Le journaliste religieux du quotidien Le Figaro, Jean-Marie Guénois, a réussi a se procurer une copie de la longue lettre que Mgr Augustine Di Noia, vice-président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, a adressée à Mgr Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité sacerdotale saint Pie X et aux « chers frères prêtres de la Fraternité sacerdotale saint Pie X », pendant l’« Avent 2012 ». En voici la copie réputée intégrale et conforme à l’original (y compris les intertitres).
S.E. Monseigneur Bernard FELLAY Supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X
Avent 2012
Excellence, chers frères prêtres de la Fraternité sacerdotale saint Pie X,
C’est avec joie que j’ai appris la satisfaction que vous a donnée notre dernière déclaration en date du 28 octobre. Il était important d’affirmer de manière publique et autorisée que les relations du Saint-Siège avec la Fraternité sacerdotale saint Pie X restent ouvertes et pleines d’espérance. Jusqu’ici, à part ses décisions officielles, le Saint-Siège s’est, pour différentes raisons, abstenu de rectifier certaines affirmations inexactes au sujet de sa conduite et de sa compétence dans ces relations. Quoi qu’il en soit, vient le moment où, dans l’intérêt de la vérité, le Saint-Siège sera obligé de faire état de certaines de ces indélicatesses. Particulièrement douloureuses ont été les prises de position qui attaquent la mission et la personne du Saint-Père: cela, désormais, demande une réponse.
De récentes prises de position de membres de la Fraternité qui y occupent d’importants postes d’autorité ne peuvent que faire douter de la possibilité effective d’une réconciliation. On pense, en particulier, à des entretiens accordés par le Supérieur du district d’Allemagne, ancien Supérieur général de la Fraternité (18 septembre 2012) et par le premier Assistant général de la Fraternité (16 octobre 2012), ainsi qu’à un récent sermon du Supérieur général (1er novembre 2012). Le ton et le contenu de ces déclarations ont suscité une certaine perplexité sur le sérieux et même sur la possibilité effective d’une poursuite de nos relations. Tandis que le Saint-Siège attend patiemment une réponse officielle de la Fraternité, certains de ses supérieurs tiennent, dans des communications non officielles un langage qui, aux yeux du monde entier, apparaît comme un rejet des dispositions requises pour la réconciliation et la régularisation canonique de la Fraternité dans l’Église catholique.
De plus, en revoyant l’histoire de nos relations depuis les années 1970, on est amené à faire le constat objectif que les termes de notre désaccord au sujet du Concile Vatican II demeurent, en fait, inchangés. Avec son autorité magistérielle, le Saint-Siège a toujours affirmé qu’il fallait interpréter les textes du Concile à la lumière de la Tradition et du Magistère, et non l’inverse, tandis que la Fraternité a insisté pour dire que certains enseignements du Concile sont erronés et donc non susceptibles de recevoir une interprétation en harmonie avec la Tradition et le Magistère. Au fil des ans, cette impasse est restée plus ou moins telle quelle. Tout en permettant un fructueux échange de vues sur des thèmes précis, les trois années de colloques doctrinaux qui viennent à peine de s’achever n’ont pas fondamentalement changé la situation.
Dans ces circonstances, tandis que l’espérance demeure, il est clair qu’un élément nouveau doit être introduit dans nos échanges, si nous ne voulons pas apparaître à l’Église, au grand public et, au fond, à nous-mêmes, comme engagés dans un échange courtois, mais sans issue ni fruit. Il faut développer des considérations nouvelles, de nature plus spirituelle et théologique, qui transcendent les désaccords importants et apparemment insurmontables sur l’autorité et l’interprétation du Concile Vatican II, objet de notre division actuelle; ces considérations seront centrées sur notre devoir de préserver et de chérir l’unité et la paix de l’Église, qui sont voulues par Dieu.
Il me semble opportun d’introduire ces nouvelles considérations sous la forme d’une lettre personnelle pour l’Avent, adressée à vous-même ainsi qu’aux membres de la Fraternité sacerdotale. Son enjeu n’est autre que l’unité de l’Église.
Le maintien de l’unité de l’Église
Dans ce contexte, les mots de saint Paul reviennent à l’esprit: « Moi qui suis en prison à cause du Seigneur, je vous encourage à vivre de manière digne de l’appel que vous avez reçu, avec beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, en vous supportant les uns les autres avec amour, en ayant à cœur de garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. De même que votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il n’y a qu’un seul Corps et un seul Esprit. Il n’y a qu’un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui règne au-dessus de tous, par tous, et en tous » (Ep 4, 1-6).
Par ces mots, l’apôtre Paul nous invite à garder l’unité de l’Église, l’unité qui est donnée par l’Esprit et nous unit au Dieu unique « qui règne au-dessus de tous, par tous, et en tous» (Ep 4, 6). La véritable unité est un don de l’Esprit, et non le résultat de notre action.
Toutefois, nos décisions et nos actions nous rendent aptes à coopérer dans l’unité de l’Esprit ou à agir contre les motions de l’Esprit. Par conséquent, saint Paul nous exhorte « à vivre de manière digne de l’appel que nous avons reçu » (Ep 4, 1), à vivre en gardant le don précieux de l’unité.
Afin de persévérer dans l’unité de l’Église, saint Thomas d’Aquin remarque que, d’après saint Paul, « il faut cultiver quatre vertus et proscrire les quatre vices qui leur sont opposés » (Commentaire de la Lettre aux Éphésiens, § 191). Que faut-il éviter sur la voie de l’unité ?
L’orgueil, la colère, l’impatience et le zèle désordonné. D’après l’Aquinate, « le premier vice rejeté par [saint Paul] est l’orgueil. Quand une personne arrogante décide de diriger les autres, alors que ces autres, dans leur fierté, refusent de se soumettre, des désaccords surgissent dans la société, et la paix disparaît… La colère est le deuxième vice. Car un colérique est porté à l’injustice, verbale ou physique, ce qui provoque la confusion. …. Le troisième est l’impatience. Parfois, un homme humble et doux, qui s’interdit de provoquer le trouble, ne supporte pas avec patience les attaques effectives ou projetées qu’on porte contre lui. … Le quatrième vice est le zèle désordonné. Le zèle désordonné peut porter sur n’importe quoi; à cause de lui, les hommes vont juger de tout ce qu’ils voient, sans attendre le bon moment ou le bon endroit, et c’est une catastrophe pour la société» (ibid.).
Comment pouvons-nous agir contre ces vices? Saint Paul nous dit: « Ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour » (Ep 4, 2).
D’après l’Aquinate, en nous faisant voir la bonté présente chez les autres et reconnaitre nos propres forces et nos propres faiblesses, l’humilité nous aide à éviter l’esprit de rivalité dans nos rapports avec autrui. La douceur « aplanit les difficultés et préserve la paix » (Commentaire de la Lettre aux Éphésiens, § 191). Elle nous aide à éviter les manifestations désordonnées de colère en nous donnant la sérénité de faire notre devoir avec égalité d’humeur et dans un esprit de paix. La patience nous rend capables de supporter la souffrance pour obtenir le bien recherché, surtout s’il est difficile à atteindre ou si des circonstances extérieures militent contre la réalisation de l’objectif. La charité fait éviter le zèle désordonné en nous donnant de nous soutenir les uns les autres, « en portant les défauts des autres avec charité» (ibid.). Saint Thomas donne ce conseil: « Quand quelqu’un tombe, il ne faudrait pas immédiatement le corriger, à moins qu’il y ait un temps et un lieu pour cela. Il faudrait attendre avec compassion, puisque la charité supporte tout (1 Co 13, 7). Il ne s’agit pas de tolérer par négligence ou complicité, par familiarité ou amitié charnelle, mais par charité. … Nous qui sommes forts, nous devons porter les infirmités des faibles (Rm 15, 1)) (ibid.).
