Praveen, Savita à gauche, Kitty Holland à droite |
La journaliste irlandaise auteur de l’information qui a déclenché l’hystérie pour réclamer la légalisation de l’avortement dans ce dernier pays européen– avec Malte – à l’interdire dans tous les cas, a fait savoir lors d’une émission de radio sur Newstalk 106 qu’il subsiste bien des interrogations sur les raisons de la mort de Savita Halappanavar. Même celle de savoir si la jeune femme, morte d’une septicémie massive alors qu’elle était enceinte de 17 semaines, a réellement demandé un avortement comme l’affirme son mari, Praveen.
Kitty Holland, interviewée par Marc Coleman, s’est montrée « troublée et sur la défensive », pour reprendre les termes de Hilary White, de LifeSiteNews. Dans une analyse qui achève de montrer à quelle point l’« affaire » Savita a été instrumentalisée par le lobby de l’avortement, elle souligne que Kitty Holland a tout fait pour faire porter le chapeau de l’agitation médiatique au mari de la défunte, Praveen, tentant d’expliquer que sa présentation de la suite des événements s’est révélée « un peu confuse », aussi bien en ce qui concerne l’origine de l’infection, le moment où elle a été décelée, le traitement qui y a été apporté et son rapport effectif avec la grossesse de Savita. (Le premier article de ce blog sur l’affaire est ici, il y en a eu plusieurs autres depuis.)
« Etes-vous sûre qu’il a demandé un avortement ? », a demandé Marc Coleman. « Oh, je ne suis sûre de rien », a répondu Kitty Holland. « Je suis sûre de ce qu’il m’a raconté, mais comme tout le monde, j’attends l’enquête et ses résultats. Je ne peux pas parler avec certitude. Qui sait ce qu’il en sortira, de cette enquête ? Il se peut bien qu’ils nous expliquent qu’elle a attrapé autre chose à l’extérieur de l’hôpital avant même d’y être entrée, et qu’il n’y a pas eu de demande d’avortement. »
Praveen Halappanavar n’a cessé d’affirmer que vu son état, sa femme, Savita, dentiste, avait à plusieurs fois réclamé l’avortement et que cela lui avait été refusé tant que le cœur de son bébé battait encore au motif que « l’Irlande est un pays catholique ». De retour dans son pays, il a déclenché une campagne massive visant à montrer que l’état de Savita s’est empiré jusqu’à devenir désespéré parce qu’elle n’a pas bénéficié de l’avortement, refrain repris par les groupe abortistes et féministes irlandais qui réclament la modification de la loi afin que la mise à mort de l’enfant à naître soit possible si la vie de la mère est menacée. Et ce alors que l’Irlande se prévaut d’un des taux de mortalité maternelle les plus bas au monde.
Selon des éléments « fuités » du dossier médical de Savita par Praveen et son avocat la demande d’avortement n’y figurerait pas. Kitty Holland a expliqué, pour se défendre, qu’il se peut bien que les demandes d’avortement ne soient jamais consignées dans les dossiers médicaux des maternités irlandaises, mais en tout cas le doute est là et elle ne va pas jusqu’à se porter garant de l’existence de cette demande. Elle a également avoué que Praveen Halappanavar lui avait dit « à un moment » que sa femme n’avait reçu que des antalgiques, et pas du tout d’antibiotiques…
Kitty Holland a dû également s’expliquer sur les différences entre son premier article, publié le 14 novembre dans l’Irish Times, et celui qu’elle a écrit pour The Observer trois jours plus tard. Dans le deuxième, elle affirme explicitement : « Le fait que le refus d’avortement opposée à Savita ait joué un rôle dans sa mort reste à établir. » Pourquoi ne pas avoir dit cela d’emblée, lui demande Coleman. Réponse embarrassée : « Je ne faisais que citer les inquiétudes du mari, Praveen. Et à aucun moment… Je veux dire… vous savez que cela a été suggéré dans le titre, qu’évidemment je n’ai pas écrit. Vous savez, “on lui a refusé l’avortement” était entre guillemets. Mmm… Mais vous avez que je rapportais les préoccupations du mari, ce dont il a dit que cela le préoccupait et ce dont il a dit que cela s’était passé à l’hôpital. »
Et de rejeter la faute de l’interprétation qui a été faite de son papier dans le « monde entier » sur le « public » qui a « inféré » que la mort de Savita était due à l’absence de l’avortement. C’est oublier un peu vite que les manifestations demandant la légalisation de l’avortement avaient été annoncées à mots couverts plusieurs jours avant la publication de l’article de Kitty Holland au réseau des militants pro-avortement.
Mais le mal est fait. Le gouvernement irlandais, qui a entre-temps reçu un rapport sur l’avortement dans les cas où la santé de la femme est en jeu, s’est affirmé prêt à modifier la loi en s’appuyant notamment sur le cas Savita. Mais le ministre du Transport, Leo Varadkar a souligné qu’une telle loi pourrait bien s’avérer anticonstitutionnelle, et qu’il faudrait en venir au référendum, même si le gouvernement ne prévoit pas d’en faire un pour le moment – il est vrai que jusqu’ici, les Irlandais ont systématiquement rejeté l’avortement légal.
Il est clair que la publicité donnée à l’affaire Savita pourrait infléchir ce point de vue.
Même si la manière de présenter ce cas tragique devait en fin de compte apparaître comme de la désinformation pure et dure.
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