Le Congrès des Philippines a approuvé tard dans la soirée de lundi la loi sur la Santé reproductive visant à instituer la contraception et, partant, le contrôle de la population dans ce dernier grand pays asiatique à résister à la culture de mort. Il ne manque plus que la tenue d’un comité interparlementaire en vue de réconcilier les divergences des textes adoptés par le Sénat ce même lundi et par la Chambre de représentants, qui vient donc d’adopter la loi en troisième lecture. Le Congrès est censé ratifier cette version unifiée d’ici à mardi soir en vue d’une signature par Benigno Aquino avant Noël.
Le texte rend obligatoire l’« éducation sexuelle » dans les écoles publiques et privées et prévoit un programme d’aide pour les plus indigents pour leur rendre accessibles dans tous les services de santé les contraceptifs modernes, ceux-ci étant par ailleurs légalisés pour l’ensemble de la population. Seule limite : les mineurs devront avoir l’autorisation écrite de leurs parents ou tuteurs pour avoir accès aux « méthodes modernes de planification familiale ».
La décision de fournir des contraceptifs gratuits aux plus pauvres ne figure pas dans le text adopté par le Sénat et devrait faire l’objet de discussions serrées lors de la commission interparlementaire.
Cette loi aura attendu son adoption pendant de longues années ; la volonté personnelle de Benigno « Noy-Noy » Aquino aura certainement été déterminante. Mgr Gabriel Reyes, président de la commission épiscopale pour la vie et la famille, a dénoncé l’intervention du palais présidentiel en affirmant que « si Malacanang ne s’en était pas mêlé, le “non” aurait gagné (au congrès), spécialement au cours de la seconde lecture ». Il a une nouvelle fois dénoncé la corruption : promesses de subventions locales faites aux élus. Il a précisé qu’il fallait dispenser un enseignement clair sur le caractère mauvais des contraceptifs : « Nous devons expliquer à nos frères dans la foi qu’ils doivent refuser les contraceptifs même si on les leur offre? Nous devons également les aider à comprendre la nature et la beauté de la famille, du mariage, et l’importance qu’il y a à faire ce qui est bien pour les enfants. »
Il a également salué « l’héroïsme » des législateurs qui ont voté non, alors qu’ils sont menacés de voir coupées les subventions publiques dans leurs circonscriptions.
Human Life International réagit par la voix de son président, Father Shenan J. Boquet.
C’est une nouvelle terrible pour les Philippines et pour le monde. Les riches élites occidentales qui voient les enfants du monde en développement comme une menace à éliminer semblent avoir gagné leur médaille la plus convoitée. Ils utilisent leurs milliards pour exploiter le système notoirement corrompu de cette dernière nation pro-vie et pro-famille d’Asie.
Plusieurs évêques catholiques et de nombreux prêtres des Philippines ont fermement parlé contre cette loi de destruction, et ils ont également accueilli positivement le soutien d’autres groupes religieux. Nous espérons que l’Eglise catholique aux Philippines va redoubler d’efforts pour protéger publiquement les fidèles, et qu’elle soutiendra les leaders laïques et les hommes politiques qui continueront cette lutte dans les rues et devant les tribunaux. La bataille n’est pas finie, elle ne fait qu’entrer dans une nouvelle phase.
Il est très important de garder ce principe à l’esprit : la compromission avec le mal ne conduit jamais vers l’unité. En regardant vers l’avenir il est important de se rappeler ce qui s’est passé lorsque la contraception a été largement acceptée aux Etats-unis et qu’il y a eu des appels en direction de l’Eglise afin qu’elle trouve un terrain de compromis avec la culture, comme s’il était de la responsabilité de l’Eglise de se conformer au temps présent.
Premièrement, les appels visant à légaliser pleinement l’avortement se sont multipliés aussitôt, en dépit des assurances des promoteurs de la contraception sur le fait que son acceptation allait conduire à déposer les armes dans la bataille qui faisait déjà rage à propos de l’avortement. Non seulement le cessez-le-feu n’a pas eu lieu, mais il n’y avait plus de fondements à ce que l’Eglise s’oppose effectivement à sa légalisation. Nous avons désormais des lois nationales sur l’avortement parmi les plus laxistes du monde.
S’en est également suivie une période qui n’était pas de paix, ni d’acceptation pour l’Eglise. Au contraire, nous avons vu seulement l’accentuation des attaques contre la foi, la confusion et le départ de nombreux fidèles, et la diminution de l’autorité morale de l’Eglise. Le compromis que beaucoup avaient recherché n’a pas conduit à davantage de collégialité, il a été la cause d’une plus grande division et de davantage d’attaques.
La seule véritable unité se trouvera dans la charité et dans la vérité. Nous ne pouvons accepter de faux compromis de la part de ceux qui recherchent la marginalisation de l’Eglise et de la famille philippine, et ceux des hommes politiques catholiques qui ont soutenu la loi de Santé reproductive doivent savoir que leur attitude entraîne des conséquences spirituelles.
La prière et le jeûne demeurent les armes les plus fortes de notre arsenal et ils aideront à prendre les décisions pratiques qui s’imposent. Human Life International se tient fièrement aux côtés de l’Eglise et des champions de la vie et de la famille aux Philippines alors que la bataille entre dans une nouvelle phase.
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