Lundi 31 décembre 2012,
fête de Saint Sylvestre 1er
et anniversaire de la mort de Saint Jean-François Régis (cf. > www)
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
L’année civile s’achève. Dans quelques heures nous serons en 2013. Une nouvelle fois, le monde va s’étourdir dans ce qu’il appelle « la fête » et qui ne consiste bien souvent – hélas! – qu’en un déchaînement de passions et d’instincts pour le moins primaires…
Je comprends de moins en moins l’importance que l’on accorde à ce passage du 31 décembre au 1er janvier : le compte des jours et des années n’est finalement qu’un repère conventionnel, dont le but est uniquement pratique, et l’on sait que – selon les époques – l’année civile a été calculée avec d’autres dates de départ.
Je me suis replongé ce matin dans le Livre XI des Confessions de notre bienheureux Père Saint Augustin, dans lequel il interroge :
« Qu’est-ce donc que le temps? Qui pourra le dire clairement et en peu de mots? Qui pourra le saisir même par la pensée, pour traduire cette conception en paroles? Quoi de plus connu, quoi de plus familièrement présent à nos entretiens, que le temps? Et quand nous en parlons, nous concevons ce que nous disons ; et nous concevons ce qu’on nous dit quand on nous en parle.
Qu’est-ce donc que le temps? Si personne ne m’interroge, je le sais ; si je veux répondre à cette demande, je l’ignore. Et pourtant j’affirme hardiment, que si rien ne passait, il n’y aurait point de temps passé ; que si rien n’advenait, il n’y aurait point de temps à venir, et que si rien n’était, il n’y aurait point de temps présent. Or, ces deux temps, le passé et l’avenir, comment sont-ils, puisque le passé n’est plus, et que l’avenir n’est pas encore? Pour le présent, s’il était toujours présent sans voler au passé, il ne serait plus temps ; il serait l’éternité. Si donc le présent, pour être temps, doit s’en aller en passé, comment pouvons-nous dire qu’une chose soit, qui ne peut être qu’à la condition de n’être plus? Et peut-on dire, en vérité, que le temps soit, sinon parce qu’il tend à n’être pas?… »
(Saint Augustin, in « Confessions », Lib. XI, cap. XIV, § 17).
Je ne vais pas vous citer toute la suite de ce livre XI des Confessions, mais je ne puis que vous encourager à l’aller lire, relire et méditer, car on y trouve nombre d’éléments admirables afin justement de nous élever au-dessus de ce tourbillon dans lequel nous avons trop facilement tendance à nous laisser emporter sans réflexion.
En revanche je vous livrerai encore cette image de Saint Augustin relative à ce sujet :
« Il y a danger à se laisser entraîner par le courant des choses de ce temps ; mais l’on a vu apparaître comme un arbre, sur le bord de ce fleuve rapide : c’est Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il a pris un corps, il est mort, ressuscité et monté au ciel, il a voulu se planter en quelque sorte sur les rives du fleuve des choses terrestres. Les eaux de ce fleuve te poussent vers l’abîme? Accroche-toi aux branches de cet arbre. L’amour du monde t’entraîne? Embrasse fortement le Christ ; il est devenu temporel pour toi, afin de te rendre éternel ; car il est devenu temporel, de manière à demeurer lui-même éternel. Il a pris quelque chose du temps, sans rien perdre de son éternité. Pour toi, tu es né dans le temps, le péché t’a rendu temporel ; tu es devenu temporel par l’effet de tes fautes ; et lui s’est fait tel en raison de sa miséricorde, afin de te les pardonner ».
(Saint Augustin, in « Traités sur l’épître de Saint Jean aux Parthes » : 2ème traité, §10).
Comme je ne m’en suis pas acquitté précédemment, je profite de ce dernier jour de l’année civile pour vous résumer les principales activités de notre Mesnil-Marie au cours des mois de novembre et de décembre 2012, sans entrer dans le détail de la « vie ordinaire » qui se partage, vous le savez, en temps de prière et d’étude et qui est également bien occupé par toutes les taches ménagères et l’entretien de la maison et de ses abords.
Novembre :
Commencées par la fête de la Toussaint et la commémoraison solennelle de tous les fidèles trépassés, prolongées dans les jours qui ont suivi par la fête de tous les saints du diocèse de Viviers (je vous en parlerai un jour), puis par celle de tous les saints de la Famille Augustinienne et la mémoire de tous les défunts qui ont vécu sous la Règle de Saint Augustin, les célébrations de novembre 2012 se sont achevées avec la belle journée commémorative du vingtième anniversaire du rappel à Dieu de Monsieur l’abbé Bryan Houghton, dont je vous ai déjà adressé le compte-rendu (cf. > www).
Sur le plan associatif, où il est très engagé, Frère Maximilien-Marie a été pris à plusieurs reprises par des réunions : bilans, préparations, prévisions, projets, assemblées générales…
Notre Frère a par ailleurs été très heureux de pouvoir se libérer un samedi tout entier pour participer à un stage de vannerie, proposé par le foyer rural d’un village voisin, et il est rentré le soir tout content de ses réalisations : un petit panier traditionnel et une mini-cloche à nourriture qui est très exactement adaptée à mon écuelle!
Une autre chose qui a beaucoup réjouit Frère Maximilien-Marie a été l’arrivée, offert par un bienfaiteur du Rouergue, d’un chasublier (c’est-à-dire un meuble spécialement conçu pour le rangement des chasubles).