Le prudent conseil de saint Thomas peut nous être utile, si nous acceptons d’être formés par sa sagesse. Au cours des quarante dernières années, nos relations n’ont-elles pas parfois manqué d’humilité. de douceur, de patience et de charité ?
Souvenons-nous de ce qu’a écrit le pape Benoît XVI à ses frères dans l’épiscopat pour expliquer la promulgation du motu proprio Summorum Pontificum : « En regardant le passé, les divisions qui ont lacéré le corps du Christ au cours des siècles, on a continuellement l’impression qu’aux moments critiques où la division commençait à naître, les responsables de l’Église n’ont pas fait suffisamment pour conserver ou conquérir la réconciliation et l’unité; on a l’impression que les omissions dans l’Église ont eu leur part de culpabilité dans le fait que ces divisions aient réussi à se consolider. Ce regard vers le passé nous impose aujourd’hui une obligation: faire tous les efforts afin que tous ceux qui désirent réellement l’unité aient la possibilité de rester dans cette unité ou de la retrouver à nouveau» (Lettre du 7 juillet 2007).
Comment les vertus d’humilité, de douceur, de patience et de charité peuvent modeler nos pensées et nos actions. D’abord, si nous cherchons humblement à reconnaitre la bonté qui existe chez ceux avec qui nous pouvons être en désaccord sur des points même apparemment fondamentaux, nous sommes capables d’examiner des questions disputées dans un esprit d’ouverture et en toute bonne foi. Deuxièmement, si nous avons une véritable douceur, nous pouvons garder un esprit de sérénité, en évitant de parler sur un ton qui divise ou de développer des considérations imprudentes qui offenseront au lieu de favoriser la paix et la compréhension mutuelle. Troisièmement, si nous gardons une vraie patience, nous reconnaitrons que, dans la recherche du bien précieux que nous poursuivons, nous devons vouloir, si nécessaire, accepter la souffrance de l’attente. Enfin, si nous sentons encore le besoin de corriger nos frères, ce doit être avec charité, au bon moment et au bon endroit.
Dans la vie de l’Église, toutes ces vertus visent à préserver « l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » (Ep 4, 3). Si nos rapports sont marqués par l’orgueil, la colère, l’impatience et le zèle désordonné, notre recherche inquiète du bien de l’Église ne nous conduira qu’à l’amertume. Si, d’autre part, la grâce de Dieu nous fait grandir en vérité dans l’humilité, la douceur, la patience et la charité, notre unité dans l’Esprit sera maintenue et nous grandirons plus profondément dans l’amour de Dieu et du prochain, en accomplissant toute la loi que Dieu nous a donnée.
Si nous insistons tant sur l’unité de l’Église, c’est qu’elle reflète la communion de la sainte Trinité et s’opère par elle. Comme nous le lisons dans un sermon de saint Augustin: cc Le Père et le Fils nous ont souhaité d’être en communion avec eux et entre nous; par ce don, qu’ils possèdent tous deux comme s’ils ne faisaient qu’un, ils ont souhaité nous unir à eux et nous unir entre nous par l’Esprit saint qui est Dieu et le don de Dieu » (Sermon 71, 18).
L’unité de l’Église n’est pas une chose que nous obtiendrions pour nous-mêmes par notre propre pouvoir, mais c’est un don de la grâce divine. C’est en reconnaissant ce don qu’Augustin peut dire: « Un ennemi de l’unité n’a pas de part à l’amour de Dieu. Par conséquent, ceux qui sont en dehors de l’Église n’ont pas l’Esprit saint » (Lettre 185, § 50). Voilà des mots qui glacent: un ennemi de l’unité devient ennemi de Dieu, car il rejette le don que Dieu nous a fait. « Comment prouver que nous aimons notre prochain ? » demande saint Augustin. « En ne brisant pas son unité, car nous observons la charité» (Homélies sur la première lettre de saint Jean 2, 3). Écoutons ce que dit saint Augustin à ceux qui divisent l’Église: « Vous n’avez pas la charité, parce que, au nom de votre honneur, vous provoquez des divisions dans l’unité. Comprenez donc par là que l’Esprit vient de Dieu …. Vous vous écartez vous-mêmes de l’unité du monde, vous divisez l’Église par des schismes, vous lacérez le corps du Christ. Il est venu dans la chair pour le rassembler ; vous, vous criez pour le déchirer » (ibid. 6, 13).
Comment pouvons-nous éviter de devenir des ennemis de Dieu ? « Que chacun interroge son cœur. Si quelqu’un aime son frère, l’Esprit de Dieu habite en lui. Qu’il regarde, qu’il s’éprouve lui-même sous le regard de Dieu! Qu’il voie s’il existe en lui un amour de la paix et de l’unité, un amour de l’Église répandue sur toute la terre! » (ibid. 6, 10). Comment donc nous comporter avec ceux dont il nous est difficile d’être les amis? Écoutons saint Augustin: « Aimez vos ennemis de manière à souhaiter les avoir pour amis ; aimez vos ennemis de manière à en faire des compagnons » (ibid. 1, 9). Pour Augustin, la forme authentique de l’amour ne peut être qu’un don de Dieu: « Demandez à Dieu de pouvoir vous aimer les uns les autres. Vous devriez aimer tous les hommes, même vos ennemis, non parce qu’ils sont vos frères, mais parce qu’ils peuvent le devenir, de manière à pouvoir être toujours embrasés de l’amour fraternel, soit pour celui qui est devenu votre frère, soit pour votre ennemi, si bien qu’en l’aimant, il puisse devenir votre frère » (ibid. 10,7).
L’exemple de l’amour qui transforme nos ennemis en amis nous vient, en dernière analyse, du Christ lui-même: « Aimons-nous, car il nous a aimés le premier (4, 19). Comment aimerions-nous, s’il ne nous avait aimés le premier? Par son amour, nous sommes devenus ses amis, mais il nous a aimés comme ennemis, de manière à faire de nous ses amis. Il nous a aimés le premier et nous a accordé les moyens de l’aimer » (ibid. 9, 9).
Pour saint Augustin, l’unité de l’Église vient donc de la communion de la Bienheureuse Trinité et doit être maintenue, si nous voulons rester en communion avec Dieu même. Par la grâce de Dieu, nous devons préserver cette unité avec une grande détermination, même si cela implique des souffrances et une patiente endurance: « Supportons le monde, supportons les tribulations, supportons le scandale des procès. Ne rebroussons pas chemin. Tenons bon dans l’unité de l’Église, tenons bon dans le Christ, tenons bon dans l’amour. N’abandonnons pas les membres de son épouse, n’abandonnons pas la foi, de manière à pouvoir être glorifiés en sa présence, et nous serons en sûreté en lui, dès maintenant par la foi, et plus tard par la vision, dont l’Esprit saint nous a donné le gage » (ibid. 9, 11).
