qui, pour l’heure, ne s’est pas encore manifesté.
Le très célèbre périodique Homiletic & Pastoral Review
(HPR) vient d’augmenter son tarif d’abonnement qui passe, à l’année, de 26 à 34 $ (+ 30 %). Edité par Ignatius Press du Père Joseph
Fessio, elle a perdu 100 000 $ l’an passé.
L’hebdomadaire National Catholic Register – à ne pas confondre avec
l’ultra-progressiste National Catholic Reporter –, lancé financièrement et rédactionnellement par la Légion du Christ, connaît aussi de graves
difficultés, sans doute dues en partie au scandale qu’on sait. Des difficultés qui l’on contraint à diviser par deux ses frais de production, amenant cet hebdomadaire à ne plus paraître que
toutes les deux semaines. Le Père Owen Kears, LC, directeur du journal, n’envisageant plus, dans le contexte général de la presse catholique et particulier de la
Légion, à lancer une souscription pour maintenir une parution hebdomadaire.
« Le monde réel dans lequel vivent les éditeurs catholiques, écrit Vree, n’est pas un endroit paisible et
prospère. Il est plein de périls et rongé par l’incertitude. Le mieux qu’une publication peut financièrement espérer, c’est d’équilibrer ses comptes. Et la plupart du temps ce n’est même pas
possible. »
La bonne presse catholique non seulement mérite mais a besoin d’être soutenue. La presse papier d’abord qui est encore très souvent la source
première de notre information, mais aussi, bien sûr, les nouveaux médias informatiques qui nous apportent tant d’informations et de sujets de réflexion. C’est pourquoi je crois utile de vous
rappeler que tant que les euros (ou les dollars) ne pousseront pas sur les arbres ou ne tomberont pas du ciel à heure fixe un jour par semaine, l’aide financière de tous ceux qui estiment que
notre combat global est indispensable, s’impose. Je compte sur vous pour ne pas oublier Riposte
Catholique dans les petits souliers de la presse catholique disposés devant la cheminée. Car, pour nous, Noël c’est tous les jours…