Monseigneur Dufour, archevêque d’Aix-en-Provence et Arles, a publié son texte pour défendre le mariage :
“[…] Si ce projet était voté, il donnerait au mariage une signification qui laisserait les couples et les familles dans la plus grande confusion et, à terme, ébranlerait le socle sur lequel est fondée notre société. Le mariage est l’institution qui unit un homme et une femme, et qui donne un père et une mère à l’enfant qui naît de cette union.
Il nous faut répondre principalement à deux arguments des tenants de l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe : le droit au mariage au nom de l’égalité, et au nom de l’amour.
Un droit pour tous au nom de l’égalité ? Ce prétendu droit serait le refus de la différence sexuée qui fonde la vie humaine, changerait la signification du mariage, et établirait une nouvelle discrimination entre les enfants, ceux qui auraient droit à un père et une mère et ceux qui n’y auraient pas droit. D’autre part des règles délimitent aujourd’hui et délimiteront encore demain les alliances autorisées et les alliances interdites au mariage.Un droit au nom de l’amour ? Oui, tout être humain est capable d’aimer, de s’engager dans l’amour, et d’aimer durablement. Mais le mariage n’est pas uniquement la reconnaissance d’un amour. Le mariage est une institution qui fonde la filiation et la généalogie. Il ne peut être remplacé par un « objet juridique asexué » sans saper les fondements de la société, de l’identité des personnes, et de la famille. Citons ici le grand rabbin Gilles Bernheim : « L’homoparentalité n’est pas la parenté… Ce mot nouveau relève de la fiction. En effet, ce n’est pas la sexualité des individus qui a jamais fondé le mariage ni la parenté, mais d’abord le sexe, c’est-à-dire la distinction anthropologique des hommes et des femmes ».
De nombreux arguments forgent notre conviction que le mariage civil est un bien précieux qui sert l’intérêt général au sein de notre société. C’est pour ce bien que je dis « Oui au mariage » et que je refuse le projet de loi qui en sape les fondements et en change la signification. Cette conviction naît aussi de notre foi en l’acte créateur de Dieu qui institue la différence sexuelle comme principe de vie. « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme » (Genèse 1,27).
Monsieur Hollande croit marquer l’histoire en faisant voter le projet de loi qui dénature le mariage. Au regard de l’histoire de l’humanité, c’est l’inverse qui se produira ; ce projet sera une grande tâche noire et l’on dira demain : « Comment ont-ils pu promouvoir une telle chose en ce temps-là ? » Non, Monsieur le Président, osez renoncer à ce projet pendant qu’il est encore temps ; vous en tirerez une vraie fierté, celle du courage.
J’encourage les catholiques à parler, à s’informer, à argumenter, à engager le débat autour d’eux, à écrire à leurs députés, à leurs sénateurs, à leurs maires, à agir, à se manifester… Je les invite à le faire dans le respect des personnes. Je les invite aussi à prier et à jeûner : nous croyons en la force de l’Esprit qui crée et agit, qui pénètre les cœurs et les pensées. Il est capable de réaliser l’impossible comme il l’a fait dans le sein de Marie.
Oui au mariage qui unit un homme et une femme et donne un père et une mère à tout enfant qui vient au monde.”