Des amis nous ont aidé à le monter, à la force des bras, jusqu’au Mesnil-Marie : il est d’abord resté dans la « salle Saint Joseph » (l’ancienne étable) où Frère Maximilien-Marie l’a nettoyé et traité contre les parasites ; puis notre ami Nicolas a réalisé une réparation sur l’un des pieds, en suite de quoi – grâce encore aux bras de nos voisins et amis aussi généreux que costauds – il a été monté au niveau de l’oratoire et Frère Maximilien-Marie, après en avoir très soigneusement tapissé de lin les tiroirs, a pu y ranger toutes les belles chasubles que nous possédons et qui, jusqu’alors, étaient suspendues dans une penderie.
Que soient publiquement et chaleureusement remerciés le donateur, les personnes qui nous ont aidé pour le transport et la réparation de ce meuble si utile!
Le 21 novembre a été marqué, outre la si belle fête de la Présentation de la Très Sainte Vierge au Temple, par la reprise des Veillées Culture & Patrimoine : en ce jour de fête mariale, Frère Maximilien-Marie avait choisi de parler des Vierges Noires du Vivarais. Je crois que son auditoire a été très intéressé.
Dans les derniers jours du mois, comme nous l’avions prévu depuis le début du mois de janvier précédant en nous basant sur les méthodes ancestrales d’observation de la nature, nous avons eu les premières chutes de neige. Je ne suis pas fan de cette matière froide et humide, mais je dois bien reconnaître toutefois que cela permet de faire de jolies photos!
Le Mesnil-Marie sous la première neige
(cliquer sur la photo pour la voir en plus grand)
Décembre :
Le premier dimanche de l’Avent, 2 décembre, en raison de la neige et de la burle (ce vent violent et tournoyant qui forme des congères), Frère Maximilien-Marie n’a pas pu franchir le Mézenc pour se rendre à la Sainte Messe dans notre paroisse d’élection, à côté du Puy. Il est allé à l’église Notre-Dame, au centre ville de Valence, où depuis quelques mois la Messe latine traditionnelle est assurée tous les dimanches par un prêtre de la FSSP, venu de Lyon.
Pour le 8 décembre et pour le deuxième dimanche de l’Avent, en raison du verglas, notre Frère n’a pas du tout pu prendre la route et nous sommes restés reclus sans voir âme qui vive.
Le 8 décembre au soir, nous avons illuminé les fenêtres du Mesnil-Marie avec une centaine de petites flammes : mais malgré les verres colorés qui les abritaient, un vent du diable s’acharnait à les éteindre et Frère Maximilien-Marie ne cessait de courir d’une fenêtre à l’autre avec son rat de cave pour tenter de les rallumer!
Après avoir eu moins 12° le matin du 12 décembre, il y a eu aussitôt après un radoucissement spectaculaire et toute la neige a disparu.
Le dimanche de Gaudete, troisième de l’Avent, Frère Maximilien-Marie a pu reprendre sans difficulté la route du Puy-en-Velay pour la Sainte Messe dominicale, et il en a été de même pour la nuit et le jour de Noël.
Nous avons observé fidèlement nos traditions de l’Avent : semé le blé de la Sainte-Barbe (cf. > www) et fêté Saint Nicolas, à l’occasion d’une soirée joyeuse et gourmande, avec nos voisins et des amis.
Cette année, nous avons aussi marqué Sainte Lucie : à l’initiative de l’excellente association amie Art’ Borée Sens, et en s’inspirant des traditions des pays scandinaves, il y a eu une soirée de fabrications de lanternes et de lampions de papier, qui s’est tenue au Mesnil-Marie et qui m’a beaucoup intéressé, ainsi que vous pouvez le constater :
Cette soirée devait se conclure par une petite promenade contée dans le hameau, à la lueur des lanternes, mais la pluie et le vent ne permettaient pas de sortir… alors, tout de même, dans notre Mesnil-Marie privé de toute lumière électrique il y a eu une petite promenade qui a consisté à… me retrouver : je me suis en effet montré très coopératif, pour la plus grande joie des enfants!
Les talents de conteur de Frère Maximilien-Marie ont aussi été sollicités pour « l’arbre de Noël » organisé par l’association des parents d’élèves du village voisin de Borée.
Ce sont encore des contes en lien avec la période de Noël, contes pour la plupart inventés par notre Frère, qui ont fait l’objet de la deuxième Veillée Culture & Patrimoine, du mercredi 19 décembre.
Et puis, bien sûr, il y a eu les préparatifs de la Crèche pour laquelle Frère Maximilien-Marie a réalisé une maquette du Mesnil-Marie à l’échelle de nos santons, ce qui l’a bien occupé pendant plusieurs soirées. Vous avez pu découvrir cette Crèche grâce à une mini vidéo (ici > www) et depuis le Saint Jour de Noël, elle est ouverte à la visite libre, ce qui est l’occasion de nombreux et sympathiques contacts.
Je ne vous présente pas avec de l’avance mes voeux pour l’année 2013 : je le ferai – en fonction de mes disponibilités soit le 1er soit le 2 janvier…
Et en attendant je vous laisse pour accompagner Frère Maximilien-Marie à l’oratoire où nous allons d’abord au terme de cette année 2012 d’abord chanter le Miserere, pour demander pardon de tout ce qui n’y a pas été conforme à la Sainte Volonté de Dieu, puis – avec le Te Deum – remercier pour toutes les grâces que Dieu nous a accordées.
Nous vous emportons avec nous dans notre prière…
Lully.
Pour aider le Refuge N.D. de Compassion > www
Quelques textes en rapport avec la fin de l’année civile :
Quand l’année s’achève : dialogue d’une âme fatiguée avec son Seigneur (Marie Noël) > www
Te hominen laudamus (Marie Noël) > www
B.D. « la préférée de Dieu » > www