La place de la Fraternité sacerdotale dans l’Église
Que vous est-il donc demandé dans la situation présente ? Non pas de perdre le zèle de votre fondateur, Monseigneur Lefebvre. Loin de là ! Au contraire, il vous est demandé de raviver la flamme de son zèle ardent pour la formation des hommes au sacerdoce de Jésus-Christ. Le moment est sûrement venu d’abandonner la rhétorique âpre et contre-productive qui a surgi au cours des années passées.
Retourner au charisme jadis confié à Monseigneur Lefebvre, le charisme de la formation des prêtres dans la plénitude de la Tradition catholique pour entreprendre auprès des fidèles un apostolat qui jaillisse de cette formation sacerdotale. Voilà le charisme que l’Église discerna lorsque la Fraternité sacerdotale saint Pie X fut approuvée en 1970. Nous n’avons pas oublié le jugement élogieux porté par le Cardinal Gagnon sur le séminaire d’Écône en 1987.
Le charisme authentique de la Fraternité consiste à former des prêtres pour le service du peuple de Dieu, non à se donner la mission de juger et de corriger la théologie ou la discipline d’autrui dans l’Église. Vous aurez à vous centrer sur la transmission d’une formation philosophique, théologique, pastorale, spirituelle et humaine à vos candidats, pour qu’ils puissent prêcher la parole du Christ et agir comme des instruments de la grâce de Dieu dans le monde, en particulier par la célébration solennelle du saint Sacrifice de la Messe. Il faudra certainement prêter attention aux passages du Magistère qui vous semblent difficiles à concilier avec l’enseignement magistériel, mais ces questions théologiques ne devraient pas constituer le centre de votre prédication ou de votre formation.
Sur la question de savoir qui est compétent pour corriger un abus, nous pouvons considérer le cas de saint Pie X et de ses interventions dans le domaine de la musique sacrée. En 1903, saint Pie X promulgua le célèbre motu proprio Tra le sollecitudini, qui promouvait dans toute l’Église une réforme de la musique sacrée. Ce document marquait l’aboutissement de deux initiatives antérieures de Giuseppe Sarto: un votum sur la musique sacrée écrit à la demande de la Sacrée Congrégation des Rites en 1893, et une lettre pastorale sur la réforme de la musique sacrée dans l’Église de Venise publiée en 1895.
Ces trois documents avaient substantiellement le même contenu. Pourtant, le premier était une liste de suggestions pour la Curie romaine, le deuxième une instruction pour les croyants placés sous la juridiction du Patriarche de Venise, et le troisième une série de dispositions valables pour l’Église universelle. En tant que Pape, saint Pie X avait l’autorité nécessaire pour signaler les abus en matière de musique sacrée dans le monde entier, tandis que, comme évêque, il ne pouvait intervenir que dans son diocèse. Par ses prescriptions disciplinaires et doctrinales, saint Pie X pouvait traiter les problèmes dans l’Église sur un plan universel, précisément à cause de son autorité universelle.
Même si nous sommes convaincus que notre point de vue sur une question particulière disputée est le bon, nous ne pouvons pas usurper la mission du Souverain Pontife en nous arrogeant le droit de corriger publiquement les autres dans l’Église. Nous pouvons proposer et chercher à influer, mais non pas manquer de respect à l’égard des autorités locales légitimes ou agir contre elles. Nous devons respecter le genre propre de différentes sortes d’instances: c’est la foi qu’il faudrait prêcher dans nos chaires, et non la dernière interprétation de ce que nous croyons problématique dans un document magistériel. Ce fut une erreur de faire de tout point difficile de l’interprétation théologique de Vatican II la matière d’une controverse publique, en cherchant à pousser ceux qui ne sont pas compétents en théologie à adopter notre point de vue au sujet de points théologiques délicats.
L’Instruction Donum Veritatis sur la vocation ecclésiale du théologien (Congrégation pour la Doctrine de la Foi, 1990) affirme qu’un théologien peut « se poser des questions portant, selon les cas, sur 1’opportunité, sur la forme ou même le contenu d’une intervention du Magistère », bien que « la volonté d’acquiescement loyal à cet enseignement du Magistère en matière de soi non irréformable doive être la règle » (§ 24). Toutefois, un théologien « ne présentera pas ses opinions ou ses hypothèses divergentes comme s’il s’agissait de conclusions indiscutables. Cette discrétion est commandée par le respect de la vérité ainsi que par le respect du Peuple de Dieu (cf. Rm 14, 1-15; 1 Co 8 ; 10, 23-33). Pour les mêmes raisons, le théologien renoncera à leur expression publique intempestive » (§ 27).
Si, après une intense, patiente et loyale réflexion de sa part, des difficultés demeurent, « c’est un devoir /pour le théologien de faire connaître aux autorités magistérielles les problèmes que soulève un enseignement en lui-même, dans les justifications qui eI1 sont proposées ou encore dans la manière selon laquelle il est présenté, Il le fera dans un esprit évangélique, avec le désir profond de résoudre les difficultés. Ses objections pourront alors contribuer à un réel progrès, en stimulant le Magistère à proposer 1’enseignement de l’Église d’une manière plus approfondie et mieux argumentée. – Dans ces cas, le théologien évitera de recourir aux mass media plutôt que de s’adresser à l’autorité responsable, car ce n’est pas en exerçant ainsi une pression sur 1’opinion publique que 1’on peut contribuer à la clarification des problèmes doctrinaux et servir la vérité » (§ 30).
Cette partie de la tâche du théologien menée dans un esprit loyal et animée par l’amour de l’Église, peut parfois être difficile. « Ce peut être un appel à souffrir dans le silence et la prière, avec la certitude que si la vérité est vraiment en cause, elle finira nécessairement par s’imposer » (§ 31).
Toutefois, un examen critique des actes du Magistère ne doit jamais devenir une sorte de « magistère parallèle » des théologiens (cf. § 34), car il doit être soumis au jugement du Souverain Pontife, qui a « la tâche de préserver l’unité de l’Église, avec la sollicitude d’offrir à tous l’assistance pour répondre avec les moyens opportuns à cette vocation et grâce divine » (Lettre apostolique Ecclesiae unitatem § 1). Nous voyons donc que, pour ceux qui, dans l’Église, ont le devoir ou la mission canonique d’enseigner, il y a place pour un engagement vraiment théologique et non polémique avec le Magistère. Intellectuellement parlant, de toute façon, nous ne pouvons pas nous centrer uniquement sur la controverse. Les problèmes théologiques difficiles ne peuvent être adéquatement traités que par l’analogie de la foi, c’est-à-dire la synthèse de tout ce que le Seigneur nous a révélé. Nous verrons chaque doctrine et article de foi comme soutenant les autres et apprendre à comprendre les liens internes qui existent entre chacun des éléments de notre foi.
