Jeudi 11 octobre 2012,
fête de la Maternité Divine de la Bienheureuse Vierge Marie.
La Chapelle Papale de ce jeudi 11 octobre 2012 pour l’ouverture de l’Année de la Foi
(cliché enregistré sur notre ordinateur pendant la diffusion en direct de la TV Vaticane)
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Ce matin, avec Frère Maximilien-Marie, nous avons suivi avec un grand intérêt, grâce à la télévision vaticane, en direct depuis la Place Saint-Pierre, la diffusion sur internet de la Chapelle Papale qui marquait l’ouverture solennelle de l’année de la Foi.
Il faisait grand soleil à Rome.
Le Souverain Pontife, entouré des cardinaux, patriarches, archevêques et évêques participants au Synode consacré à la « nouvelle évangélisation », a célébré la Messe avec autant de solennité que le permet le nouvel ordo…
On notait la présence de Sa Sainteté le Patriarche de Constantinople, Bartholomée 1er, sur une estrade placée à la droite du trône pontifical.
A la fin de la cérémonie, le Patriarche a pris la parole : j’ai noté que son intervention était toute pénétrée d’une profonde amitié pour le Pape Benoît XVI. Le texte qu’il a lu en italien (et que j’ai bien compris lorsqu’il l’a prononcé) se trouve disponible ce soir sur le site du Patriarcat Oecuménique… en grec ou en anglais (> www).
Etait aussi présent – mais sur le côté et derrière les évêques catholiques – le Docteur Rowan Williams, très prochainement démissionnaire « archevêque » de Cantorbéry et président de la communion anglicane.
Sa Sainteté le Patriarche de Constantinople Bartholomée 1er
(cliché enregistré sur notre ordinateur pendant la diffusion en direct de la TV Vaticane)
Ce que nous attendions avec impatience, c’était l’homélie du Souverain Pontife, bien sûr.
Déjà, hier, à l’occasion de l’audience générale, notre Saint-Père le Pape Benoît XVI avait eu quelques paroles fortes en disant : « Les documents du concile Vatican II, auxquels il faut revenir, en les dépouillant d’une foule de publications qui souvent, au lieu de les faire connaître, les ont cachés, sont, également pour notre époque, une boussole qui permet au navire de l’Église d’avancer en haute mer, au milieu des tempêtes ou des vagues calmes et tranquilles, pour naviguer en toute sûreté et arriver à bon port » (texte intégral de l’audience > www).
Bien sûr, « la Croix » (« Lire ‘la Croix’, quelle croix! ») n’a retenu qu’un seul mot : boussole, en omettant la première partie de la phrase… Et le dit quotidien continue d’accumuler ces publications dénoncées par le Pape, qui cachent les textes du concile, en faussent l’interprétation correcte ou la noient dans un fatras aussi superficiel qu’inconsistant.
Ce que nous avons vu, nous, à travers et au-delà des images retransmises sur l’écran de l’ordinateur, c’est un vieil homme (il est dans sa quatre-vingt-sixième année), fatigué certes (qui ne le serait pas à sa place?) mais non pas abattu, toujours ferme et fort, à l’intelligence hors du commun et à la lucidité sans concession, qui – comme je l’avais écrit il y a deux jours (cf. > www) – veut faire « rebondir » l’Eglise, après ce demi-siècle de tempête et de crise.
Mû par une foi, une espérance et une charité absolument surnaturelles, le Pape Benoît XVI, avec sa méthode de douce fermeté, s’efforce de maintenir fermement le gouvernail de la Barque de Pierre, et de ramener les fidèles à l’essentiel : l’adhésion au Christ Sauveur et – par là – la réception du Salut acquis par Son Sang.
Il sait très bien qu’il ne peut pas réécrire l’histoire de ces cinquante dernières années, qu’il ne peut pas faire comme s’il n’y avait rien eu ; alors il recueille tout ce qui demeure de bon, il se fonde sur tout ce qui reste de solide, il se dégage de tout ce qui est accessoire pour « affermir ses frères dans la foi » et pour rassembler le troupeau du Christ, afin de le conduire le plus paisiblement possible vers les bons pâturages qui le feront revivre, invitant brebis et agneaux à sortir des lieux qui ne sont que marécages, landes envahies de ronces et terrains de chasse des loups rapaces…
Sa Sainteté le Pape Benoît XVI écoutant l’adresse du Patriarche de Constantinople
(cliché enregistré sur notre ordinateur pendant la diffusion en direct de la TV Vaticane)
Témoins de ce que j’affirme ces quelques extraits de l’homélie qu’il a prononcée ce matin que je vous recopie ci-dessous (vous pouvez, si vous le désirez, bien évidemment, en lire et relire l’intégralité sur le site du Saint-Siège > www). On doit être convaincu que chaque mot a été soigneusement pensé et pesé dans ce texte qui n’allait pas manquer d’être aussitôt commenté et qui le sera encore.
Ainsi :
« A cinquante ans de l’ouverture du concile oecuménique Vatican II, c’est avec une joie profonde que nous inaugurons l’année de la Foi… » a commencé par dire le Saint-Père. C’était clairement affirmer que l’objet principal de cette célébration était bien l’année de la foi plus qu’une commémoration du concile. Il le dira d’ailleurs encore avec plus de force plus loin en ajoutant que les signes accomplis ce matin « (…) nous offrent l’opportunité de dépasser cette perspective (sous entendu celle de la commémoration) pour aller au-delà ».
