La plus importante association professionnelle de gynécologues aux Etats-Unis vient de proposer qu’on en finisse avec la consultation obligatoire et la prescription des contraceptifs hormonaux, estimant que la pilule devrait être en vente libre à l’instar du préservatif.
Il s’agit de l’American College of Obstetricians and Gynecologists qui, à vrai dire, a étonné même les médias, ne serait-ce que parce que les visites annuelles des femmes qui se font prescrire la pilule rapportent de l’argent au médecin.
Les médecins mettent en avant le fait qu’à l’heure actuelle une grossesse sur deux « n’est pas désirée » et que pour réduire ce taux il faudrait faciliter l’accès aux contraceptifs. Chose difficile à l’heure où les visites au médecin sont souvent retardées pour des raisons économiques, ou malaisées à obtenir au moment où les femmes ont besoin de faire vite renouveler leur prescription.
Et les effets secondaires de la pilule ? Comme toujours, on les minimise, assurant que le risque d’embolie qui lui est associé est plus important encore pendant la grossesse et après l’accouchement, et que les femmes ayant des facteurs de risque – celles qui fument ou qui ont déjà eu des problèmes de caillots de sang par exemple – le savent bien et s’abstiendraient de se mettre sous pilule.
Par ailleurs, ils soulignent que la pilule du lendemain, surdosée en hormones, est déjà en vente libre.
Le principal frein à cette mesure est financier… puisque les considérations morales à ce propos sont évidemment taboues. La Food and Drug Administration a fait savoir mardi qu’elle est prête à rencontrer des fabricants qui seraient prêts à commercialiser la pilule en vente libre et à étudier la question. Mais l’équivalent du ministère de la Santé (Health and Human Services) voit une difficulté dans le fait que la pilule en vente libre serait aux frais des femmes qui peuvent prétendre la faire rembourser au titre de leur assurance santé, une obligation qui est en train de devenir universelle aux Etats-Unis sous l’impulsion de Barack Obama.
Quant au principe de précaution, les effets néfastes de la pilule sur la santé des femmes et leur vie relationnelle, les dangers de l’absorption massive d’hormones des années durant, les effets de celle-ci sur l’écosystème, on n’y pense même pas.
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Le principe de précaution, mentionné par rapport à la santé de celles qui ingèrent la pilule, est à étendre à l’ensemble de la vie animale (au moins) de la planète: en effet, les hormones ingérées par les femmes sous pilule sont rejetées dans l’environnement (non filtrées lors du traitement des eaux usées) et perturbent (on le sait déjà) les poissons … donc aussi tous ceux qui vont, tôt ou tard, consommer ces eaux retraitées ou les maillons intermédiaires de la chaîne alimentaire qui l’auront consommée. Le bouleversement généralisé de l’écosystème est en marche, mais curieusement les écologistes patentés n’y font pratiquement jamais allusion.