Pour entreprendre des études de théologie, nous devons avoir une expérience culturelle, biblique et philosophique adéquate. Je pense, par exemple, à un passage du Code de Droit canonique de 1917 reproduit dans l’introduction de Denziger à l’édition anglaise de la Somme Théologique: « Les religieux qui ont déjà fait leurs humanités devront étudier la philosophie pendant au moins deux ans, et la théologie pendant quatre ans, en suivant l’enseignement de saint Thomas et en accord avec les instructions du Siège apostolique» (CIC 1917, can. 589). Considérons la sagesse de cette directive: la théologie doit être entreprise par ceux qui ont été formés aussi bien dans les humanités qu’en philosophie. La Congrégation pour l’Éducation catholique a récemment demandé que l’étude de la philosophie dure trois ans pendant la formation au sacerdoce. Sans cette ouverture, notre recherche théologique n’aura pas le riche terreau de culture sur lequel la foi s’enracine et qui est indispensable pour une pleine compréhension des concepts et des termes philosophiques qui sous-tendent les formulations doctrinales de l’Église.
Si nous nous centrons seulement sur les questions les plus difficiles et les plus controversées, – qui doivent, certes, faire l’objet d’une grande attention – nous pouvons finir par perdre le sens de l’analogie de la foi et nous mettre à voir la théologie surtout comme une sorte de dialectique intellectuelle sur des sujets conflictuels plus que comme un engagement de la sagesse avec le Dieu vivant qui s’est révélé à nous en Jésus Christ et qui, par l’Esprit saint, inspire notre travail, notre prédication et notre action pastorale.
Conclusion
Avec sa façon magnanime d’exercer le munus Petrinum, le pape Benoît XVI est extrêmement désireux de surmonter les tensions qui ont existé entre l’Église et votre Fraternité. Une réconciliation ecclésiale immédiate et totale mettra-t-elle fin aux soupçons et à la méfiance qui ont surgi de part et d’autre ? Sans doute pas si facilement.
Mais ce que nous cherchons n’est pas une œuvre humaine: nous cherchons la réconciliation et la guérison par la grâce de Dieu, sous la conduite aimante du Saint-Esprit. Rappelons-nous les effets de la grâce articulés par saint Thomas: guérir l’âme, désirer le bien, réaliser le bien qu’on s’est proposé, persévérer dans le bien et, pour finir, obtenir la gloire (cf. Somme Théologique la Irae, 111, 3).
Nos âmes ont d’abord besoin d’être guéries, purifiées de l’amertume et du ressentiment nés de trente ans de soupçons et de tourments de part et d’autre. Nous devons prier le Seigneur de nous guérir de toutes les imperfections qui sont venues précisément à cause des difficultés, surtout du désir d’autonomie qui est, en fait, étranger aux formes traditionnelles de gouvernement dans l’Église. Le Seigneur nous donne la grâce de désirer certains biens: en ce cas, le bien d’une unité et d’une communion ecclésiales totales. C’est un désir que bon nombre d’entre nous partagent, humainement parlant, mais ce que nous avons besoin de recevoir du Seigneur, c’est la communication de ce désir à nos âmes, de manière à nous faire désirer le ut unum sint avec le désir même du Christ. C’est seulement alors que la grâce de Dieu nous permettra de réaliser le bien que nous nous proposons. C’est Lui qui nous pousse à chercher une réconciliation et la porte à son achèvement.
Voici venu le moment d’une grâce extraordinaire : saisissons-le de tout notre cœur et de tout notre esprit. En nous préparant â la venue du Sauveur du monde au cours de cet Avent de l’Année de la Foi, prions et espérons avec confiance: ne pouvons-nous pas aussi espérer la réconciliation, attendue depuis longtemps, de la Fraternité sacerdotale saint Pie X avec le Siège de Pierre ? Le seul avenir imaginable pour la Fraternité sacerdotale saint Pie X se trouve sur le chemin d’une pleine communion avec le Saint-Siège, dans l’acceptation d’une profession de foi inconditionnelle en sa plénitude, et donc avec une vie sacramentelle, ecclésiale et pastorale convenablement ordonnée.
Ayant reçu de Pierre la charge d’être un instrument de réconciliation de la Fraternité sacerdotale, j’ose faire miennes les paroles de Paul en nous exhortant à « vivre fidèlement l’appel reçu, avec beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, en nous supportant les uns les autres avec amour, en ayant à cœur de garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix ».
Sincèrement vôtre dans le Christ,
+ J. Augustine Di Noia, O.P.
Citation : “Le charisme authentique de la Fraternité consiste à former des prêtres pour le service du peuple de Dieu, non à se donner la mission de juger et de corriger la théologie ou la discipline d’autrui dans l’Église.”
La leçon : La FSSPX doit former des¨Prêtres qui exercent leur ministère dans les paroisses , à l’exception de la paroisse de Thiberville pour ne pas suivre les traces de l’abbé Francis Michel.
Ces Prêtres devraient être formés de telle sorte qu’ils renoncent à tout esprit critique , le rôle de leurs professeurs n’étant pas d’enseigner une théologie qui corrige
les enseignements de Vatican II.
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Et pourtant : c’est le charisme de Monseigneur Lefebvre qui anime le charisme de la FSSPX. Est-ce l’ orgueil qui l’a guidé ?
Monseigneur DI Noia mériterait de recevoir lui même une leçon , avec tout le respect que mérite son ordination : Quand on ne supporte pas la contradiction , le meilleur moyen de l’éviter est de ne pas s’obstiner à soutenir des thèses qui contredisent objectivement un magistère précédent . Au sujet de l’accusation d’orgueil sous-jacente , la meilleure réponse est celle du Seigneur , qui a pris pour exemple la paille et la poutre.
Peut-on faire confiance à Benoît XVI? Je crois que oui sans restriction! Mais ce bon Pasteur est entouré de loups… Revenir à Rome, et il faut y revenir, c’est descendre dans l’arène, où “des lions rugissants cherchent qui dévorer”…
La Fraternité doit y descendre car le Xrist et son Eglise ont besoin d’elle pour ce bon combat : son seul retour sera déjà une victoire énorme contre le clan progressiste qui en grince des dents d’avance! et une victoire personnelle pour le Saint Père qui récupérera ainsi une précieuse armée.
Je comprends et partage les réticences de la FSSPX, mais je suis convaincu qu’ils seront plus efficaces dedans que dehors!
Que Dieu et sa Ste Mère nous soient en aide. UIOGD
Interpréter Vatican II à la lumière de la Tradition signifie remplacer les éléments critiques de V II par les éléments homologues condensés dans l’enseignement de l’Église et notamment les encycliques pré-conciliaires, tellement explicites. Le Saint Père, après avoir fourni cette clé, butte sur son application. Ce qui oblige Mgr Di Noïa à commettre ce monument de tatufferie qui considère la théologie comme un puzzle où l’on fait des choix et non comme un tout dont l’altération d’une partie entraîne la déconfiture totale.
Au nom de l’amour de Dieu faut-il pour autant accepter l’inacceptable?
Mieux vaudrait cesser de faire montre de cette méfiance maladive ! L’Eglise est un mystère de miséricorde auquel nul n’est autorisé à toucher.
Nous croyons en l’Eglise. La lettre de Mgr Di Noia est une lettre riche et instructive et édifiante, à lire, à relire, à méditer.
Merci Monseigneur !
