Lors de la messe pour l’ouverture de l’année de la foi, jeudi dernier, Benoît XVI a expliqué en ces termes le but du concile Vatican II:
Dans son discours inaugural, Jean XXIII présenta le but principal du concile oecuménique en ces termes: Ce qui intéresse le Concile est que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit défendu et enseigné de façon plus efficace. Son but principal n’est donc pas la discussion de tel ou tel thème de doctrine. Pour cela il n’est pas besoin d’un Concile. Or il est nécessaire que cette doctrine certaine et immuable, qui doit être fidèlement respectée, soit approfondie et présentée de façon à répondre aux exigences de notre temps.
Il peut sans doute sembler étrange qu’un concile ne se fixe pas pour but de discuter un point de doctrine, puisque tous les conciles, jusqu’à Vatican II, s’étaient précisément fixés cet objectif. Cependant, depuis Vatican I et l’infaillibilité pontificale, il est vrai que l’on peut se passer de la réunion d’un concile pour préciser un point de doctrine (c’est ainsi que Pie XII a promulgué le dogme de l’Assomption. C’est ainsi également, bien que cela soit moins solennel, que Paul VI a rappelé la doctrine traditionnelle sur la régulation des naissances ou que Jean-Paul II a rappelé la doctrine traditionnelle sur l’ordination sacerdotale réservée aux hommes).
Cependant, il est un point que le Pape n’aborde pas et qu’il nous faudra bien, un jour, examiner: c’est l’affaiblissement de l’autorité magistérielle depuis Vatican II. Ayant refusé de promulguer un dogme, Vatican II a pu laisser s’imposer l’idée que le Magistère délaissait les questions dogmatiques. Ce qui est évidemment faux et d’ailleurs impossible, mais il serait certainement souhaitable que l’Eglise enseignante retrouve, si je puis dire, le chemin de l’autorité magistérielle. Nous prions souvent à cette intention. En tout cas, aujourd’hui comme hier (je crois que c’est Jean Madiran qui a utilisé ces termes le premier), nous redisons que nous ne sortirons de la crise actuelle de l’Eglise que par voie de sainteté et par voie d’autorité.
En attendant, il faut se réjouir que le Pape nous rappelle cet impératif d’approfondir la doctrine certaine et immuable. Se replonger dans ce qui est sûr est aussi la meilleure façon de restaurer l’unité de l’Eglise, parfois bien malmenée au cours des dernières décennies.