Le pape Benoît XVI a publié en latin le 10 novembre dernier, une lettre apostolique en forme de motu proprio titrée Latina lingua fondant une Académie pontificale du Latin ou de la latinité (Pontificia Academia Latinitatis). Il ne manquera pas de commentateurs pour hausser les épaules devant une telle initiative : dans la crise que traverse l’Église, une telle initiative n’est-elle pas incongrue ? Du point de vue de l’application de Summorum Pontificum et de la promotion de la messe traditionnelle, assurément pas ! De nombreux jeunes prêtres et séminaristes diocésains nous ont souvent avoué que leur désir de célébrer ou d’apprendre cette liturgie, était freiné voire empêché par le fait qu’au cours de leur formation au séminaire ils n’avaient pas eu ou n’ont toujours pas d’apprentissage du latin. C’est encore la situation générale en France. Un des buts de la création de cette Académie, bien qu’il n’apparaisse pas explicitement dans le motu poprio ou dans les statuts de cette institution qui sera placée sous l’autorité du Conseil pontifical pour la culture, a été précisé par le futur président de l’Académie, le professeur Ivano Dionigi, recteur de l’Université de Bologne. Il a en effet déclaré à L’Osservatore Romano le 11 novembre, que de ses deux priorités à la tête de l’institution, « la première » sera de « rétablir l’étude obligatoire du latin au séminaire ». On comprend donc ainsi comment la création de la Pontificia Academia Latinitatis sera aussi très utile à l’apprentissage de la « forme extraordinaire » du rit romain…