Et le Pape de préciser ce qu’est cet « au-delà » de la commémoration : « la foi dans le Christ, la foi apostolique, animée par l’élan intérieur, qui pousse à annoncer le Christ à chaque homme et à tous les hommes… »
Le Souverain Pontife a ensuite cité le discours inaugural du concile prononcé par Jean XXIII : « Voici ce qui intéresse le Concile Œcuménique : que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit défendu et enseigné de façon plus efficace. (…) Le but principal de ce Concile n’est donc pas la discussion de tel ou tel thème de doctrine … pour cela il n’est pas besoin d’un Concile … Il est nécessaire que cette doctrine certaine et immuable, qui doit être fidèlement respectée, soit approfondie et présentée de façon à répondre aux exigences de notre temps » (AAS 54 [1962], 790.791-792).
Notons aussitôt que c’est déjà ce même passage qu’avait choisi le nouvellement élu Pape Benoît XVI dans son fameux discours du 22 décembre 2005 (nous l’avions cité ici > www) lorsqu’il avait commencé à poser les fondements d’une lecture du concile dans une herméneutique de la continuité, pour rectifier l’herméneutique de la rupture qui avait été si souvent favorisée auparavant.
Bien plus, à l’adresse de tous ceux qui ont utilisé « LE » concile pour faire n’importe quoi, qui se sont gargarisés de l’expression « l’esprit du concile » pour justifier les plus aberrantes innovations, Benoît XVI n’a pas craint de dire, d’un ton tranquille et détaché : « … j’ai insisté à plusieurs reprises sur la nécessité de revenir, pour ainsi dire, à la “lettre” du Concile – c’est-à-dire à ses textes – pour en découvrir aussi l’esprit authentique (…). La référence aux documents protège des excès d’une nostalgie anachronique et de courses en avant et permet d’en saisir la nouveauté dans la continuité. Le Concile n’a rien produit de nouveau en matière de foi et n’a pas voulu en ôter ce qui est antique. Il s’est plutôt préoccupé de faire en sorte que la même foi continue à être vécue dans l’aujourd’hui, continue à être une foi vivante dans un monde en mutation… »
Enterré, donc, le prétendu « esprit du concile »!
Le Pape ensuite n’a pas manqué de rappeler et de déplorer que « dans les années qui ont suivi, beaucoup ont accueilli sans discernement la mentalité dominante, mettant en discussion les fondements même du depositum fidei (trad. : le dépôt de la foi) qu’ils ne ressentaient malheureusement plus comme leurs dans toute leur vérité. »
Voilà pourquoi il insiste : « …aujourd’hui l’Église propose une nouvelle Année de la foi ainsi que la nouvelle évangélisation, ce n’est pas pour célébrer un anniversaire, mais parce que c’est une nécessité, plus encore qu’il y a 50 ans! Et la réponse à donner à cette nécessité est celle voulue par les Papes et par les Pères du Concile, contenue dans ses documents ».
La nouvelle évangélisation est désormais devenue une urgence parce que : « Les dernières décennies ont connu une « désertification » spirituelle. Ce que pouvait signifier une vie, un monde sans Dieu, au temps du Concile, on pouvait déjà le percevoir à travers certaines pages tragiques de l’histoire, mais aujourd’hui nous le voyons malheureusement tous les jours autour de nous. C’est le vide qui s’est propagé. »
Pourtant Benoît XVI ne se perd pas en lamentations stériles, il nous remet en face de notre responsabilité, dans l’espérance et dans le zèle pour les âmes : « Mais c’est justement à partir de l’expérience de ce désert, de ce vide, que nous pouvons découvrir de nouveau la joie de croire, son importance vitale pour nous, les hommes et les femmes. Dans le désert on redécouvre la valeur de ce qui est essentiel pour vivre ; ainsi dans le monde contemporain les signes de la soif de Dieu, du sens ultime de la vie, sont innombrables bien que souvent exprimés de façon implicite ou négative. Et dans le désert il faut surtout des personnes de foi qui, par l’exemple de leur vie, montrent le chemin vers la Terre promise et ainsi tiennent en éveil l’espérance. La foi vécue ouvre le cœur à la Grâce de Dieu qui libère du pessimisme. Aujourd’hui plus que jamais évangéliser signifie rendre témoignage d’une vie nouvelle, transformée par Dieu, et ainsi indiquer le chemin. »
Sa Sainteté le Pape Benoît XVI donnant la bénédiction pontificale à l’issue de la célébration
(cliché enregistré sur notre ordinateur pendant la diffusion en direct de la TV Vaticane)
N’est-ce pas là tout ce que je vous écrivais il y a deux jours, bien chers Amis? (cf. > www)
Alors, oui, sursum corda!
Avec notre bon et vénéré Pape, ancrés dans la véritable et sainte Tradition de l’Eglise, avançons résolument en témoins de la Vérité du Christ Sauveur, pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.
Lully.
« Que la Vierge Marie brille toujours comme l’étoile sur le chemin de la nouvelle évangélisation. Qu’elle nous aide à mettre en pratique l’exhortation de l’Apôtre Paul : « Que la Parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse ; instruisez-vous et reprenez-vous les uns les autres avec une vraie sagesse… Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus Christ, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père » (Col. III,16-17). Amen! »