UNE BELLE LETTRE, ASSUREMENT, ET MEME TRADITIONELLE, MAIS PAS UN MOT SUR LA TRILOGIE MACONIQUE, EGALITE, FRATERNITE, LIBERTE, OU SI VOUS VOULEZ, OEUCUMENISME, LIBERTE RELIGIEUSE, COLLEGIALITE, CE SONT CES TROIS POINTS QUI ONT VIDE NOS EGLISES, CAR ILS ONT CHASSE L’ADORATION, LE RECEUILLEMENT A GENOUX, ET CETTE BELLE PRIERE QUE JE ME SUIS IMPOSEE : MON DIEU JE CROIS FERMEMENT EN VOUS, J’ESPERE DE TOUTE MES FORCES, JE VOUS AIME DE TOUT MON COEUR, PARCEQUE VOUS ETES MON CREATEUR, MON SAUVEUR, MON BIENAIME, MON CONSOLATEUR, MON BIENFAITEUR, ET SURTOUT PARCEQUE VOUS ETES LE TRES SAINT PONTIFE, INFINI, ETERNEL,SOUVERAIN ET UNIVERSEL, ET AUSSI PARCEQUE VOUS ETES MON MAITRE, MON PERE, LE PERE DE MON AME, ET JE SERAI VOTRE AMI SI JE VOUS OBEIS, VOILA CE QUE JE RECITE AVANT TOUTE PRIERE. ET POURTANT JE RESTE PENIBLEMENT PECHEUR COMME TANT D’AUTRES, MON DIEU DONNEZ-NOUS LES GRACES DONT NOUS AVONS BESOIN DANS CE MONDE APOCALYPTIQUE.
@dumortier
Merci de ne jamais composer vos commentaires en capitales !
@ denis merlin
Allez donc demander à l’abbé Francis Michel si cette défiance est si maladive que cela !
D’un côté, des messes, des baptêmes, des mariages, des enterrements, des paroissiens ; de l’autre, un désert sciemment provoqué. Les faits révèlent peut-être une maladie, mais pas du côté attendu !
Cette lettre (self evident comme diraient nos amis americano-catho) qui s’autodémontre est un exemple typique de la manière hypocrite de l’esprit qui a animé tous les changements erronés de VAT II. Les documents de ce concile,je les ai lus et relus et étudiés. Et de l’avis même de ses promoteurs (v.g.Congard) ces documents sont :“une révolution dans l’Église“ comme la révolution maçonne l’a été pour la France de 1789. Il fallait en finir avec la tradition arriérée de l’Église et un de ceux qui ont poussé de toute
leur force en cette direction (Suenens-Kung-De Chardin-Ratzinger) est aujourd’hui à la tête de l’entreprise et ne veux pas démordre de Vatican II,car ce serait se condamner lui-même:ce qu’il ne peut faire sans se dédire.Lisez ses écrits et vous comprendrez:une foule de ses propositions sont hérétiques et écrites noir sur blanc dans ses livres et jusqu’ici,il n’en a renié aucun. Quand on vous dit que les loups sont dans la bergerie,vous ne nous croyez pas;et pourtant les preuves sont là flagrantes dans les fruits d’un groupe qui a misn l’hérisie à son programme. Cécilien
CONCILE DE TRENTE VIe Session Qui sont ceux qui sont justifiés par Jésus-Christ ?
-Encore qu’il soit mort pour tous , tous néammoins ne reçoivent pas le bienfait de sa mort , mais seulement ceux-là ausquels le mérite de sa passion est communiquée (…) S’ils ne ne renaissoient pas en Jésus-Christ , ils ne seroient jamais justifiez , puis que c’est par cette renaissance , en vertu du mérite de sa passion , que la grâce par laquelle ils sont justifiez leur est donnée.
A CONTRARIO :
Encyclique “Gaudium et spes” – Paul VI – n°22 §5 [ en parlant de l’offre de salut ] : “Et cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ , mais bien pour tous les Hommes de bonne volonté , dans le coeur desquels , invisiblement , agit la grâce .En effet , puisque le Christ est mort pour tous , et que la vocation dernière de l’Homme est réellement unique , à savoir divine , nous devons tenir que l’Esprit saint offre à tous , d’une façon que Dieu connait , la possibilité d’être associés au mystère pascal.” Catéchisme 1998 art.618 : La Croix est l’unique sacrifice du Christ ” seul médiateur entre Dieu et les hommes ” (1 Tm 2, 5). Mais, parce que, dans sa Personne divine incarnée, il s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme (GS 22, § 2), il offre à tous les hommes, d’une façon que Dieu connait, la possibilité d’être associés au mystère pascal . (GS 22, § 5).
Faut-il d’autres exemples ?
@ Lefol :
Ces deux textes sont parfaitement conciliables. Il n’est pas possible de se sauver sans Jésus-Christ et sans la foi en Jésus-Christ. Ceux, cependant, qui refusent ouvertement la foi en Jésus-Christ n’en tombent pas pour autant sous notre juridiction parce que nous avons la foi. Dieu seul juge. Il jugera, il juge donc de la façon dont son message aura été reçu par tel ou tel. C’est un Dieu jaloux, attention ! Il n’aime pas que l’on se mêle indiscrètement des affaires qu’Il a avec ses créatures raisonnables. Dieu “offre”, Dieu juge la manière de son offre est reçue. Il nous a commandé de ne pas juger (Mt 7,1).
S’il s’est uni, en quelque sorte, avec toutes ses créatures, cela ne veut pas dire que les sacrements sont facultatifs, mais, qu’au moins du point de la possibilité, de la faculté, il a offert à chacun d’être uni à Lui. Il s’est réservé exclusivement le jugement de la façon dont son offre aura été accueillie.
Tout est donc cohérent, il n’y a aucune rupture entre l’enseignement traditionnel et l’enseignement de Gaudium et spes (un texte vraiment génial d’ailleurs, d’une grande aide pour l’homme contemporain).
Si l’on peut appeler à son secours le récit d’une apparition privée, j’appellerais celui du livre “Apparition des âmes du purgatoire” de l’abbé Benoit : une religieuse avait pour habitude de prier pour les âmes des gens qu’elle avait connus. Un jour, elle eu l’apparition d’une femme qu’elle avait connue. Cette femme avait vécu dans de grands désordres et était morte subitement au milieu de ces désordres. La religieuse, pensant qu’elle était damnée, ne priait pas pour elle. La femme lui apparut donc pour lui demander de prier pour elle, car elle était sauvée… Ne jugeons donc pas. Le jugement de la conscience est réservé à Dieu. (Editions Saint Raphaël, Sherbrooke Québec, imprimatur 1925)
Cher ami ,
Vous écrivez : “Ces deux textes sont parfaitement conciliables. Il n’est pas possible de se sauver sans Jésus-Christ et sans la foi en Jésus-Christ. Ceux, cependant, qui refusent ouvertement la foi en Jésus-Christ n’en tombent pas pour autant sous notre juridiction parce que nous avons la foi”
Ce n’est pas “notre juridiction” conçue comme un consensus (“notre”) où se situe le problème de cohérence entre les textes , mais la juridiction enseignée par Trente et celle enseignée par l’encyclique de référence et le catéchisme correspondant .
Une simple analyse de textes fait apparaître que , selon Trente , “néammoins” exclut d’une mort pour tous la perspective d’un bienfait pour tous .
A l’inverse , l’encyclique argumente en faveur d’une association possible au mystère pascal grâce à une mort pour tous dans la perspective (implicite) d’un bienfait pour tous.
