Concurrents sur le marché, main dans la main dès lors qu’il s’agit de promouvoir la contraception, surtout dans les pays pauvres : ainsi apparaissent des multinationales de l’informatique comme Microsoft et Hewlett-Packard à travers les « fondations caritatives » de leurs figures de proue. La Fondation Bill & Melinda Gates, la Fondation William & Flora Hewlett et la Fondation David & Lucile Packard viennent d’accorder la jolie somme de 28 millions de dollars au profit d’une initiative destinée à cette fin, précisément. L’initiative Advance Family Planning, bénéficiaire de la subvention, travaille au sein de l’Institut Bill & Melinda Gates sur la population et la santé reproductive de john Hopkins Bloomberg School, la plus grande faculté médicale dédiée à la santé publique et à la prophylaxie des Etats-Unis.
L’initiative, rapporte phys.org, vise à faire croître les ressources et l’engagement politique en faveur des programmes de planification familiale et fait suite au Sommet de Londres de juillet 2012 pour le planning familial (FP2020), en vue de permettre à un nombre croissant de femmes et de jeunes filles dans les pays les plus pauvres d’avoir accès aux contraceptifs modernes, « sans contrainte ni discrimination ».
Il s’agit notamment de réduire l’impact des freins politiques.
Neuf pays sont visés : l’Inde, l’Indonésie, le Nigeria, le Sénégal, le Burkina Faso, la RD Congo, l’Ouganda, la Tanzanie et le Kenya.
En clair, le message est le suivant : ces pays ont trop d’enfants et les enfants qui y naissent sont de trop sur cette terre, en tout cas en ce qui concerne Bill, Melinda, William, Flora, David et Lucile. Ils veulent « radicalement transformer les vies et le bien-être des femmes et des familles », assurent leurs fondations.
Comment cela fonctionne-t-il ? Il suffit de voir Melinda Gates à l’œuvre. La presse africaine rendait compte, le 18 décembre, de sa visite au Malawi où elle supervisait une campagne de planning familial financée, forcément, par les pays et fondations riches.
Notant que sa fondation avait « dès le départ » mené des campagnes conjointes sur la vaccination et le planning familial, Melinda Gates explique dans son interview que cette deuxième priorité, après avoir été temporairement repoussée au second plan, avait fait cette année un vrai pas en avant. Un choix qui pousse Melinda Gates « à en parler beaucoup plus ».
Que promet-elle aux femmes qui ont recours à la contraception ? Des études plus longues, une meilleure activité économique, plus de santé et plus de revenus pour les familles qui l’utilisent. Mais, reconnaît-elle, la contraception est controversée. « Elle est encore controversée dans mon pays, alors qu’elle ne devrait pas l’être. Dans chaque pays il faut regarder quels sont leurs problèmes religieux et à quelles contraintes sont soumises les femmes, par exemple : ont-elle du pouvoir ou non ? Une partie du problème relève simplement de l’éducation et de la disponibilité. Dès lors qu’une femme sait que ce n’est pas simplement la volonté de Dieu, qu’elle peut agir sur sa vie reproductive et qu’on l’éduque quant à ses choix possibles, cela peut s’implanter très rapidement. »
Elle parle aussi des moyens utilisés pour sensibiliser les femmes : l’approche « holistique » qui est celle du Sénégal, par exemple, consiste à faire un questionnaire type pour tous les services des cliniques publiques afin que les femmes soient interrogées sur leur recours aux contraceptifs quel que soit leur parcours, puis convaincues de la nécessité de l’utiliser ; puis c’est le secteur privé qui se charge de leur fournir les contraceptifs. De longue durée de préférence : Depo-Provera ou des dispositifs intra-utérins, ces derniers étant principalement des contragestifs interdisant l’implantation de l’œuf fécondé.
Melinda Gates souligne le nombre et les problèmes des grossesses adolescentes liées au mariage très précoce au Malawi, et y milite pour le relèvement de l’âge légal du mariage de 16 à 18 ans, dans un continent où les mariages se font souvent encore plus jeunes. Vrai problème que la contraception ne résout pas…
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Quand vous rencontrez un riche ou un puissant comme ceux que vous avez nommés dans cet article,approchez-vous calmement de lui ou d’elle et posez-lui (elle) la question suivante :“cher monsieur (madame),que diriez-vous à votre maman qui s’interrogerait à savoir si oui ou nom elle doit prendre un préservatif qui vous empêcherait de naître ? Et insistez poliment pour avoir une réponse réaliste,pas seulement rhétorique. Merci C.PELCHAT