Longuement interrogé dans le quotidien catholique Présent, Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, tient des propos que l’on n’avait plus l’habitude d’entendre de la part d’un évêque de France. Je vous propose quelques courts extraits de cet entretien qui a été diffusé en deux fois, vendredi et samedi précédent la grande manifestation parisienne :
“[L]’épiscopat, en trente ou quarante ans, a beaucoup changé, par force. Comme le disait le cardinal Ricard lui-même, dans une interview donnée à Famille chrétienne en marge de l’assemblée plénière des évêques, début novembre, il y a une nouvelle génération d’évêques décomplexés, comme il y a dans l’Eglise une nouvelle génération de jeunes prêtres, de jeunes clercs, de jeunes consacrés, de jeunes familles, de jeunes tout court, qui sont décomplexés par rapport à l’annonce de l’Evangile, et par rapport au témoignage rendu à la vérité : ce pour quoi le Christ est venu dans le monde, et ce pour quoi l’Eglise existe à sa suite.
Je pense ensuite que dans le basculement d’une pastorale d’enfouissement – sur laquelle je ne suis pas en train de porter un jugement de valeur – qui a accompagné l’Eglise dans les années 1970, c’est-à-dire post-conciliaires, à une pastorale de la proposition, et même de l’évangélisation aujourd’hui, il y a une réflexion sur les moyens à prendre pour atteindre les objectifs sur lesquels je pense que les évêques d’hier comme les évêques d’aujourd’hui sont en phase. Je pense que l’objectif de la dignité de la vie a toujours été le même, pour tous. Les moyens pour le faire entendre et promouvoir la vie humaine et sa dignité ont peut-être changé parce qu’une pastorale d’enfouissement et une pastorale d’évangélisation peuvent induire des stratégies différentes. J’espère que ma réponse n’est pas trop jésuite…
[…] Il ne faut pas nier que c’est le cardinal Vingt-Trois, par cette petite prière du 15 août, c’est le cardinal Barbarin par ses déclarations tonitruantes du mois de septembre, qui ont déclenché cette vague. Une vague qui dépasse maintenant l’Eglise, puisque nous avons été rejoints par beaucoup d’autres. Je crois que c’est important, puisque nous défendons une institution qui n’est pas spécifiquement de l’ordre de l’Eglise et de la foi, que nous puissions être ainsi rejoints par des non-catholiques. […]
Je sens en effet que, vraiment, le temps de ce qui aurait pu apparaître comme un gallicanisme dans les dernières décennies est révolu. Je l’ai bien senti lors de la visite ad limina : notre collégialité épiscopale, comme on dit depuis le concile Vatican II, notre travail en commun a pris, prend une nouvelle dimension et un nouveau relief, grâce à notre lien, personnel et communautaire, avec le successeur de Pierre. Et ça c’est tangible.”
J’attends toujours que les évêques français dénoncent clairement l’islamisation de la France mais on en est très loin. Quand la France grâce à une immigration massive sera devenue une république islamique, que diront, que feront nos évêques ? En tout cas que dès aujourd’hui nous mangions hallal sans le savoir ne semble pas leur poser problème.