L’encyclique envisage un bienfait que Trente a enseigné de ne pas envisager.
D’après le catéchisme 1998 , l’Incarnation du Verbe est la cause de son union ( en quelque sorte ?) avec tout Homme . Selon l’Ecriture et la Tradition , la cause de l’union du Christ avec tout Homme est la renaissance par le baptême qui l’incorpore à son Sauveur.
Vous m’obligez à poursuivre :
S.Thomas d’Aquin – III Q. 49 , a.4 , sol.1 : ” Dieu aime dans tous les Hommes la nature que lui-même a faite. Mais il les hait quant à la faute commise contre lui , selon l’Ecclésiastique 12,6 : ” Le Très-Haut a les pécheurs en haine.”
Malachie 1,2-3 (+ Romains 9,13) : “J’ai aimé Jacob ; Esaü , je l’ai haï.”
1 Jean 2,23 : ” Celui qui nie le Fils n’a pas le Père non plus ; celui qui professe le Fils a aussi le Père.”
.
A CONTRARIO :
Encyclique – « Redemptoris missio » – Jean-Paul II – ch.2 §12 : ” L’Ancien Testament atteste que Dieu a choisi et constitué un Peuple pour révéler et mettre en oeuvre son plan d’amour . Mais , en même temps , Dieu est créateur et Père de tous les Hommes ; il prend soin de tous , à tous il étend sa bénédiction.” Catéchisme 1998 art.172 : Depuis des siècles (…) l’Eglise ne cesse de confesser sa foi unique (…) enracinée dans la conviction que tous les Hommes n’ont qu’un seul Dieu et Père.
Faut-il poursuivre en opposant à cet article le catéchisme de Trente au sujet du baptême qui “nous rend enfants de Dieu” alors que nous étions “enfants de colère” ?
Et si l’on examinait aussi les enseignements relatifs à la descendance d’Abraham selon S.Paul et selon le nouveau catéchisme ?
@ brennou,
“Maladive” était un terme trop fort que je retire.
L’Eglise est un mystère de miséricorde. Elle n’est donc pas un droit que Dieu nous ait octroyé du seul fait de notre naissance.
C’est pourquoi il n’est pas possible d’agir à la façon de la FSSPX. Il n’est pas possible d’agir en dehors des procédures légales ecclésiales et civiles. Même si un évêque veut détruire son propre diocèse, même si un Pape bafoue les droits naturels des catholiques, il n’y a pas de voie du côté du lefebvrisme parce qu’il n’y a pas d’action contentieuse pour obtenir miséricorde. Et l’Eglise est miséricorde, Dieu aurait pu ne pas la créer.
Ce que nous pouvons faire en revanche parce que Dieu nous a conféré à tous des droits naturels du fait de notre conception dès avant même notre naissance, c’est de défendre nos droits et ceux des autres (par solidarité). Pour ce qui est de la grâce, nous devons faire confiance en la Providence.
Qui aurait dit, il y a quarante ans, qu’un Pape constaterait que Paul VI n’avait aucun titre à tenter d’imposer sa “réforme” ? A cette époque, tous les évêques, ou presque, croyaient que Paul VI engageait son autorité apostolique, alors que ce n’était pas vrai. Encore aujourd’hui la plupart des évêques le croient et n’hésitent pas à condamner l’Eglise en ses rites et à bafouer les droits des peuples (surtout européens et de ceux des Philippines). Ils croient bien faire.
Gardons la foi en l’Eglise. Restons unis, au moins en esprit, avec nos évêques respectifs et respectons les lois ecclésiales données par la miséricorde de Dieu.
Un jour viendra où nous croirons (nous, ou nos descendants) nous réveiller d’un long cauchemar lorsque les droits des “traditionalistes” et le droit naturel sera respecté, enfin, dans l’Eglise (et d’abord le droit à ne pas entendre ses ancêtres diffamés).
Mais à qui sait observer, après la longue nuit montinienne, l’aube, incertaine, fragile, mais irresistible, semble poindre. Gardons la foi et l’espérance qui ne déçoivent pas.
Bonjour .
Vous parlez de “lefebvrisme” comme s’il s’agissait d’une idéologie hérétique ( Arianisme , Nestorianisme …) alors que Monseigneur Lefebvre s’est opposé précisément à des enseignements hérétiques (on appelle votre procédé “retourner le gant”).
Tout le monde a eu connaissance de ses péripéties avec la Curie , qui ne l’a pas privé de procédures ecclésiales finalisées par son excommunication.
Pour obtenir miséricorde , il aurait fallu céder aux pressions de la Hiérarchie , qui était à la fois juge et partie (évidemment , c’est plus facile).
Diviser pour régner n’est pas toujours une stratégie efficace , surtout quand la ficelle est trop grosse pour ne pas comprendre que le but recherché est que la FSSPX renie son fondateur.
@ denis merlin.
Saint Athanase, Saint hilaire, Sainte Catherine de Sienne…, détrônés ?
“… si même un Ange vous enseigne une autre voie, ne le suivez pas !” (St Paul, de mémoire)
Si un pasteur se trompe dans son enseignement, serait-il le Pape, nous ne DEVONS pas le suivre, sauf le respect dû à sa fonction. Combien de papes ont vu leurs décisions passées charitablement sous silence après leur décès quand elles n’ont pas dû être officiellement annulées par des conciles ou des décisions postérieures ?
Nous n’avons pas à juger les âmes, certes et heureusement pour nous, mais nous devons comparer les actes posés avec l’enseignement de l’Église et, au moins, le Décalogue et par charité, avertir ceux qui les commettent, qu’ils s’exposent à l’enfer. Or celui-ci n’est pas vide. Entendez la parole du Christ à propos de Judas : “Il eût mieux valu qu’il ne soit pas né !” et à propose de ceux qui scandalisent les enfants : “Mieux vaudrait les précipiter à la mer, une pierre de meule attachée au cou !”. Les processions de damnés, aux tympans des cathédrales, ne sont pas un mythe (on y voit même des évêques !) et les enfants de Fatima ont vus les enfers ouverts.
Ne voir que la miséricorde de Dieu sans parler de sa justice est terriblement réducteur; Il vient un moment où la porte du train se ferme et où celui-ci s’en va, emportant les élus et laissant les damnés. Ce n’est pas nous qui nommons ces derniers mais, de même qu’un père voit son fils se diriger vers la mare, nous pouvons prévoir les conséquences de leurs actes et il nous sera reproché de ne pas les en avertir, quelles que soient nos propres fautes.
Là où un prêtre peut s’arrêter, offrir le Saint Sacrifice, assurer la collation des sacrements et la catéchisation suivant les formes préconisées par l’Église, comme par hasard une paroisse se forme et une communauté catholique fleurit et se prolonge par des vocations. La réunionite de certains autres se montre par contre tout-à-fait stérilisante dans ce domaine.
Que cela ne nous empêche pas de prier pour nos persécuteurs (entre autres), qu’ils soient djihadistes ou propagateurs de fausses doctrines !
Amen , alleluia !
Nous avons tous besoin de miséricorde. C’est pourquoi Jésus a créé l’Eglise, par miséricorde. Si Dieu n’était que justice, nous serions tous damnés, tous ou pour les tout petits, ce seraient les limbes ou quelque chose comme cela.
