La Faculté libre de philosophie comparée, mieux connue sous ses anciennes initiales d’IPC, anime une collection d’ouvrages philosophiques d’orientation thomiste aux éditions Parole et Silence. Dans le cadre de cette collection vient de paraître un livre du père Léo J. Elders, un des plus grands spécialistes de saint Thomas au monde et un homme d’une grande humilité.
Il aborde dans ce nouvel ouvrage la question de l’enseignement et de l’éducation selon saint Thomas d’Aquin (Éducation et instruction selon saint Thomas d’Aquin, Parole et Silence/Presses universitaires de l’IPC, 158 pages, 17€), en partant de la grande crise que subit aujourd’hui l’enseignement des Humanités.
L’auteur utilise, selon l’usage anglo-saxon, le terme d’éducation libérale au sens des arts libéraux et l’on peut regretter que l’éditeur ou le responsable de la collection n’ait pas ajouté une note explicative à ce sujet. Il reste que cette réflexion, menée derrière saint Thomas d’Aquin, est passionnante et mérite d’être prise en compte par tous les éducateurs.
Certains chapitres dépasseront peut-être l’intérêt des parents en raison de l’objet bien spécifique qu’ils traitent. Je pense notamment au chapitre III sur « la formation scientifique selon Thomas d’Aquin » ou, surtout, au chapitre V sur « les méthodes à employer dans l’enseignement des sciences » et au chapitre VI sur « la méthode suivie dans la composition de la Somme théologique ». Pour le reste, tout éducateur, philosophe ou non, trouvera matière à réflexion, voire, si nécessaire, à inflexions. Le grand mérite du père Elders est de reprendre le thème abordé naguère par Jacques Maritain, mais en se mettant davantage sous la lumière de saint Thomas, dans une perspective moins large et moins ambitieuse également.