La Croix du 11 décembre publie un article dont le titre donne le ton :
Face aux actes « antichrétiens », l’Église réagit avec discernement
Tout y est : ‘antichrétiens’ entre guillemets, comme s’il fallait prendre ce qualificatif avec des pincettes, voire douter que les profanations à répétition ne soient pas des actes dirigés contre l’Eglise. Et, au cas où l’on n’aurait pas compris, “l’Eglise agit avec discernement”. Comprenez : pas comme ceux qui s’inquiètent de la montée des actes contre les chrétiens.
Les chiffres cités par l’article sont pourtant éloquents :
“Durant les huit premiers mois de 2012, les services du ministère de l’intérieur ont répertorié 233 vols ou dégradations dans des églises et chapelles et 135 dans des cimetières qualifiés de « chrétiens ». Un chiffre en légère hausse (+ 5 %) par rapport à la même période de l’année précédente”
Oui mais attention : les auteurs de l’article relativisent aussitôt :
“à rapporter aux 45 000 lieux de culte catholiques de l’Hexagone”
Le ratio est ainsi bien moindre. Et tant pis pour les 5% de dégradations en hausse.
Les journalistes du quotidien officiel de la Conférence épiscopale en viennent alors à nier l’acte même de profanation :
“À Cormery (Indre-et-Loire), où le tabernacle de l’église a été forcé et son contenu dérobé en septembre, le P. Gilles Meunier appelle à la prudence face à toute utilisation abusive du terme. « Selon toute vraisemblance, d’après les gendarmes, les coupables ont surtout voulu commettre un vol de métaux précieux. Si les motivations avaient été autres, je l’aurais dit, mais ce n’est pas le cas. » Ce qui n’enlève rien, souligne-t-il, à la « douleur » ressentie par nombre de paroissiens.”
Vandalisme, vol de métaux, dégradations, personne déséquilibrée… les excuses ne manquent pas pour ne pas voir la réalité. De quoi ont-ils peur ? La persécution est pourtant annoncée dans l’Evangile. Nous ne sommes pas plus grand que Le Maître de la moisson.
La suite de l’article nous révèle qu’ils n’ont pas peur de la hausse des profanations, mais des “nombreux sites, souvent proches de l’extrême droite“… Bigre ! Voilà ce que nos journalistes, qui ne font que passer un message de la CEF, affirment :
“Chez certains chrétiens, la publicité donnée à l’indicateur mensuel des actes antisémites et antimusulmans contribue à alimenter le sentiment d’une « différence de traitement ».”
Mais que nenni :
« Il n’y a aucune action comparable à ce que l’on observe avec l’antisémitisme, par exemple », fait valoir la place Beauvau. « Et à vrai dire, les responsables de la communauté chrétienne ne nous ont jamais fait part de la nécessité d’un indicateur spécifique. » Ce qui n’empêche pas le ministère de « prendre les choses au sérieux », et de traiter « ces affaires localement, entre les préfets et les diocèses ».
Oui, car contrairement aux actes antisémites, le ministre ne publie pas un communiqué à chaque profanation anticatholique (ce serait quasiment du quotidien !) et il ne se déplace pas non plus sur place pour donner un coup de menton et affirmer “plus jamais ça” !
Ce qui inquiète la CEF, ce sont ces fameux, ces horribles “traditionalistes” (ces horribles qui pensent encore que la messe est un sacrifice – si ce n’est pas pire que toutes les profanations, ça !) :
“Pour ne pas laisser le champ libre aux associations traditionalistes et donner aux magistrats un interlocuteur unique, la CEF a créé en 1996 une association, Croyances et libertés, destinée à défendre en justice « les sentiments » et les « convictions » des catholiques. À plusieurs reprises – en particulier lors du détournement de la Cène dans une publicité – l’association a porté plainte.”
Une association fantôme, que l’on n’entend jamais, mais qui est là pour délégitimer l’action de l’Agrif (jamais citée dans l’article de la Croix : il ne faudrait pas qu’il lui vienne à l’idée de porter plainte…). Ne pouvant dénier aux laïcs le droit d’agir au sein de la société pour défendre l’Eglise, sans les clercs, et parfois contre les clercs, la CEF empiète sur le terrain du laïcat chrétien (contre la lettre du Concile Vatican II…).
