23 novembre
Fête de Saint Clément 1er
Dans la continuité des réflexions et de l’Instruction Pastorale de Monseigneur Louis Edouard Pie que je publiais hier (cf. > www), voici deux autres textes – beaucoup plus courts – dont on peut dire qu’ils sont véritablement prophétiques tant ils semblent décrire ce qui se passe aujourd’hui dans nos sociétés.
Le premier, de 1901, est extrait d’une allocution consistoriale prononcée par le Pape Léon XIII, et le second, de 1903, est tiré de la première lettre encyclique de Saint Pie X.
Nous y sommes bien loin de l’optimisme – aussi naïf et béat que fallacieux – du prétendu « esprit du concile » ; ils sont, tout au contraire, remplis de ce même réalisme surnaturel et de la même lucidité spirituelle qui inspiraient déjà Saint Jean à la fin du 1er siècle lorsqu’il écrivait : « Ne vous étonnez point, mes frères, si le monde vous hait (1 Johan. III, 13)… Nous savons que nous sommes de Dieu ; et le monde est tout entier sous l’empire du Malin (ibid. V, 19)« .
Luca Signorelli : la réprobation des damnés
(fresques de la cathédrale d’Orvieto – détail)
Il est à redouter que la société civile ne coure à des catastrophes d’autant plus grandes qu’elle s’éloigne davantage de Jésus-Christ Rédempteur :
« Vénérables Frères, le grand souci qui nous tourmente est de voir que les épreuves et les afflictions qui entourent les catholiques, loin de s’atténuer, vont en s’aggravant chaque jour et même se propagent d’une partie de l’Europe à l’autre comme une véritable contagion… Ce qui domine en ce moment, c’est le dessein manifeste des ennemis de l’Église d’attaquer violemment les institutions chrétiennes, et on dirait qu’il y a comme un pacte formé entre eux dans ce but. On en voit la preuve dans ce qui se passe un peu partout, à savoir les soulèvements des foules, les cris de violence et les menaces proférées en public, les publications populaires, les outrages publics jetés sur les choses et les personnes les plus respectables. Ce sont là de tristes indices pour l’avenir et qui font présager avec toute vraisemblance qu’à des temps malheureux succéderont des temps plus malheureux encore. L’Église, sans doute, appuyée sur Dieu et n’ayant rien à craindre pour elle, attendra et supportera toutes les luttes que chaque jour lui apportera. Quant aux États, il est à craindre qu’ils ne voient point où ils vont, et pour la société civile elle-même, il est à redouter qu’elle ne coure à des catastrophes d’autant plus grandes qu’elle s’éloigne davantage de Jésus-Christ Rédempteur ».
15 août 1901.
4 octobre 1903.