Non, ce n’est pas une blague – encore que cet article soit classé dans la rubrique “Humour” de ce blogue. Mes lecteurs canonistes pourront nous donner leurs avis autorisés, mais la chose mérite
d’être narrée.
Mgr William D. Borders (photo) – en anglais le patronyme veut dire limites, frontières, confins et l’on va voir
que cela a du sens… – est né le 3 octobre 1913 à Washington dans l’Indiana. Il a donc aujourd’hui 96 ans ! Il fut ordonné prêtre pour le diocèse de la Nouvelle Orléans (Louisiane) le 18 mai 1940,
le jour où, en France, le maréchal Pétain devient vice-président du Conseil et où la Wehrmacht atteint l’Oise et la Somme…
Le 2 mai 1968 – jour où la faculté de Nanterre est fermée ce qui va amorcer le “Mouvement de Mai 68” – le prêtre est nommé évêque d’Orlando (Floride) par Paul VI – il sera nommé en 1974,
archevêque de Baltimore (Maryland), siège qu’il occupera jusqu’en 1989.
Il faudrait être aveugle ou sourd – où vivre sur… Alpha du Centaure –pour ignorer qu’en ce mois nous célébrons les premiers pas de l’homme sur la lune, le 20 juillet 1969. Or, la Mission
Apollo 11 de la NASA qui allait réaliser ce prodige partit de la base de Cap Canaveral en Floride, située sur le territoire du diocèse d’Orlando.
Il y eut, peu de temps après, une visite ad limina d’évêques américains, dont Mgr Borders faisait partie. Lors de l’audience pontificale Paul VI salua chaque membre de la
délégation. Arrivé à Mgr Borders il lui demanda quel était son diocèse. Avec une certaine nonchalance Mgr Borders lui répondit : « Vous voyez, Très Saint Père, je suis l’évêque
de la Lune ». Paul VI eut un mouvement de recul pensant que le prélat auquel il s’adressait n’avait plus toute sa tête. Mais Mgr Borders, sans doute satisfait de son effet,
poursuivit en précisant au pape qu’en vertu du Code de droit canonique – celui de 1917 qui était alors en vigueur – il était, de facto, l’évêque légitime de ce « nouveau
territoire découvert ».