Or il n’y a pas de droit à la miséricorde, c’est pourquoi il ne peut y avoir d’état de nécessité en matière de miséricorde. Si Dieu lassé de nos péchés, nous refuse sa miséricorde, nous ne pouvons que confesser que c’est justice. Mais l’espérance de déçoit pas (saint Paul 5,5) Spes autem non confundit. Le bienheureux Charles de Foucault, vivant en ermite au milieu du désert disait dans une de ses lettres, si mes souvenirs sont bons” : “voici deux ans que je ne me suis confessé”. Or aujourd’hui nous pouvons nous confesser, communier en cherchant bien. En tous cas, si nous nous retrouvons dans la situation du bx de Foucault, nous ne pourrons faire autrement que de vivre comme on vécu les catholiques japonais privés de hiérarchie, mais jamais créer une autorité parallèle, une église parallèle, une autorité doctrinale parallèle. En matière de théologie la seule autorité est celle du Pape et des évêques unis au Pape (sous certaines conditions).
En matière de droit naturel et de raison nous avons tous la capacité de juger (la raison de l’homme est universelle), mais pas en matière de foi, de théologie. C’est même la raison qui nous le dit.
Maintenant, vous semblez persuadé que Vatican II est hérétique ou erroné et que vous êtes à même et avez le droit de donner un enseignement théologique au Pape en excipant des enseignements des Papes antérieurs tels que vous les comprenez ou croyez les comprendre (car ce ne peut être que sur votre façon de comprendre que vous pouvez vous fonder et non sur l’enseignement théologique objectif).
Je vous répondrais que ce n’est pas raisonnable, ni rationnel d’avoir de pareille prétentions. Que voulez-vous que je vous réponde d’autre ? Il n’y a sur terre qu’une seule autorité qui s’exprime au nom de Dieu et au nom des mystères de la foi, c’est le Pape et personne d’autre.
Vous n’avez pas de titre à vos prétentions.
” car ce ne peut être que sur votre façon de comprendre que vous pouvez vous fonder et non sur l’enseignement théologique objectif ”
… ou est-ce la vôtre ? Le dogme est un dogme. Lorsque l’Église le définit, c’est pour l’éternité et elle le fait pour la “comprenette” du catholique de base doté de la ” foi du charbonnier “. Pour celui qui sait lire, le Catéchisme de St Pie X notamment lui en donne le résumé, tout-à-fait suffisant pour répondre aux erreurs courantes et même moins courantes des temps actuels. Parmi elles, les quelques points ambigus que présente l’enseignement que veut donner V II qui, présenté comme ” pastoral “, ne devait pourtant que donner des conseils aux différents évêques, puisque c’est là leur domaine propre. L’infaillibilité n’est pas la caractéristique courante des paroles du pape. Il y faut la matière (la foi et les mœurs, entre autres) et la forme solennelle de l’engagement de son autorité, ce qui est rare. Même V II n’est pas couvert par l’infaillibilité, comme l’a rappelé Benoît XVI. Ce que confirme le fait que cinquante ans après sa clôture, on en est encore à discuter de son herméneutique !
A Brennou.
Vous dites : “Pour celui qui sait lire, le Catéchisme de St Pie X notamment lui en donne le résumé, tout-à-fait suffisant pour répondre aux erreurs courantes et même moins courantes des temps actuels.”
C’est aussi ce que j’espère.
CATECHISME DE ST. PIE X
Quels sont les effets du sacrement de Baptême ?
Le sacrement de Baptême confère la première grâce sanctifiante qui efface le péché originel et aussi le péché actuel s’il existe. Il remet toute la peine due pour ces péchés, imprime le caractère de chrétien, nous fait enfants de Dieu, membres de l’Eglise et héritiers du paradis, et nous rend capables de recevoir les autres sacrements.
C’est on ne peut plus clair ; cet enseignement est en tout point conforme à la fois à la Parole vivante du Dieu vivant et à la Tradition apostolique. Le Roc est là , définitivement , contre toute théologie “libérale” , quels qu’en soient les promoteurs .
En communion de foi , d’espérance et de charité , pour que vienne le Règne de notre Dieu , dont la Gloire ne peut pas être majorée.
Cher ami ,
Permettez moi de vous manifester mon désaccord avec votre affirmation :” Il n’y a sur terre qu’une seule autorité qui s’exprime au nom de Dieu et au nom des mystères de la foi, c’est le Pape et personne d’autre.”
Il existe une autorité supérieure à tout magistère terrestre : la Parole de Dieu , vivante et efficace.
Si vous prenez la peine de lire ce qui suit , vous comprendrez ce que je veux dire.
Catéchisme 1998 article 2569 : C’est d’abord à partir des réalités de la création que se vit la prière (…) cette qualité de prière est vécue par une multitude de Justes dans toutes les religions.
Vous noterez que , objectivement , le qualificatif de “Justes” est appliqué à ceux qui ont foi au Créateur dans toutes les religions non Chrétiennes.
S.Paul a insisté : Le Christ est le seul Juste , et seule la foi en lui rend juste aux yeux de Dieu ; il est mort pour que la Justice de Dieu soit appliquée à ceux qui croient en lui. Il n’est donc pas présomptueux de prétendre que la Justice de Dieu n’est pas appliquée indistinctement à tout Homme , même s’il croit que la création est l’oeuvre de Dieu.
Je pourrai multiplier les exemples de la distorsion entre l’Ecriture Sainte et l’enseignement de l’Eglise post conciliaire
si je cherchais à vous convaincre ou à légitimer une critique de cet enseignement.
Faut-il avoir un titre pour comprendre ce que vous avez peut-être compris avec les mêmes facultés que celles d’un honnête homme ?
Benoît XVI a dit ou écrit quelque part, qu’il était le chef d’une Eglise dont il ne connaissait pas les membres puisque certains sont apparemment catholiques, mais ne le sont pas en réalité et certains ne sont pas catholiques apparemment, mais le sont en réalité.
C’est l’évidence même. Et ce n’est pas à nous à juger (le bon grain… et l’ivraie que voulaient arracher les apôtres !). Nous ne pouvons pas juger car en voulant éradiquer l’ivraie nous risquons de toucher au bon grain.
Quant à dire qu’un livre est un magistère vivant, votre idée est commune avec celle que répandent certains à propos du Coran. Un livre, c’est un objet inerte. Le Pape est vivant, il parle il commande et on doit lui obéir, il s’adapte à des situations et des idées toujours nouvelles etc.
Blaise Pascal écrit (citation de mémoire) : “Le monde est rempli de pécheurs qui se croient justes et justes qui se croient pécheurs.” A plus forte raison, nous ne pouvons pas juger. Mais nous devons croire et obéir (dans la mesure de notre raison et non de notre foi parce que la foi nous dit que c’est Dieu qui parle lorsque le Pape parle).
D’ailleurs, nous ne pouvons même pas nous juger nous-mêmes, alors les autres ! Voyez la réponse de sainte Jeanne d’Arc à la terrible question de je ne sais plus quel théologien “Etes-vous en état de grâce ?” Ce qui était une question de théologien-voyou (Oui ? – Quelle orgueilleuse ! – Non vous voyez bien, elle prétend avoir des révélations et elle n’est pas en état de grâce ! Quelle fumiste !”. Et elle de répondre, une réponse vraiment géniale : “- Si je n’y suis que Dieu m’y mette, si j’y suis que Dieu m’y garde. Mais je serais la plus malheureuse des femmes si je me savais hors de l’état de grâce.” Elle ne se jugeait même pas elle-même, la très sainte fille ! Alors juger les autres… Pitié !