Toutefois, les évêques réfléchissent à un autre mode d’action. Parce que Croyances et libertés est souvent déboutée au nom de la liberté d’expression. Lors de leur Assemblée plénière à Lourdes en novembre, les évêques ont annoncé leur intention de « lancer une réflexion » sur les modes d’action.
Messieurs les épiscopes, pendant que les églises sont profanées, bonne réflexion !
Vous avez raison de le souligner .
Marre de faire la politique de l’autruche ,marre de marcher dans le même sens que les politicards et des journaleux
Chacun de nous sur terre a droit au respect de ses convictions aussi bien religieux que laïques croyants ou incroyants
“Je n’ai pas pu déposer plainte pour le motif de profanation car c’est uniquement réservé aux tombes et je le regrette, nous vivons dans un monde où il n’y a plus rien de sacré”.
dixit tout récemment le curé de l’église de St Rambert à Lyon, en parlant d’un tabernacle brisé et les habituels actes d’incivilité, comme à la chapelle de la Base Navale de Toulon…
Votre article est tout à fait juste. Merci de le dire et vivent les blogues et internet (pour le meilleur même s’il y a aussi le pire) : la cité de Dieu.
L’article mentionne que l’association « Croyances et libertés » est souvent déboutée ; mais este-t-elle souvent ? Nous n’en ouïssons jamais rien, en tout cas.
Il me semble que la montée de ces violences nous montre à nous catho qu’il est urgent qu’on se bouge plus pour l’évangélisation et pour mettre plus encore en pratique l’évangile afin que nous réagissions comme le ferait le Christ; que nous soyons réellement lumière pour ce monde et en apaisons les tensions toujours croissantes
IL faudrait que la CEF mette ses fiches à jour. La destruction ou dégradation, quelle qu’en soit les mobiles, de lieu de culte est sévèrement puni par le Code pénal :
Article 322-3-1
Créé par LOI n°2008-696 du 15 juillet 2008 – art. 34
La destruction, la dégradation ou la détérioration est punie de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 € d’amende lorsqu’elle porte sur :
° (…) un édifice affecté au culte ;
Les peines sont portées à dix ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende lorsque l’infraction prévue au présent article est commise avec la circonstance prévue au 1° de l’article 322-3.
Mais ces questions juridiques ne sont pas comprises. Ou alors “on” fait semblant de ne pas les comprendre en prétendant que seules les tombes sont protégées.
Pas tous mais les vassalisés au progressisme et au politiquement correct, ces épiscopes et au moins un cardinal ne porteront plus la couleur rouge ou violette de peur qu’on les saigne. Pas de signe distinctif il ne faut pas être trop visible. À Marseille il y a un jésuite relativement jeune qui porte chemise ou autre t shirt de couleur, mais surtout pas de col romain et nul croix afin de ne pas offenser les musulmans et un autre qui est respecté des musulmans car lui il porte son bleu de travail, sa soutane. Rétro? non on le reconnait et l’on sait qu’il est prêtre, un alter Christus dont il n’a pas honte.
La place Beauvau a beau jeu de se retrancher derrière l’excuse “à vrai dire, les responsables de la communauté chrétienne ne nous ont jamais fait part de la nécessité d’un indicateur spécifique”
C’est simple: il n’y a pas d’indicateur spécifique – pourquoi? parce que ce n’est pas nécessaire – pourquoi? parce qu’il n’y a pas d’indicateur spécifique. Chez les cadres de la fonction publique, on a une longue expérience de ce genre de cercle vicieux.
La CEF devrait tenter une expérience: dans le fléchage des dons (modèle: le diocèse de Toulon, hélas pas réalisé pour chaque diocèse) prévoir une flèche vers “lutte contre les manifestations anti-catholiques: information sur les “incivilités” à l’encontre des lieux de cultes, financement des actions en justice nécessaires, …” C’est un poste sur lequel je contribuerais certainement.
Jésus Christ n’avait pas choisi ses apôtres parmi les mauviettes: Jacques et Jean les fils du tonnerre; Pierre qui dégaine son épée à Gethsémani ; Mathieu habitué à percevoir des impots impopulaires…On imagine leurs réactions face aux dégradations des lieux saints. Pour la nouvelle évangélisation, que ceux qui se sentent agressés relisent les évangiles