Depuis deux ans, le palais Altemps, l’un des édifices majeurs de la Renaissance romaine et siège d’une importante collection de sculptures antiques, abrite dans sa chapelle la messe selon la forme extraordinaire chaque dimanche à 11 h. À la demande de l’Opera Familia Christi qui en est à l’origine, cette messe ne fait d’ordinaire l’objet d’aucune publicité.
C’est donc une belle surprise que de la voir inscrite au programme du festival de musique baroque Festina Lente organisé du 18 novembre au 19 décembre au palais Altemps et dans l’église voisine de Saint-Apollinaire, aujourd’hui rattachée à l’université pontificale de la Sainte-Croix (Opus Dei). Sur le dépliant officiel du pèlerinage, non seulement la célébration de la messe traditionnelle est mentionnée dans le texte de présentation du festival mais aussi explicitement spécifiée pour ce samedi 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception.
La messe est à 11 h mais il est recommandé d’arriver en avance pour trouver son chemin et une place sur les bancs de la chapelle. Le soir, à 19 h, l’un des temps forts du festival sera l’interprétation de la messe Hor le tue forze adopra en l’église Saint-Apollinaire, du compositeur Felice Anerio (1560-1614), l’un des musiciens emblématiques des heures glorieuses du palais et de la famille Altemps. Comme toutes les autres œuvres jouées durant le festival, il s’agira de la première interprétation de cette messe à l’époque contemporaine. Comme l’entrée est gratuite, les amateurs ont intérêt, là encore, à arriver en avance.
Au-delà de l’importance musicale de cet événement romain, parrainé par le Président de la République italienne, on peut méditer sur la valeur culturelle accordée naturellement à la liturgie traditionnelle par les dirigeants du musée Altemps et les organisateurs du festival. Car si, grâce à Benoît XVI, la messe traditionnelle est de nouveau chez elle (du moins canoniquement) dans nos paroisses, rien n’interdit qu’elle le soit encore et toujours dans les lieux d’histoire et de culture…