Nos excellents confrères du Salon beige ont attiré mon attention sur un entretien du grand rabbin Bernheim avec “La Croix”.
Cet entretien évoque essentiellement le pseudo “mariage pour tous” et, globalement, je partage sur ce sujet les points de vue du grand rabbin. Mais il est question, à la fin, du dialogue judéo-chrétien et, là, j’avoue que je ne suis plus du tout.
A la question: “Vous affirmez que la question importante pour le dialogue judéo-catholique est désormais celle-ci: qu’est-ce qui – au-delà du Nouveau Testament – a conduit l’Église à faire à ce point du christianisme une religion non juive ? Pourquoi ?”
Le grand rabbin répond ainsi:
Je voudrais inverser la question. Si le peuple juif et le judaïsme ont délibérément choisi de ne pas accepter Jésus comme étant ce que l’Église proclame qu’il est, le chrétien peut-il, du fond de son allégeance de foi à Jésus-Christ, accepter et affirmer que le peuple juif est toujours appelé à accomplir une mission, confiée à lui par Dieu, et que le judaïsme est une réponse authentique à cet appel ?
Une formulation condensée de ce problème consiste à dire que l’antijudaïsme chrétien ne sera dépassé que lorsque les chrétiens seront parvenus à percevoir dans un sens positif le « non » des juifs à Jésus.
Mais comment un chrétien, qui, par nature, pense que le salut est donné par Jésus-Christ, pourrait-il trouver positif un “non” à Jésus (qu’il vienne des Juifs ou de qui que ce soit d’autre).
Le non des Juifs à Jésus est quelque chose d’infiniment mystérieux, pour lequel nous éprouvons le plus profond respect depuis les pages lumineuses de saint Paul sur ce sujet, dans l’épître aux Romains. Nous voyons bien que la Providence utilise cette permanence de l’Israël selon la chair pour éduquer l’Israël spirituel qu’est l’Eglise. Mais nous demander de trouver ce “non” positif, c’est trop nous demander. Cela reviendrait – à moins que j’aie mal compris la pensée du grand rabbin Bernheim (auquel cas, je remercie par avance les lecteurs de Riposte catholique qui pourraient m’éclairer… et éclairer par la même occasion l’ensemble des lecteurs!) – cela reviendrait, dis-je, à considérer qu’il existe une voie de salut qui ne passe pas par le Christ. Cela reviendrait, en définitive, à nous demander de renoncer au coeur de notre foi. Pour nous, chrétiens, le Christ est l’unique voie de salut: même ceux qui ne Le connaissent pas ne peuvent être sauvés que par Son sang.
En réalité,comme dit St Paul, les juifs sont associés mystérieusement au salut en Jésus-Christ puisque c’est par leur refus(annoncé déjà dans les écritures) que Dieu a accompli le salut en son Fils .Par son incarnation dans leur race,sa vie au milieu d’eux,et sa mort rédemptrice par eux.
C’est pourquoi beaucoup de juif qui ont compris cela, sont venus,viennent et viendront à Jésus-Christ. Il faut que les juif dépassent leur jugement rationnel de l’époque sur le Christ pour un jugement providentiel sur ce même Jésus-Christ.
Le Messie qu’ils ont refusé est le même qu’ils attende encore et qu’ils accepteront à la fin des temps quand il reviendra.
En quelque sorte les juifs sont des “Chrétiens” sans le savoir.