Il est piquant de se souvenir que lorsque le théologien-voyou a posé sa question les autres membres du tribunal ont poussé une sorte de “Ho !” de désapprobation scandalisée, signifiant : “il est illicite de poser une pareille question, cette question déshonore le tribunal !” Mais Mgr Cauchon, qui présidait, approuva la question… C’est pourquoi la sainte répondit. Ce qui nous vaut une belle leçon de théologie. (Veuillez vérifier le récit, car je raconte tout cela sans avoir le temps de vérifier et selon mes souvenirs)
Trente :
” Le Saint Concile, suivant l’éxemple des Pères orthodoxes, reçoit tous les Livres, tant de l’Ancien, que du Nouveau Testament, puis que le mesme Dieu est auteur de l’un et de l’autre.”
Pour Vatican II aussi , “Dieu est l’auteur de tous les Livres de l’Ancien et du Nouveau Testament”.
Il ne faudrait pas mettre sur le même plan la Bible (Ancien et Nouveau Testament) et ce recueil de textes épars qu’on appelle le Coran.
La première est inspirée par le Vrai Dieu à des écrivains de diverses époques. Le deuxième est écrit par un homme vers le Vème siècle et remis en forme au IXème, les deux fois dans des buts strictement politiques de conquête et de maniement des foules subjuguées.
La première est digne de tous les respects dans sa lecture et son interprétation pour laquelle l’Église est un guide suprême. Le deuxième peut, au mieux, être rangé avec des pincettes sur l’étagère de Science Fiction ou un étage plus sulfureux encore car son auteur est le Prince de ce Monde.
La Bible décrit les droits de Dieu sur sa création, donc de son Fils dont le Pape n’est que le Vicaire et l’Église nous enseigne la façon d’y répondre (L’aimer, L’adorer, Le servir), ce qui doit nous obtenir le bonheur éternel. Cet enseignement est de tous les temps et ne peut se déjuger au fil de leur péripéties. La parole d’un pape ne peut s’y inscrire que sous l’inspiration manifeste de l’Esprit Saint, ce qui n’est pas fréquent : même une canonisation n’en bénéficie pas automatiquement ! Étant sauf le respect et l’adhésion de l’intelligence dus à la fonction, la vigilance s’impose en tous temps (en parler à St Paul).
Même avec la plus grande ouverture d’esprit possible , la théologie de Mgr.Ratzinger ne concordera jamais avec Romains 8,28-30 (entre autres mais surtout) , et le prestige du Siège écrasera encore l’Ecriture pendant 50 ans.
En accords avec la quasi totalité des recendication de la frat. Cependant les schismatiques n ont pas leur mot a dire sur les erreurs de l Eglise. Les saints qui combattaient l aryanisme, le palegianisme et autres, reconnaissaient le pape et ses ministres meme lorsque qu ils etaient dans l erreur. Que la frat se souvienne de st Bernard.
c’est un peu long et pompeux pour un retour de l’enfant prodique…ainsi le fils ainé ayant décidé de dilapider son héritage, se tourna vers le cadet pour lui dire : j’ai plus un sous : donne moi ta part d’héritage.
Ok les gars vous avez besoin de nous… laissez nous les manettes et on croira à votre sincérité oeucuménique… faites donc preuve d’esprit de pauvreté… donnez nous le vatican , son budget et vous verrez si c’est un problème pour nous de remonter l’ Eglise du Christ en selle… allez… dehors !
Chiche nous n’avons donc qu’une école de théologie… organisons ensemble les sessions obligatoire de mise à niveau pour le clergé…et lutter contre la théologie de la libération
Y a pas à dire… les marxistes sont toujours compliqués pour vous circonvenir… ça sent plus le souffre que la simplicité sincère… lettre de l’ Avent ??? ça existe encore ?
Prions mes frères… la foudre est déjà tombée sur le vatican… Dieu reconnaitra les siens au nom des milliers de saints prêtres morts dans l’indifférence totale de ses sulfureux Marxistes… l’ignorance du mal indiferre la maladie !
Rappellez-vous la politique fraternelle de Paul VI avec les communistes qui affamaient l’ukraine… ce sont eux qui ont besoins de la traditions pour continuer leur oeuvre de mort comme le lierre succe l’essence du chêne qui el porte !
Une simple remarque pour éclairer un débat qui s’est quelque peu enlisé…
Il convient en effet de revenir à la définition que donne Saint Thomas de la vérité, comme adéquation entre le discours et la réalité.
Cette définition a plusieurs applications concrètes.
Ainsi, on peut considérer qu’il y a trois ordres de réalité : la réalité divine qui est objet de dogme, la réalité ontologique de l’homme et la réalité sociale. La réalité divine ne change jamais, d’où l’intangibilité du dogme. La réalité sur la nature humaine évolue, mais extrêmement lentement, ce qui fait que l’enseignement de l’Eglise sur ces domaines (par exemple la bioéthique ou l’amour humain) ne change pas non plus.
En revanche la réalité sociale évolue beaucoup, ce qui fait que l’enseignement, même infaillible, d’un pape, peut se retrouver dépassé, simplement pour des raisons d’évolution de la société. Un exemple concret de ce phénomène est la question de la liberté religieuse et de conscience : condamnée par Pie IX, elle renvoyait à la libre pensée ; encouragée par Vatican II elle renvoyait à la liberté comme capacité à choisir le bien.
Cela montre la dernière limite de l’enseignement doctrinal : le vocabulaire. Le sens des mots évolue, et l’enseignement doit constamment être mis à jour. Par exemple, le mot “perfide” signifiait “fidèle depuis toujours” il y a quelques siècles, et a une connotation nettement négative de nos jours.
Il faut donc faire extrêmement attention, lorsqu’on cite une source ancienne à ne pas commettre d’anachronisme. Tout enseignement, tout texte, y compris la Bible, doit pouvoir être remis dans son contexte historique, social et culturel, sans que cela n’enlève rien à sa vérité.
Enfin, pour revenir sur la question de l’universalité du salut en Jésus Christ, on peut simplement rappeler que Dieu n’est pas prisonnier de l’Eglise. Il peut s’adresser au coeur de chaque homme et le guider directement, selon une logique qui nous échappe. Plus encore, nul ne peut préjuger de ce qui se passe lors du jugement particulier, lorsque la créature se retrouve devant son Créateur.
Il est vrai que le Christ est mort pour tous. Il est aussi vrai qu’on ne peut être sauvé qu’en l’acceptant comme seul et unique Sauveur. Mais il est également vrai que nous ne contrôlons ni le moment ni les modalités de cette acceptation.
Tout comme avec le FN dont la Fraternité est si proche, nous devons avoir de rapport avec cette organisation schismatique.
La seule possibilité de dialogue avec ces gens serait qu’il renonce à suivre l’œuvre de Marcel LEFEBVRE, car si ils se disaient catholiques romains, ils adopteraient le nouveau rituel et suivraient le Concile Vatican II.